La Nuit des longs couteaux à la CRC

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La Nuit des longs couteaux à la CRC

Par Mdjassiri Mohamed

     Il a assuré l’essentiel du financement de la campagne présidentielle sur ses deniers personnels et sur ceux de ses amis arabes. Il a sauvé le parti menacé de mort par la dissidence de 2 poids lourds. En plus de porter les couleurs «officielles» de son parti aux élections gubernatoriales, il était également le principal contradicteur d’un des favoris de l’élection présidentielle dans son fief du Hamahamet. Nous parlons du Docteur Hamidou Karihila. Le Secrétaire général de la CRC espérait décrocher une place de choix dans le gouvernement de «récompense» formé par le Président Azali Assoumani. Il n’a eu droit qu’à un maigrichon Secrétariat d’État chargé du monde arabe. «Hanikiwa mna dondo» [«On lui a attribué un strapotin»], disent les commentateurs politiques.

     Le Secrétaire général, le n°1 du parti, est relégué au dernier rang dans l’ordre protocolaire du gouvernement, avec un squelettique secrétariat d’État alors que l’un de ses subordonnés dans le parti, en l’occurrence le Secrétaire de la Fédération de Ngazidja, Saïd Ali Cheyhane, héritait du prestigieux ministère des Finances et du Budget! Une première dans les annales politiques. Aujourd’hui, le Président et ses sbires se font le devoir de dégommer Hamidou Karihila et ses proches. Azali Assoumani a sommé Hamidou Karihila d’abandonner le secrétariat général du parti pendant que le Secrétaire fédéral de la CRC à Ngazidja et accessoirement ministre des Finances et du Budget congédie Idi Boina de son poste de Secrétaire général du ministère des Finances. Il est reproché à ce dernier sa proximité avec Hamidou Karihila. Le désormais ex-Secrétaire général du ministère des Finances est la première victime de version comorienne de la Nuit des longs Couteaux. D’autres suivront sur la liste.

     Adolf Hitler s’était appuyé sur Göring, Himmler, Heydrich et Dietrich pour éliminer toute voix discordante au sein du parti nazi. Azali Assoumani pourra compter sur son neveu Idaroussi Hamadi, Maoulana Charif, Mohamed Chatur El Badaoui et Saïd Ali Cheyhane pour couper toute tête qui dépasse au sein de la CRC. Les hommes de main du Colonel ont le privilège de pouvoir passer par la cuisine pour rejoindre le Président. Ce sont les enfants chéris de MAMAN. On peut reprocher à Hamidou Karihila, à tort ou à raison, tous les défauts du monde sauf celui de ramper devant le Président, encore moins devant MAMAN. Quant aux autres, tous les moyens sont bons pour jouir des privilèges du pouvoir. Leur fierté? Ils s’assoient dessus. Leur honneur? Ils le bradent pour les honneurs. Je ne rentrerai pas dans les détails, au risque de choquer les âmes sensibles. Je ne rentrerai pas dans les détails pour ne pas trop importuner les narines de mes concitoyens. Je ne rentrerai pas dans les détails de la vie privée de certains pour ne pas provoquer des vomissements. Il n’y a plus RIEN à espérer du côté des amis arabes de Hamidou Karihila.

     Il faut donc jeter l’enfant de Mbéni à la poubelle. Et tant pis pour ses soutiens. Autre motif de la disgrâce de Hamidou Karihila: Mohamed Chatur El Badaoui lorgne sur le poste de Secrétaire général du parti. Or, à la CRC, on ne peut RIEN refuser au Directeur général de la Société comorienne des Hydrocarbures. Rappelez-vous du TOUT-PUISSANT Abdou SOEFOU! Quelle était la fonction du patron de la CRC? Directeur général des Hydrocarbures. Il n’est pas de bon ton de se mettre à dos le patron de la pompe à finances du régime politique en place. Qui peut aussi se montrer généreux pour dépanner un collègue. [Partie que nous avons supprimée car prêtant à confusion, et le frère Mdjassiri Mohamed nous le pardonnera].

     Hamidou Karihila est sommé de démissionner de son poste de Secrétaire général de la CRC. À sa place, j’aurais démissionné carrément du parti pour livrer bataille ouvertement et sans aucune contrainte sur le plan local et au niveau national contre ceux qui voudraient me traîner dans la boue. Un Karihila ne se laisse pas piétiner sans réagir. Un Karihila ne la ferme pas «eka hatsahwa hila» [«si on lui cherche noise»]. Hamidou Karihila n’a plus sa place ni au sein de la CRC, ni au sein du gouvernement. Il n’y aura rien à regretter. S’il-te-plaît Hamidou, quitte le Titanic avant qu’il ne soit tard!

Par Mdjassiri Mohamed

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© www.lemohelien.com – Vendredi 4 novembre 2016.


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