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Azali Assoumani et Mouigni Baraka font fuir les alliés

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Azali Assoumani et Mouigni Baraka font fuir les alliés

Démotivés et démotivants, ils sont devenus des pestiférés

Par ARM

     Azali Assoumani a un refrain: «Je n’ai jamais compris pourquoi les Comoriens ne m’aiment pas alors que je suis bon». Les Comoriens sont très contents de l’apprendre. Oui, la seule chose qui pouvait faire le bonheur des Comoriens est d’apprendre qu’Azali Assoumani est «bon» et que le peuple devrait l’aimer pour ça. Seulement, l’enfant de Mitsoudjé a un gros souci: du fait de son proverbial narcissisme arrogant et de sa légendaire désinvolture, il ne fait pas courir les foules vers lui, mais les fait fuir. Ceci est d’autant plus vrai qu’à ce jour, personne ne veut s’allier à lui dans la perspective du deuxième tour de l’élection présidentielle, deuxième tour qui aura lieu le dimanche 10 avril 2016. Oubliant que Saïd Ali Kemal avait dit de lui quand il était parti se cacher en slip sous une table de l’Ambassade de France aux Comores en fuyant les mercenaires qui renversaient le Président Saïd Mohamed Djohar en septembre 1995, alors que lui-même était chef d’État-major de l’Armée comorienne, que «dans un pays normal, il aurait été traduit en Cour martiale», il est parti pleurnicher chez le Président du parti Shuma à Iconi afin de quémander son soutien. Et avant que Saïd Ali Kemal ne soit arrivé à oublier la fameuse fuite d’Azali Assoumani en slip et sous une table de l’Ambassade de France à Moroni, voilà l’homme d’Iconi placé devant l’encombrant personnage qui, dégoulinant d’obséquiosité larmoyante, lui demande, la larme à l’œil, de l’aider à redevenir chef de l’État. Rien que ça!

     Naturellement, sauf si on s’appelle Ahmed Sambi, une telle demande nécessite réflexion et concertation. Et alors que Saïd Ali Kemal s’est donné le temps de la réflexion et de la concertation des instances de son parti, le Shuma, le Colonel Azali Assoumani est parti claironner partout pour dire que l’ancien candidat à l’élection présidentielle venait de se rallier à lui pour aller échouer une seconde fois au cours de la même élection. Ayant trouvé le procédé d’une grande vulgarité et relevant de la filouterie politique, Saïd Ali Kemal a publiquement qualifié la méthode du putschiste d’«intellectuellement malhonnête». Ah! C’est donc Azali Assoumani qu’on qualifie ainsi d’«intellectuellement malhonnête»? Le pauvre chéri! C’est à croire que la Terre entière veut sa défaite électorale, juste à un moment où certains à Anjouan lui rappellent qu’il avait été l’instigateur des mesures vexatoires et d’épuration ethnique dans les rues de Moroni en avril 1999 contre les Anjouanais. Naturellement, il fait de la peine quand on le voit se livrer à des contorsions pour pouvoir faire ami-ami avec Ahmed Sambi pour les voix de ses partisans, alors que le propriétaire du Parti Bidoche dit ne vouloir lui apporter son soutien que quand il aurait dit que ce n’est pas lui le troisième candidat du premier tour du scrutin présidentiel, mais le candidat du même Ahmed Sambi. Une énorme bêtise, donc.

     Pourtant, Azali Assoumani n’est pas le seul candidat au second tour de l’élection présidentielle qui soit devenu un pestiféré. Dans le genre repoussoir, Mouigni Baraka Saïd Soilihi fait ce qu’il y a de pire mais à jeu égal avec son frère Azali Assoumani. Et on ne peut pas avoir un cœur et une âme, et ne pas avoir pitié de Mouigni Baraka Saïd Soilihi. Qu’on s’en rende compte. Par une cruelle et sadique ironie du sort, l’incommode Mohamed Ali Saïd, Gouverneur sortant de Mohéli interdit de troisième candidature, a été le principal protagoniste de l’entrée en campagne complètement ratée de Mouigni Baraka Saïd Soilihi. En effet, ce dernier avait tenu à commencer sa campagne électorale pour le deuxième tour du scrutin présidentiel à Mohéli, où il arriva avec ses hommes le jeudi 17 mars 2016. Imprudent comme à son habitude, Mouigni Baraka Saïd Soilihi avait pour principal allié à Mohéli l’imprévisible Gouverneur Mohamed Ali Saïd, qui ne voyait pas son homologue grand-comorien accéder à la magistrature suprême alors qu’il voulait mettre à l’abri ses nombreux biens accumulés illégalement pendant les années qu’il a passées à la tête de l’île de Mohéli, de 2007 à 2016. Cette précaution imposa à Mohamed Ali Saïd de chercher les voies et moyens devant lui permettre de s’allier au candidat qui, à ses eux, doit s’installer à Beït-Salam le jeudi 26 mai 2016: Mohamed Ali Soilihi.

     C’est ainsi que Mohamed Ali Saïd laissa Mouigni Baraka Saïd Soilihi arriver tranquillement et paisiblement à Mohéli avant de faire lire à Radio Mohéli un communiqué contenant le paragraphe assassin et empoisonné suivant: «Pour des raisons politiques, le Gouverneur de l’île autonome de Mohéli et ses partisans ont décidé de rompre leur soutien à la candidature de Monsieur Mouigni Baraka Saïd Soilihi». Le même communiqué expliquait méchamment que le Gouverneur sortant de Mohéli allait entamer des négociations avec le candidat Mohamed Ali Soilihi. Cette déconvenue poussa un Mouigni Baraka Saïd Soilihi en pleurs à commencer sa campagne à Miringoni, chez Chaabane Bacar Soilihi, son colistier à Mohéli, et non à Fomboni, la capitale de l’île de Mohéli. Les plus superstitieux dirent alors que c’est un signe annonciateur du malheur électoral qui attend inéluctablement Mouigni Baraka Saïd Soilihi le dimanche 10 avril 2016. Naturellement, pour des raisons humanitaires, nous compatissons. Oui, nous compatissons.

     Sans doute, Mouigni Baraka Saïd Soilihi aurait dû prêter une oreille attentive au vice-président Fouad Mohadji quand il disait en 2013: «Mohamed Ali Saïd est incapable de s’entendre même avec les vêtements qu’il porte». Il n’est pas superfétatoire de rappeler que c’est Mohamed Ali Saïd qui a désigné Chaabane Bacar Soilihi colistier de Mouigni Baraka Saïd Soilihi à Mohéli parce qu’il était l’un de ses hommes au Gouvernorat de Mohéli. Au vu des derniers événements, le candidat principal peut-il continuer à faire confiance à son colistier à Mohéli, compte tenu de la versatilité de celui qui l’a désigné, surtout à un moment où Maître Ibrahim Ali Mzimba, le colistier à la Grande-Comore, s’est répandu en sarcasmes et quolibets sur le même Mouigni Baraka Saïd Soilihi, qu’il trouve lourdaud, maladroit, indigne et incapable de diriger les Comores?

     On le constate: la campagne électorale du deuxième tour du scrutin présidentiel commença de manière très lugubre aussi bien du côté d’Azali Assoumani que du côté de Mouigni Baraka Saïd Soilihi. En effet, les deux candidats regardent Mohamed Ali Soilihi rassembler de plus en plus d’anciens candidats du premier tour du scrutin et des partis politiques, pendant qu’eux ne voient personne venir à eux, si l’on fait abstraction de Mohamed Daoudou, complètement humilié et discrédité lui qui, déjà en décembre 2015, avait apporté son soutien à Azali Assoumani, avant de déclarer sa propre candidature, pour se faire battre et se faire humilier, et retourner auprès du même Azali Assoumani. Cela étant, les Comoriens ne sont pas fâchés de constater qu’Azali Assoumani et Mouigni Baraka Saïd Soilihi sont aujourd’hui aux abois. Ils sont deux candidats qui n’attirent pas mais qui repoussent. Ils font peur et sont parfaitement conscients du fait qu’ils ne se présentent au deuxième tour de cette élection que parce qu’ils ne peuvent pas prendre la fuite et le maquis avant. Bon courage, les enfants!

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Jeudi 24 mars 2016.


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