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Ahmed Sambi: anthologie du mensonge à Mohéli

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Ahmed Sambi: anthologie du mensonge à Mohéli

Un menteur fustige son dada, «la politique du mensonge»

Par ARM

  C’est dommage que soit tombé dans l’oubli et l’indifférence le discours mensonger d’Ahmed Sambi à Mohéli fin 2015, quand, après l’avoir prononcé, il s’était lui-même élevé au rang de «martyr», allant se réfugier dans un décor de mosquée pour dire que le gouvernement voulait l’emprisonner alors que les autorités s’en moquaient. Dans ce discours du mensonge, Ahmed Sambi n’avait dit que des mensonges. Pis, il avait même commencé son discours mensonger par des mensonges éhontés, sans la moindre gêne, ni peur de Dieu et des hommes.

  Voici comment il avait commencé son discours mensonger: «Vous qui me voyez et qui m’entendez en ce moment, et vous qui me verrez et qui m’entendrez après, vous qui êtes venus des différents horizons géographiques de l’île de Mohéli, et les honorables personnes venues de l’île de la Grande-Comore, et les honorables personnes venues de l’île d’Anjouan […]. Je vous remercie, vous qui avez volontairement accepté de vous afficher publiquement devant les caméras qui vous filment, parce que vous êtes courageux, et vous n’avez pas peur pour venir honorer une réunion comme celle-ci, à un moment difficile, à midi, sous un soleil de plomb, alors que certains d’entre vous avez demandé une autorisation dans vos lieux de travail, en disant: “Nous demandons l’autorisation d’y aller”, et c’est un moment que je sais difficile puisqu’il y a des gens qu’on licencie uniquement pour m’avoir salué. Et en ce moment, vous vous êtes sacrifiés, en arborant ce drapeau, et vous savez que les caméras vous filment, et le monde entier saura que vous êtes ici, je ne sais que vous dire, et je ne sais pas pourquoi je ne sais que vous dire».

  Ahmed Sambi aurait été conséquent avec lui-même s’il avait eu l’honnêteté élémentaire de citer les noms des personnes qui avaient été licenciées pour l’avoir salué. Des noms! Et puis, pourquoi veut-il croire que toutes les personnes qui vont écouter ses discours, désormais qualifiés de «ceintures de fumée», croient en ce qu’il dit? Et la curiosité des badauds, donc?

  Après avoir débité beaucoup de bêtises sur l’utilité citoyenne et vitale de la politique, voilà Ahmed Sambi lancé dans d’autres mensonges, tout aussi grossiers et vulgaires: «Dans notre pays, il y a des gens qui traduisent la politique par le mensonge, en disant que la politique est synonyme d’hypocrisie, que la politique est l’art du mensonge, que la politique est synonyme de culot. Or, ce n’est pas seulement qu’ils conçoivent ainsi la politique, parce qu’en plus, quand ils se trouvent en train de faire de la politique, on se rend compte que réellement, ils font la politique de l’hypocrisie, une politique basée sur le mensonge, la politique synonyme du pervertissement de la vérité, et la politique du culot».

  D’accord, ces chenapans existent aux Comores. C’est vrai, ces franches canailles existent aux Comores. Mais, qui voit-il en première position, parce qu’aux Comores, en matière de confusion entre la politique, d’une part, et le mensonge, l’hypocrisie et le culot, d’autre part, Ahmed Sambi est un orfèvre. En 2006, il s’est fit élire par le mensonge, l’hypocrisie et le culot. De 2006 à 2011, il a été au pouvoir, et s’il a raté sa présidence, c’est parce qu’il croyait qu’il lui suffisait de faire preuve de mensonge, hypocrisie et culot pour être un bon Président. Or, à la place d’un bon Président, les Comoriens avaient eu «droit» à un dictateur ubuesque complètement autiste et coupé des réalités du pays et du monde.

  Et l’ancien dictateur de continuer ses mensonges salés sur le mensonge en politique: «Est-il vrai que la politique est synonyme de mensonge, que la politique est synonyme de pervertissement de la vérité? Est-il vrai que la politique est synonyme d’hypocrisie? C’est faux! Seule la politique de l’hypocrite est synonyme d’hypocrisie. La politique du menteur est synonyme de mensonge. La politique du manipulateur est synonyme de manipulation. Et nous n’avons pas compris ce qui se passe, et c’est pour cela que nous sommes persécutés par des gens qui ont compris autrement. Chers frères et sœurs, moi qui suis devant vous en ce moment, vous savez ce qui m’est arrivé et qui n’a pas cessé de m’arriver». Et qui incarne à la fois le rôle de menteur, de pervertisseur de la vérité, d’hypocrite, de manipulateur et du culotté? En la matière, aux Comores, personne ne fait pire qu’Ahmed Sambi. Qu’on se le dise, qu’on le lui dise et qu’il se le dise lui-même!

  L’ancien dictateur continue son discours: «Vous savez comment j’ai ouvert mon cœur, en toute bonne foi, pour aider ce pays. […]. Et ce qui m’est arrivé et qui n’arrête pas ce qui m’arrive, et je fais de la politique avec des gens parmi ceux qui disent que la politique est synonyme de mensonge, disant que “je parle avec Sambi, mais dans mon cœur, il y a autre chose”. Je souhaite vous dire que ces gens-là existaient, existent et existeront probablement demain, mais vous qui dites que vous m’aimez, vous qui dites que vous croyez en nous, vous qui êtes d’accord pour suivre notre parti, sachez que la politique n’est pas synonyme de mensonge, que la politique n’est pas synonyme d’hypocrisie, que la politique n’est pas synonyme de manipulation. Mais, la politique c’est le fait de courir quand on veut être un dirigeant pour devenir un dirigeant au service des citoyens. La politique est l’art de diriger les États et leurs populations». Aux Comores, seul Ahmed Sambi ne sait pas que «la politique n’est pas synonyme de mensonge, que la politique n’est pas synonyme d’hypocrisie, que la politique n’est pas synonyme de manipulation».

  Retrouvons son tissu de mensonges, sa «ceinture de fumée»: «Il y a des gens qui viennent vous voir pour vous dire de ne pas entrer en politique parce que la politique est synonyme de mensonge. Alors, ouvrez les yeux face aux gens qui disent que la politique est synonyme de mensonge, et les menteurs ne s’en cachent même pas, et les gens qui disent que la politique est synonyme de pervertissement de la vérité ne s’en cachent même pas parce qu’ils sont dans le mensonge jour et nuit. […]». Ahmed Sambi est le mieux placé pour le dire parce qu’il dresse le portrait de lui-même, son propre portrait, le portrait de l’apologiste du mensonge, de l’hypocrisie, du pervertissement de la vérité et du culot en politique.

  Mais, continuons à l’écouter en train de débiter ses propres mensonges tout en se parant de la vertu du diseur de vérité: «Je savais qu’il y aurait des gens qui diraient que Sambi a beaucoup d’appétit pour le pouvoir, que Sambi a goûté aux délices du pouvoir. Je voudrais vous dire qu’avant de devenir Président, je n’étais ni riche, ni pauvre. […]. Si vous m’entendez dire que je veux redevenir Président de Comores, c’est à cause du vandalisme qui se déroule aujourd’hui, c’est quand je vois que l’engagement qu’Ikililou Dhoinine a pris envers moi devant la Kamba, et les promesses qu’il a faites aux Comoriens pour faire une continuation par rapport à ce qu’il avait trouvé à son arrivée au pouvoir, il a tout renié. Il a trouvé des gens qui lui ont dit d’abandonner l’héritage qu’il a reçu de Sambi pour suivre une autre voie. Et c’est ce qui arrive quand on laisse ce qui est de Moïse: on tombe sur ce qui est de Pharaon. Et le navire Comores a commencé à faire naufrage parce que le Commandant du navire n’est pas à bord mais a laissé les matelots à la manœuvre. […]».

  Étonnant tissu de mensonges. Qu’Ahmed Sambi dise qu’il n’était «ni riche, ni pauvre» avant d’accéder au pouvoir est vrai. Mais, pourquoi ne dit-il ce qu’il est devenu question richesse après ses 5 ans de Présidence? La chose intéresse les Comoriens au plus haut point. S’agissant des engagements pris devant la Kamba, il s’agit de la filouterie par laquelle Ahmed Sambi voulait forcer le Président Ikililou Dhoinine à le nommer «Guide suprême de la République» pour qu’un homme non élu se trouve hiérarchiquement au-dessus d’un Président élu. Et puis, Ahmed Sambi n’étonne personne s’il se prend pour Moïse car il n’est pas à sa première fantasmagorie et fantaisie. En tout cas, il n’a étonné personne quand il s’est montré incapable d’expliquer correctement les rêves et l’allégorie des années de vaches grasses et de vaches maigres de Sourate Youssouf dans le Coran. Sourate à relire…

  Continuons la lecture du discours du mensonge: «De tous les gens qui convoitent le pouvoir aujourd’hui, je ne vois personne qui l’exercerait mieux que moi. Et, je ne le dis pas pour exalter mon propre orgueil. […]. Aujourd’hui, il y a des gens qui ne respectent pas la Constitution, qui ne respectent pas l’humanité, qui ne respectent pas le pays et qui se sont mis ensemble par simple malédiction, par peur et ne veulent même pas qu’Ahmed Abdallah Sambi puisse présenter sa candidature à l’élection présidentielle. C’est quelque chose d’étonnant. La chose a été dite et je ne reviendrais pas là-dessus. Et encore, si c’étaient des personnes ordinaires qui le disaient, probablement nous ne retrouvions pas en train d’organiser des meetings pour leur répondre. Mais, ce sont les dirigeants du pays. Et celui qui parle au nom du gouvernement n’est autre que le porte-parole du gouvernement, la langue du gouvernement, en l’occurrence, le ministre de l’Intérieur, qui l’a dit, redit et redit, et il était arrivé un moment, je ne sais pas s’il avait tous ses esprits ou si son cerveau avait voyagé. Il a dit: “Nous n’admettrons jamais cette candidature. Elle n’ira nulle part. Elle ne passera jamais”. Tu es qui pour parler ainsi?». La question est posée à Houmed Msaïdié.

  Houmed Msaïdié a déjà répondu à la question puisque la candidature d’Ahmed Sambi a été invalidée par la Cour constitutionnelle, et le «chaos» dont on menaçait les Comores n’a pas eu lieu. En tout cas, ceux qui se font encore des illusions sur Ahmed Sambi peuvent bien examiner la photo qui accompagne cet article et qui montre le panneau du Terminal Ahmed Abdallah Mohamed Sambi à côté du Foyer des Femmes de Moroni et du ministère des Finances, alors que le Terminal de ferries en question ne comprend même pas une brique. Belle façon de dénoncer la «politique du mensonge, de l’hypocrisie, du pervertissement de la vérité et du culot».

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Mercredi 23 mars 2016.


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