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Quelle posture pour Fahmi et Sambi au second tour?

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Quelle posture pour Fahmi et Sambi au second tour?

Par Mohamed Nassur Lal

     Certains analystes pour le moins tendancieux prônent, pour Juwa/Pec, le ralliement à Azali Assoumani au second tour des élections présidentielles, le 10 avril prochain. Ce serait, professent-ils, la position la moins risquée pour Ahmed Sambi et Fahmi Saïd Ibrahim. Ils affirment par ailleurs que Mouigni Baraka Saïd Soilihi n’a pas les épaules pour la charge de la fonction présidentielle. Il n’en a ni l’étoffe intellectuelle, ni la stature. Dénuée de toute objectivité, cette analyse est partisane et ressemble plutôt à un appel de pieds, au secours de leur candidat aux abois. Mais, alors, pourquoi ne suis-je pas d’accord?

     1.- Ahmed Sambi et Azali Assoumani sont deux personnalités tout simplement incompatibles, et leur cohabitation est sans doute impossible. Militaire de formation, c’est à son honneur, le Colonel a appris à commander. Les ordres sont les ordres, ils sont indiscutables. Indisputables.  On exécute, on discute après. Ahmed Sambi lui, est un prédicateur, un «foundi». C’est un mollah à l’iranienne, détenteur de la parole «divine». On l’écoute, on croit à lui. Sinon, on est un mécréant. En plus dans sa tête, il est né pour être «mfaloumé», un «Roi». Rien d’autre. Observons: la plupart de leurs proches collaborateurs d’hier, voire même les plus fidèles, s’opposent à eux aujourd’hui. Pensons-nous vraiment que tous auraient fait preuve d’ingratitude à l’endroit de leurs anciens chefs? Voyons!

     2.- Ahmed Sambi et Azali Assoumani sont deux ex-chefs d’État. Par leur refus de partager le pouvoir avec les exécutifs des îles, un partage pourtant consacré par la Constitution, tous deux ont entretenu des relations exécrables avec les Gouverneurs, élus comme eux. Pendant leur gouvernance, point de partage du pouvoir. L’approche relationnelle est simple: «Tu es avec moi, ou contre moi. C’est tout».

     3.- Dans une démocratie apaisée, le chef de l’opposition est, a contrario, la deuxième autorité politique écoutée du pays. C’est si vrai aux Comores où le système de la présidence tournante permet une alternance du pouvoir entre les îles tous les cinq ans. En s’alliant à un candidat au second tour, Ahmed Sambi et Fahmi Saïd Ibrahim perdent, de facto, ce statut au bénéfice de l’adversaire auquel ils seraient devenus les alliés, juste le temps d’une élection vraisemblablement perdue d’avance.

     4.- Dans le cadre de cette présidence tournante précisément, Ahmed Sambi attendra 5 ans pour repartir à la reconquête du pouvoir. Les prétendants grands-comoriens rongeront le frein pendant 15 longues années à  attendre le tour de Ngazidja. Pendant tout ce temps, beaucoup d’eau aura coulé sous les ponts. Entre les mers séparant nos îles, vagues et vaguelettes échoueront sur nos rives. Le paysage politique aura changé forcément, d’autres générations émergeront sans doute.

     Donc logiquement, au second tour de ces élections présidentielles, Ahmed Sambi et Fahmi Saïd Ibrahim ne doivent et ne peuvent se ranger derrière un quelconque candidat. Sauf à vouloir signer leur propre mort politique.

     En définitive, leur seul salut c’est la neutralité. Voilà la position la moins risquée, et donc la plus bénéfique  pour eux. Il y va de leur survie politique.

Par Mohamed Nassur Lal

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© www.lemohelien.com – Vendredi 25 mars 2016.


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