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Une élection présidentielle aux rôles politiques inversés

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Une élection présidentielle aux rôles politiques inversés

Un scrutin majeur dont ne veut pas l’opposition crypto-sambiste

Par ARM

   Au regard de l’élection présidentielle de 2016, les Comores constituent une réelle exception africaine. En effet, alors qu’en Afrique continentale, des dictateurs s’accrochent indûment et anticonstitutionnellement au pouvoir, en usant des subterfuges politiques les plus révoltants et les plus inacceptables, et en ayant recours aux artifices «juridiques» les plus barbares, les Comores ont décidé d’organiser une élection présidentielle qui doit permettre de réaliser une transition politique en douceur entre le Président de la République actuel, d’origine mohélienne, et le prochain chef d’État, qui doit être obligatoirement originaire de la Grande-Comore, à l’exclusion de tout Mohélien, Anjouanais et Mahorais. Plus d’une fois, le Président Ikililou Dhoinine a martelé qu’il ne passerait pas un jour de plus à Beït-Salam au-delà du 26 mai 2016, et plus d’une fois, il a pris des actes destinés à démontrer que, contrairement à l’ancien dictateur Ahmed Sambi, qui, du 26 mai 2010 au 26 mai 2011, avait joué indûment, indécemment et anticonstitutionnellement aux prolongations pendant une année et que, s’il n’avait pas été poussé vers la sortie, il serait encore à la Présidence de la République, il n’a nullement besoin de s’incruster à Beït-Salam, une vilénie qui n’aurait fait que diviser inutilement le pays et sa population. À l’heure qu’il est, et même si certains candidats très bruyants et très remuants n’auront même pas le quart de leur caution et devront bientôt affronter les dures réalités de la vie politique, l’État veut que le calendrier électoral fixé soit respecté à la lettre. Il aurait fallu prendre des dispositions pour que tous les candidats déclarés ou officieux puissent prendre part au scrutin, mais quand on veut diriger un État et quand on connaît la date du scrutin des années à l’avance, on prend ses dispositions pour éviter des désagréments financiers qui seront commentés par l’opinion publique de manière négative. Et puis, une élection présidentielle n’est pas faite pour les spécialistes des comptes d’apothicaire et pour les marchands de chameaux et de tapis, mais pour des gens qui peuvent en mesurer la portée et les enjeux réels.

   Normalement, le 23 novembre 2015, on assistera à l’arrêt définitif des opérations d’inscription au fichier électoral. À cette date, Ahmed Sambi ne pourra donc plus acheminer «ses» Anjouanais d’Anjouan vers la Grande-Comore aux fins d’inscription mafieuse sur les listes électorales et à dessein de faire du Caporal Bourhane Hamidou le prochain Président des Comores – Dieu en garde les Comoriens. Les opérations d’inscription au fichier électoral n’ont pas été une sinécure sur le plan technique, mais le Docteur Ahmed Mohamed Djaza, Président de la Commission électorale nationale «indépendante» (CÉNI), tient à préciser que «la CÉNI et le ministère chargé des élections se déploient pour lever ces désagréments techniques». Au vu des couacs mémorables qui ont eu lieu dans la perspective des élections de janvier et février 2015, les Comoriens souhaitent que «ces désagréments techniques» ne refassent plus leur apparition. En effet, les ratés de la biométrie censée sécuriser les élections ont été tellement visibles que les habitants de Mbachilé, en Grande-Comore, s’étaient retrouvés sur les listes électorales de Handramavou sur l’île de Mohéli, pendant que les électeurs de Mpajé à Anjouan étaient sur les listes de Ntsoralé en Grande-Comore. Si on comprend bien le fonctionnement des ordinateurs de la CÉNI, on doit conclure qu’ils ont été conçus par Frankenstein, s’étaient révoltés et avaient fini par échapper à tout contrôle humain, supprimant des noms sur les listes électorales, en rajoutant de nouveaux noms, doublant certains noms, etc. Un échec mémorable.

   Gagné par un lyrisme tropical qu’il n’arrive plus à contrôler, le Docteur Ahmed Mohamed Djaza bombe la poitrine et pérore: «La CÉNI note avec satisfaction l’engagement patriotique des populations, qui a été à la hauteur de son attente», rappelant que pour les nouveaux électeurs, «nous avons dépassé les 28.000 inscrits», à condition que ces nouveaux inscrits ne soient pas des électeurs fantômes changeant d’île par pure fraude électorale, comme l’envisage l’ancien satrape Ahmed Sambi, propriétaire du Parti Bidoche.

   Or, pendant que les pouvoirs publics déploient beaucoup d’efforts pour assurer la tenue de l’élection présidentielle dans de bonnes conditions de transparence et de démocratie, le peuple comorien, complètement scandalisé, assiste aux mauvaises manières des crypto-sambistes, qui font tout pour faire échouer le processus électoral tant qu’ils n’ont pas la garantie que leur maître ne sera pas le nouveau Président des Comores. C’est quand même triste de voir ces gens prétentieux et haineux se rabaisser à un tel niveau d’indécence et de voyoucratie, uniquement pour tenter de faire d’un individu nullissime le maître des Comores pour la deuxième fois. Ce qu’il faut expliquer aux Comoriens c’est que, pour Ahmed Sambi et les crypto-sambistes, la non-tenue de l’élection présidentielle de 2016 vaut des milliards de fois mieux qu’un scrutin leur échappant. En cas de non-organisation de l’élection présidentielle, Ahmed Sambi, qui n’a plus voyagé hors des Comores depuis le 16 juin 2015 et qui a peur de se rendre à l’étranger, pourra dire à ceux à qui il a promis certaines choses à l’étranger sur les plans pétrolier et gazier que ce n’est pas sa faute si le gouvernement n’a pas été capable d’organiser le scrutin devant conduire à son «élection». C’est la raison pour laquelle il a multiplié les manœuvres malhonnêtes et anticonstitutionnelles dans le seul et unique but d’empêcher la tenue d’un scrutin présidentiel sur lequel il n’a aucun contrôle et dont aucun de ses candidats ne peut remporter: dénonciation mafieuse d’un «coup d’État institutionnel» tout à fait imaginaire, bougeotte des crypto-sambistes à l’étranger, intrusion d’Ahmed Sambi à la Présidence de la République malgache en compagnie de sa copine malgache au fameux collant rouge, projet dévoyé et anticonstitutionnel d’«Assises nationales» dévoyées et anticonstitutionnelles, pétitions crapuleuses, mafieuses et anticonstitutionnelles, annonce d’une tentative de réunion du Congrès pour tenter de dévoyer la Constitution et le Code électoral pour le bon plaisir de l’ancien dictateur, invocation de l’impossible présidence tournante incluant Mayotte, île sous administration française par rejet de l’État comorien, saisine de la Cour constitutionnelle au sujet de l’impossible candidature d’Ahmed Sambi à l’élection présidentielle de 2016, etc.

   En d’autres termes, pendant qu’en Afrique continentale, les oppositions réclament la tenue des scrutins en temps et en heure, aux Comores, c’est l’opposition crypto-sambiste qui multiplie les manœuvres mafieuses pour empêcher la tenue du scrutin présidentiel, pour des raisons antirépublicaines qui les isolent sur la scène politique nationale. Apparemment, ces gens-là ne mesurent pas les conséquences désastreuses des actes des dictateurs africains qui bousculent les Constitutions et étranglent les Codes électoraux de «leurs» pays dans l’unique but de rester au pouvoir pour continuer de s’enrichir indûment en appauvrissant les peuples. Et, au moment où Ahmed Sambi et ses hommes se roulent dans la fange en voulant créer les conditions d’instauration d’une présidence à mort et jusqu’à ce que mort s’ensuive, le Burkina Faso vient de faire un nouveau pas dans la bonne direction, en interdisant toute manœuvre électorale devant permettre à une seule personne d’exercer plus de deux mandats présidentiels, qu’ils soient successifs et ou non.

   Mais, on ne peut pas résumer la vie politique comorienne par les divagations haineuses et démagogiques d’Ahmed Sambi, et heureusement, les Comoriens l’ont très bien compris. Les Comoriens ne se résument pas non plus aux Anjouanais du Café du Port de Moroni, ceux à qui Ahmed Sambi remet à chacun un billet de 1.000 francs comoriens (à peine 2 euros) pour les entraîner dans toutes ses aventures douteuses, antidémocratiques et antirépublicaines à travers la capitale comorienne.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Dimanche 8 novembre 2015.


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