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Youssouf Saïd Soilihi mort, une perte pour les Comores

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Youssouf Saïd Soilihi mort, une perte pour les Comores

Ainsi s’en est allé un patriote sincère, honnête et progressiste

Par ARM

«Très certainement, Nous vous éprouverons par un peu de peur, de faim et de diminution de biens, de personnes et de fruits. Et fais la bonne annonce aux endurants, qui disent, quand un malheur les atteint: “Certes nous sommes à Allah, et c’est à Lui que nous retournerons”. Ceux-là reçoivent des bénédictions de leur Seigneur, ainsi que la miséricorde; et ceux-là sont les biens guidés» (II, La Vache, 155-157).

       C’est avec beaucoup de chagrin et de tristesse que les Comoriens ont appris la mort de l’un de leurs patriotes les plus méritants, honnêtes et travailleurs, le Docteur Youssouf Saïd Soilihi, à l’Hôpital de Moroni. La perte est immense pour les Comores parce que notre cher disparu incarnait une partie du destin de son pays.

Né le 9 janvier 1957, à Ntsaouéni, il est entré au service de son pays en 1976, à 19 ans, par interruption de ses études au Lycée, devenant membre du Pouvoir populaire issu de la Révolution du 3 août 1975. Après le coup d’État du 13 mai 1975, mettant fin à la Révolution d’Ali Soilihi, son mentor, il reprit le chemin de l’École, fit ses études supérieures en France et en Algérie, devenant Docteur en Économie. Il a travaillé aux Comores mais également en France et au sein de l’Organisation internationale de la Francophonie (OIF). Il était très engagé dans le retour à la Constitution aux Comores, refusant toute compromission.

Son livre emblématique, Comores. Les défis du développement indépendant 1975-1978, est publié en septembre 1988. Quelques jours plus tard, début octobre 1988, j’en prenais connaissance dans un autocar entre le port de Tanger à Rabat (Maroc), par l’exemplaire qu’il avait fraternellement et élégamment dédicacé au Docteur Madi Ibrahim. Dans tous mes livres sur les Comores, il y a des citations tirées des écrits du Docteur Youssouf Saïd Soilihi.

J’allais faire sa rencontre le 26 septembre 2012. Ce jour-là, j’avais pris toutes les dispositions logistiques pour qu’un frère vienne me chercher en voiture à 17 heures, à ma sortie de mon lieu de travail, au Sud de Paris, pour que je puisse assister aux dernières minutes de sa conférence sur Ali Soilihi, à l’Université de Saint-Denis, au Nord de Paris. Le contact définitivement établi, nous allions avoir plusieurs occasions de rencontres fraternelles et d’échanges téléphoniques. Je lui suis redevable à vie d’avoir fait le voyage de la frontière suisse à Paris pour assister à la soutenance de ma Thèse à l’Université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne, le 5 février 2013.

Je le vois encore m’offrir à Paris le livre dont il était l’auteur: Youssouf Saïd Soilihi et Mohamed Nassur Mamouni: Ali Soilihi, L’élan brisé? L’Harmattan et Éditions Ndzé, Paris et Libreville, 2008 (198 p.).

Le Docteur Youssouf Saïd Soilihi fait l’unanimité parce qu’il aimait les Comores et les Comoriens. Il était simple et courtois. Il était resté le patriote et le progressiste de ses années de jeunesse. Il était aussi très respectueux des valeurs sociales et sociétales des Comores.

En disparaissant, il laisse un immense vide derrière lui, un pays traîné dans le sous-développement et la dictature, qu’il combattait, et un incommensurable chagrin dans le cœur de ceux et celles qui connaissent ses grandes qualités et vertus humaines et intellectuelles.

En cette douloureuse circonstance, je présente mes sincères condoléances à sa famille (dont je connais personnellement sa fille Maliza et d’autres membres), à son entourage et à tous ceux qui sont concernés par le deuil né de sa déchirante disparition.

Nous prions pour que Dieu accueille Youssouf Saïd Soilihi dans Son Paradis.

«Très certainement, Nous vous éprouverons par un peu de peur, de faim et de diminution de biens, de personnes et de fruits. Et fais la bonne annonce aux endurants, qui disent, quand un malheur les atteint: “Certes nous sommes à Allah, et c’est à Lui que nous retournerons”. Ceux-là reçoivent des bénédictions de leur Seigneur, ainsi que la miséricorde; et ceux-là sont les biens guidés» (II, La Vache, 155-157).

            Dieu, nous vous prions de nous éloigner du Mal et du malheur.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Dimanche 6 mars 2022.


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