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Striptease politique pour le revenant Ahmed Sambi

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Trop de flafla pour un banal retour de voyages inutiles et honteux

Par ARM

   En réalité, les Comoriens s’en moquent. Éperdument, totalement et définitivement. Ils ont de vraies préoccupations et se moquent comme de l’an 1000 d’Ahmed Sambi et de tous ceux qui considèrent que son retour aux Comores est digne d’intérêt au point de parler du sujet. Que l’ancien Président Ahmed Sambi rentre aux Comores après des mois d’exil volontaire et de divagations d’âme en peine à l’étranger, ou qu’il continue à faire des enfantillages et des gamineries dans le pays des autres, ce n’est pas une chose à émouvoir les Comoriens, qui ont commencé à avoir pitié de tous ceux qui, dans les rangs du crypto-sambisme, estiment que même quand Ahmed Sambi mange, il s’agit d’un événement politique majeur. On a vu, ce mercredi 17 juin 2015, Ahmed Sambi arriver aux Comores «la mano en la mano» avec Maître Saïd Larifou, Président du RIDJA. Naturellement, la démarche est tout à fait inutile et surannée. Elle est un non-sens et, plus pathétique encore, un non-événement politique. Et puis, à l’arrivée, il y avait Maître Fahmi Saïd Ibrahim, Président du Parti de l’Entente comorienne (PEC), Député de la fameuse «opposition républicaine» et grand pourfendeur du régime politique du Président Ikililou Dhoinine, qu’il avait soutenu du bout des lèvres au départ, dans l’attente d’une nomination ministérielle qui n’est jamais devenue une réalité, avant de prendre le large pour aller faire du cinéma auprès d’Ahmed Sambi. Pourtant, on sait que lors du meeting parisien à la gloire éternelle du Grand Timonier Ahmed Sambi, le samedi 16 mai 2015, le même Fahmi Saïd Ibrahim avait pris la parole pour louer les qualités surnaturelles et surhumaines de l’immortel et extraterrestre Ahmed Sambi, «son» candidat, mais quand, le lendemain, Hamada Madi Boléro, Directeur du Cabinet du Président chargé de la Défense, s’était exprimé de manière très subtile pour dire pourquoi Ahmed Sambi ne pouvait être candidat à la magistrature suprême du pays en 2016, le «très fidèle» Fahmi Saïd Ibrahim avait appelé ce journaliste à Moroni pour lui dire combien il louait l’«intelligence» de son ennemi héréditaire et intime Hamada Madi Boléro, et combien il était content de savoir qu’Ahmed Sambi ne pouvait être candidat en 2016. Quelle franchise! Ce mercredi 17 juin 2015, c’est lui qui accueillait Ahmed Sambi et très accessoirement son accompagnateur, Maître Saïd Larifou, à l’Aéroport de Hahaya. Dieu a voulu que les choses en soient ainsi, et qu’Il soit glorifié parce qu’il est l’Omniscient et l’Omnipotent, et il a fait don aux Comores de ces «merveilles politiques». Une fois de plus, il faudra qu’on explique aux Comoriens la signification de ces singeries à l’Aéroport de Hahaya, parce que des adultes se livrant sur la scène politique à des gamineries et enfantillages de cour de récréation, ça fait toujours mauvais effet. Ce n’est pas bien.

   Et puis, on rit quand on apprend que parmi les badauds qui ont accueilli Ahmed Sambi à Hahaya, il y avait même des militants du microscopique et donc invisible CADIM, dont le chef, Achiraf Saïd-Hachim, a accusé Ahmed Sambi d’exportation du radicalisme religieux de Libye, Soudan et d’Iran, se portant candidat à l’élection présidentielle de 2016, alors que le samedi 16 mai 2016, le même Achiraf disait qu’Ahmed Sambi était son candidat. On l’aura compris: la Médaille de la Mauvaise Foi a été remportée par ceux qui, toute honte bue, gravitent autour d’Ahmed Sambi, tout en n’ayant pour lui qu’un mépris très profond.

   Ahmed Sambi devait quand même faire attention parce que son obsession à redevenir chef d’État lui fait du tort. Il a échoué dans un mandat présidentiel pour le moins lamentable, pathétique et pitoyable, un mandat complètement raté et qui a été caractérisé par sa politique de culture de haines et détestation entre Comoriens, une politique de mensonge, une politique de vente des Comores à l’étranger, une politique de corruption, une politique dont les effets finiront par s’analyser en termes d’affirmation de la montée du terrorisme dans l’océan Indien occidental, une politique tellement aveugle que l’amateur Ahmed Sambi n’a réalisé aucune de ses mirobolantes promesses de 2006, une politique qui a fini dans la honte et dans l’anarchie, à la suite d’une prorogation indue de son mandat d’une année, sans avoir peur de violer la Constitution et de blesser la sensibilité et la susceptibilité des Comoriens. Dans son discours de 2006 le plus blasphématoire en terre d’Islam, le plus infamant et le plus mensonger, il dit ceci pour avoir les suffrages des Comoriens: «Le serment que je prête devant vous, Comoriens, en vous disant que je l’accomplirai, et je vous dis dès aujourd’hui que si vous me confiez ces responsabilités, et vous constatez que je ne les assume pas, vous avez raison de porter plainte contre moi auprès de Dieu. Si vous ne m’avez pas vu lutter contre les cabanes en pailles et contre les baraques en tôles, et si je ne réalise pas le projet devant permettre à chaque Comorien d’avoir une maison en dur, là où il n’aura pas peur d’incendie, je vous donne raison de porter plainte contre moi auprès de Dieu. Je crois en Dieu, j’ai peur de Lui et je vous donne le droit de porter plainte contre moi auprès de Dieu, et dire à Dieu: “Dieu, maudis ce Monsieur, qui est venu nous raconter des mensonges”. C’est le serment que je prête devant vous, si vous ne me voyez pas lutter contre les cabanes en pailles». Les Comoriens n’ont pas d’ordre à donner à Dieu pour qu’Il maudisse Ahmed Sambi, et l’affaire se jouera entre le Créateur et cet homme abonné à la haine, à la détestation et à la zizanie, et qui n’a réalisé aucune de ses promesses électorales. Où sont les maisons en dur qui devaient remplacer les cabanes, paillotes et autres habitations de fortune? Pourquoi cet homme n’arrive pas à s’auto-discipliner pour qu’il se taise un peu? Il doit se taire, quand même.

   Ce qui fait rire dans l’affaire, c’est qu’Ahmed Sambi, en arrivant à l’Aéroport de Hahaya, crâne en prétendant qu’il fera partie des trois candidats qui seront retenus pour le second tour d’une élection à laquelle il ne pourra pas participer. Où a-t-il vu qu’il sera candidat et où a-t-il vu qu’il sera parmi les trois candidats du second tour? La Constitution comorienne le lui interdit strictement, la pratique constitutionnelle et électorale née de l’application de l’article 13 de la Constitution du 23 décembre 2001 le lui interdit, la revendication des Mohéliens et des Anjouanais pour que leurs enfants puissent, eux aussi, diriger les Comores au lieu des seuls Grands-Comoriens, le lui interdit, et ce n’est pas la «citoyennetologie» chère au Grand Docteur Sounhadj Attoumane qui le sauvera d’une chute politique qui lui enlèvera ses dernières illusions sur sa prétendue «popularité».

   Par ailleurs, l’Union africaine, en sa qualité de marraine des Accords de Fomboni du 17 février 2001 pour la réconciliation nationale aux Comores, lui a déjà demandé de ne même pas songer aux élections présidentielles de 2016, même en rêve. Comme l’Union africaine est la grande organisation régionale en Afrique, c’est sa voix qui sera entendue aux Nations Unies et ailleurs. Il va sans dire que le plus grand service que cet homme-là pourra se rendre à lui-même consistera à demander humblement à un vrai politologue de lui expliquer que ses deux Députés à Moroni font ensemble 4.000 voix cumulées, alors que le Député du Mitsamiouli-Mboudé à lui seul fait 8.888 suffrages, pendant qu’Ahmed Sambi n’a fait élire personne à l’intérieur de la Grande-Comore, hors de Moroni, et qu’à Mohéli, il n’a aucun élu. S’il s’entête à se présenter en 2016, non seulement il ne sera pas retenu par la Cour constitutionnelle, mais en plus, quand viendra le tour d’Anjouan en 2021, il aura honte de lui-même ou d’autres auront honte à sa place. Il semble l’avoir compris parce qu’au lieu de l’écharpe du Président de la République, il s’accroche à l’écharpe par trop ridicule du Juwa, le Parti unipersonnel des Consanguins et de la Consanguinité politique qu’il diriger vers la perte.

   En 2016, il y aura de la fraude électorale à une échelle industrielle. Pour autant, le candidat qui sera élu n’est pas encore connu, puisque, cette fois, point de «candidat naturel». Il s’agira d’une élection ouverte, au cours de laquelle ceux qui dépenseront l’argent des pleurs, des larmes, de la mort et du sang des Comoriens ne réussiront qu’à se faire ridiculiser et à se faire maudire par tout un peuple. Pour autant, si on ne sait pas qui sera élu Président des Comores en 2016-2021, on connaît ceux qui ne seront pas élus: Ahmed Sambi et les candidats qu’il aura à soutenir. Le seul fait d’être cité comme «candidat d’Ahmed Sambi» vaudra toutes les malédictions électorales du monde. Ceux qui auront le malheur de croire que l’immense fortune de cet homme les fera élire auront à le regretter en 2016 de la manière la plus amère.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Vendredi 19 juin 2015.


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