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Pour Mme Moinaecha Youssouf Djalali: «Déyi Mdzadzé»

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La Lionne du Hamahamet, en symbiose totale avec le peuple comorien

Par ARM

   Volontairement et habituellement volubile et volontariste quand il s’agit des Comores et des Comoriens, Mme Moinaecha Youssouf Djalali est devenue intarissable dès qu’on l’a au téléphone. Quand elle était aux Comores d’août 2014 à mai 2015, et cette fois en plein janvier 2015, quand on croyait pouvoir lui faire un petit coucou au téléphone en quelques minutes, elle impose un long entretien téléphonique pour dire tout ce qu’elle a sur le cœur au sujet des Comores: «Je n’ai pas besoin de me vanter pour te prouver la parfaite harmonie existant entre le peuple comorien et moi. Qu’entends-tu derrière moi? Dis-moi, qu’est ce qu’on entend derrière moi? “Déyi Mdzadzé”. Cela signifie: “C’est la mère nourricière”, sous-entendu: “C’est la mère nourricière que nous voulons”, ou encore, “C’est pour la mère nourricière que nous allons voter”. Je n’ai même pas eu à passer des heures de réflexion et à faire travailler mon équipe de campagne électorale pour trouver un slogan de campagne: le peuple comorien, avec qui je suis en parfaite symbiose, en a trouvé un pour moi. “Déyi Mdzadzé”. Les choses sont d’une limpidité d’eau de roche. Moi, je suis arrivée aux Comores en août 2014. Je devais passer deux semaines ici et retourner à mes activités commerciales en France et en Allemagne, partir en mission en Afrique continentale, avant de retourner régulièrement aux Comores. Mais, dans le contexte politique particulier du moment, ici, aux Comores, je ne me vois pas partir de mon cher pays avant février 2015, à la fin des élections de 2015, que je suis avec une attention soutenue. C’est gratifiant, enrichissant et instructif de partager ces moments très particuliers avec le peuple comorien, qui a besoin d’entendre autre chose que les mensonges habituels des utopistes et des vendeurs de palaces et immenses villas au Paradis. En ce moment précis, les Comoriens expriment leur colère parce qu’ils constatent que leur pays régresse au lieu de progresser. Les Comoriens sont effarés quand ils constatent que ce sont ceux qui ont plongé leur pays dans la misère, dans le malheur et dans le deuil permanent qui se posent en sauveurs et en sauveteurs aujourd’hui. Pourquoi ces gens-là n’ont aucune notion de honte et de fierté, et pourquoi refusent-ils d’admettre que c’est à cause d’eux que les Comores sont dans les malheurs et le deuil dans lesquels elles sont plongées? C’est scandaleux! Pourquoi ces gens-là qui se posent en donneurs de leçons font semblant d’oublier qu’ils doivent d’abord présenter des excuses à Dieu et aux Comoriens pour les deuils qu’ils ont causés à ce pays et à ce peuple, avant de se ramener Grosjean comme devant? Les Comoriens veulent vivre en paix, et les démagogues professionnels ne font que ramener la haine et le désordre, dans un populisme qui énerve tout le monde. Les Comoriens veulent des choses concrètes, et ceux qui ont détruit l’Hôtel Galawa Beach disent qu’ils vont en construire 5 sur le même site de Mitsamiouli. Pour qui ces gens-là prennent-ils le peuple comorien? Pourquoi un pays qui a un surplus de cadres hautement qualifiés doit-il s’accrocher à des charlatans professionnels, sans compétence, ni imagination, ni expertise, et qui n’ont apporté que le malheur aux Comoriens?».

   Quand Mme Moinaecha Youssouf Djalali se lance dans une condamnation en règle de ceux qui se sont arrogé le droit de tuer le peuple comorien, il est impossible de l’arrêter, parce qu’elle en a gros sur le cœur: «Je comprends parfaitement la volonté de mon frère Ahmed Wadaane Mahamoud de ne pas remuer la boue sur le bilan largement et souvent entièrement négatif de certains Présidents comoriens. Ce bilan, tout le monde le connaît, et on sait ce qu’il en est. Mais, ce n’est pas une raison pour ne pas en parler publiquement. D’ailleurs, pourquoi Saïd-Abdillah Saïd-Ahmed et d’autres candidats se cachent en France au lieu de venir ici, sur le terrain? C’est ici, aux Comores, que les vraies choses se passent. Aujourd’hui, une question se pose: comment pouvons-nous avancer si nous ne nous intéressons pas à nos erreurs, aux grossières erreurs commises dans la gouvernance comorienne? Sans esprit de vengeance, tirons donc toutes les leçons de ce qui s’est passé. Nous devons commencer par en parler, sans haine, ni passion. À un moment donné, il faudra que ceux qui ont gouverné rendent compte de leur gouvernance passée avant de donner des leçons au monde entier».

   Mais, pour Mme Moinaecha Youssouf Djalali, un travail de sensibilisation doit se faire pour faire admettre aux uns et aux autres que le monde change, que la femme fait partie de l’humanité et qu’elle peut diriger un pays musulman: «Le travail de sensibilisation n’est pas fini parce que certains Comoriens ne veulent toujours pas évoluer et admettre qu’un pays musulman peut être dirigé par une femme. Nous avons les exemples positifs qui nous sont venus de Benazir Bhutto au Pakistan, de Megawati Sukarnoputri en Indonésie ou de Tancu Ciller en Turquie. Heureusement, il s’agit d’une infime minorité de Comoriens, dont certains membres évoluent quand même. De mon point de vue, il faut aborder l’élection présidentielle de 2016 dans une dynamique consensuelle, sans laisser personne au bord de la route. Partout où je vais, je suis accueillie en enfant du pays. Je l’ai constaté à Anjouan et je le constate chaque jour à la Grande-Comore, en attendant d’aller à Mohéli. Quand je vais dans les villages, je vois dans le regard des gens une question: “Es-tu venue vers nous de manière sincère ou pour nous mentir comme le font tant d’autres depuis des années?”. Quand je vois ce regard profond et accusateur, je prends peur et pense à Dieu, qui voit comment ce peuple merveilleux a été trahi par des politiciens sans foi, ni Loi, ni scrupules. Tout cela donne mauvaise conscience et incite à travailler honnêtement pour la communauté nationale comorienne. Nous sommes devant notre conscience, et chacun devra assumer ses actes et sa responsabilité, et le peuple est en train de faire la différence entre les menteurs assoiffés du pouvoir et d’argent volé au peuple et ceux et celles qui travaillent pour le bien commun. Le moment venu, chacun récoltera ce qu’il aura semé. Tout ce que nous demandons, c’est l’organisation d’élections sincères et démocratiques afin que les résultats des urnes puissent refléter la réalité de l’opinion et des sentiments des Comoriens envers la classe politique».

   Et on tombe carrément dans le burlesque quand on apprend l’histoire de ce candidat à l’élection présidentielle de 2016 qui tomba nez à nez sur deux dames comoriennes à Paris, le samedi 8 mars 2014. Il connaît l’une des deux dames et lui lança: «Ma chère sœur, je suis très content de te rencontrer. Je t’annonce ma candidature pour l’élection présidentielle de 2016 et souhaite ton soutien. Es-tu prête à me soutenir, chère sœur?». Les yeux dans les yeux, la dame lui répond sans détour: «J’aurais aimé te soutenir, et tu sais que je l’aurais fait sans hésitation. Mais, l’élection présidentielle de 2016 comporte la nouveauté de cette candidature féminine, que je dois soutenir de tout mon cœur et par mon âme. D’ailleurs, je te présente la candidate elle-même, puisque c’est elle qui est à mes côtés en ce moment». Notre candidat passa de la couleur noire à la couleur bleue, avant de lâcher dans un étrange gargouillis et gloubi-boulga: «Quoi? C’est ma sœur Mme Moinaécha Youssouf Djalali? C’est bien toi, chère sœur?». «C’est bien moi, mon frère. C’est bien moi».

   Passé le moment de surprise, et avec l’air de quelqu’un qui mâche des cailloux et ayant un goût de cendres dans la bouche, notre homme se lança dans un incroyable discours, lui qui se disait candidat à l’élection présidentielle il y avait juste quelques secondes: «Ma chère sœur, je suis prêt à travailler avec toi dans la perspective de l’élection présidentielle de 2016. Je suis à ton entière disposition. Qu’est-ce que tous fais, d’ailleurs, à nous les hommes? Je suis arrivé des Comores, il y a juste quelques jours. Qu’est-ce que je constate aux Comores? Une radio privée ne jure que par ton nom. Le journaliste vedette de la radio ne peut pas passer une heure sans parler de toi. En bien. Il paraît qu’il ne t’a jamais vue. Me voilà en France, où j’ai des relations politiques ici et là. Je suis allé voir l’une d’elles pour lui parler de ma candidature. À ma grande surprise, j’ai entendu un ami que je connais depuis 33 ans me dire sans ciller que ma candidature ne présente aujourd’hui aucun intérêt, car la seule nouveauté de l’élection présidentielle de 2016 viendra de toi. J’ai failli m’évanouir. Un ami qui me préfère à une personne qu’il n’a pas encore rencontrée. Je n’ai jamais vu ça. Même les gens qui prenaient ta candidature pour du folklore ont cessé de ricaner sur toi car ils savent que ta candidature n’est pas le fruit de la précipitation, mais procède d’un plan d’action audacieux. Il est à se demander si tu ne vas pas nous enterrer politiquement, nous les hommes. Nous devons nous voir pour une stratégie électorale. Je dois te revoir dans les meilleurs délais».

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Mercredi 29 juillet 2015.


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