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Petite réponse à Monsieur Dini Nassur: Ali Soilihi était contre l’indépendance

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Petite réponse à Monsieur Dini Nassur: Ali Soilihi était contre l’indépendance

Ali Soilihi n’a affiché la moindre adhésion au combat en faveur de l’indépendance

Par Mohamed Abdou Soimadou

       Une avalanche de réactions a accueilli le propos que j’ai tenu sur le coup d’État d’Ali Soilihi du 3 août 1975, lors de mon intervention à la journée de commémoration des tragiques événements des 2 septembre 1975 et 12 octobre 2022 par la communauté de Mbéni à Bagneux.

       Ce déluge de commentaires m’a à la fois surpris et réjoui.

       Je souhaite vivement que le débat se poursuive mais dans la sérénité et l’objectivité historique et non dans la passion et l’invective stérile.

       C’est donc dans un esprit de respect de l’Histoire de notre pays que je réagis de façon particulière à la charge difficile à qualifier de M. Dini Nassur [Photo], que je respecte beaucoup, par ailleurs.

       Dans le contexte de cette période de lutte contre la dictature d’Assoumani Azali et de défense de l’unité de la nation, ce débat est d’un très grand intérêt s’il est mené dans un sens élevé de responsabilité.

       Je ferai pour commencer trois observations qui me paraissent utile à la clarification du débat:

       1.- Lorsqu’un événement est vieux d’un demi-siècle ou plus, on peut considérer qu’il est entré dans l’Histoire, qu’il appartient au passé historique et qu’il doit donc être examiné comme un fait historique.

       Il ne doit pas être considéré de façon trop partisane comme s’il s’agissait d’un événement politique.

       L’examen d’Ali Soilihi, en tant qu’homme politique, en particulier la partie de son arrivée à la tête de l’État Comorien et sa gouvernance doit être mené de façon équitable selon les méthodes des sciences sociales et humaines.

       2.- L’examen des faits historiques, en particulier s’agissant de l’Histoire de notre pays, doit être conduit avec une honnêteté intellectuelle, une honnêteté tout court.

       Il doit être mené de façon rigoureuse, loin du fatras des certitudes partisanes et des anathèmes toutes faites.

       3.- Les événements comme les personnages historiques appartiennent à l’Histoire et en l’occurrence, Ali Soilihi appartient à l’Histoire de notre pays et pas un groupe de partisans, fussent-ils fanatisés.

       Cela étant, mon propos, qui a soulevé tant de vagues, n’avait pas pour ambition de porter un jugement sur Ali Soilihi, l’homme et son œuvre.

       J’ai parlé d’un fait précis, d’un moment spécifique, celui de son coup d’État du 3 août 1975.

       Il aurait été juste de circonscrire les réactions autour de cet événement spécifique, particulier, au lieu de le diluer dans un étalage et un développement de toute l’Histoire d’Ali Soilihi depuis son enfance jusqu’à son assassinat le 29 mai 1978.

       Monsieur Dini Nassur, je vous invite donc pour ce cas précis, à nous poser trois questions et à y répondre le plus simplement du monde. Même si ces questions et leurs réponses ne sont pas aussi simples que cela:

       Première question: Ali Soilihi, qui était député en 1975, était-il oui ou non présent dans l’hémicycle, à la séance de la Chambre des Députés des Comores, le 6 juillet 1975, lorsque les représentants de la nation posaient l’acte historique de la proclamation solennelle de l’indépendance des Comores?

       Moi, je réponds non, Ali Soilihi n’était pas présent.

       Il n’était pas là. Il n’était pas de ceux qui ont pris part à ce moment historique.

       Il était donc ailleurs. Au surplus, il était contre l’indépendance et n’a jamais de ce fait, affiché la moindre adhésion à ce combat au motif que «les Comores n’étaient pas prêtes».

       Deuxième question: Puisqu’il n’était pas présent à la Chambre des Députés à un moment aussi unique de l’Histoire du pays, un moment lourd de gravité et d’honneur, qu’il n’a pas pris sa part dans cet acte historique, où était-il?

       Moi, je réponds qu’il était en France.

       Et vous Monsieur Dini Nassur, que répondez-vous? Est-il vrai ou faux qu’Ali Soilihi était en France au moment de la proclamation de l’indépendance des Comores?

       Troisième question: Que faisait Ali Soilihi en France au moment de la proclamation de l’indépendance des Comores?

       Moi, je réponds qu’au moment où ses frères et collègues députés écrivaient cette belle page de l’Histoire des Comores qu’est l’acte de naissance de l’indépendance, Ali Soilihi était absent avec les cinq députés mahorais.

       Ils étaient en France écrivant une autre page de notre Histoire, triste celle-là.

       Ils préparaient leur coup d’État qui allait interrompre l’élan de cette indépendance, briser l’unité de la nation et ouvrir un boulevard au séparatisme Mahorais.

       Monsieur Dini Nassur, au lieu de répondre clairement à ces questions, vous êtes parti, dans votre réaction à mon propos, dans des dissertations sur la «révolution» d’Ali Soilihi, la lutte contre l’ignorance et les coutumes rétrogrades, contre les féodaux et l’obscurantisme.

       Autant de choses que je n’ai pas évoquées et qui sont d’ailleurs sujet à caution.

       Vous vous êtes offert le plaisir de m’abreuver d’injures, d’insultes et de calomnies que je vous pardonne très sincèrement.

       Monsieur Dini Nassur, reprenez la parole pour, s’il-vous-plaît, répondre à ces trois questions.

       Le reste on pourra en discuter à un autre moment si vous voulez. Sans colère ni passion.

       Par Mohamed Abdou Soimadou

© www.lemohelien.com – Vendredi 17 octobre 2025


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