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«Mon rythme cardiaque est celui du peuple comorien»

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Mme Moinaécha Youssouf Djalali juge sa candidature irréversible

Par ARM

   Depuis qu’en février 2014, son nom a été associé à l’image de cette femme mystérieuse qui allait se porter candidate à ce scrutin majeur qu’est l’élection présidentielle comorienne de 2016, Mme Moinaécha Youssouf Djalali se sert d’une métaphore pour expliquer l’irréversibilité de sa candidature à cette élection: «Une voiture lancée sur une autoroute ne peut pas faire demi-tour. Il en est de même pour ma candidature à l’élection présidentielle de 2016: pas de demi-tour possible». Ce lundi 13 juillet 2015, elle est dans sa résidence en région parisienne quand elle reçoit un appel téléphonique de Moroni: «Je suis chargée de vous informer officieusement qu’un sondage effectué par une organisation internationale sur un échantillon représentatif de 1.369 Comoriens vous place en deuxième place des intentions de votes pour l’élection présidentielle de 2016. Les deux précédents sondages vous plaçaient en quatrième position. Vous progressez donc de deux points, et il vous appartient de consolider cet acquis, car l’opinion publique a l’habitude de jouer au yoyo. Il arrive que les résultats d’un sondage restent inchangés pendant une année. Tout dépend des déclarations publiques et prises de position de la personne qui bénéficie de sondages favorables, mais aussi de la conjoncture politique. C’est une question de crédibilité personnelle. Quand on est prudent, on consolide et renforce la tendance favorable».

   En réalité, Mme Moinaécha Youssouf Djalali dite «Madame la Présidente» a commencé à s’acheminer vers le Grand Chelem depuis son voyage aux Comores, qui a duré d’août 2014 à mai 2015, voyage au cours duquel elle a visité tous les coins et recoins des Comores, créant des structures destinées à soutenir sa candidature sur toute l’étendue de la Grande-Comore. C’est au cours du même voyage qu’elle a fait le choix de Moussa Toyb, ancien Président de l’Île autonome d’Anjouan, pour en faire son colistier sur cette île à la sociologie politique pour le moins déroutante. Il faut une forte dose de jalousie, duplicité et mauvaise foi pour dire qu’elle a fait le mauvais choix. Moussa Toyb a un électorat très structuré à Anjouan, et il avait fallu un coup de Jarnac de la part d’Ahmed Sambi en 2010 pour qu’il soit remplacé à la tête de l’île d’Anjouan. Qu’on se le dise.

   Et comme la société comorienne est régie par de nombreuses normes non écrites, c’est chez elle à Mbéni qu’elle devait annoncer la première fois aux Comores sa candidature. Cette déclaration historique a été faite le dimanche 19 octobre 2014, dans son foyer d’origine de Mbéni, ville qui sera au centre de l’élection présidentielle de 2016, devant un public très enthousiaste de plus de 500 personnes. Mme Moinaécha Youssouf Djalali a annoncé sa candidature à l’élection présidentielle de 2016 de manière à transformer un coup d’essai en coup de maître. Depuis, elle est arrivée à faire de son visage, de sa voix, de ses idées et de son projet de société pour le pays en 2016 des pièces maîtresses pour une élection présidentielle qui sera celle de la démesure. En effet, au cours de l’élection présidentielle de 2016, il y aura de la démesure par l’argent sale qui y sera dépensé sans un contrôle assuré par d’organismes compétents en matière de dépenses électorales. Il y aura également démesure par la haine et la détestation que les politiciens vont «investir» dans cette compétition politique qui sonnera le glas des ambitions politiques des bien-pensants, des chantres de la bien-pensance et des «hermaphrodites politiques».

   Pour sa part, Mme Moinaécha Youssouf Djalali a commencé à distiller des informations sur sa ligne de conduite lors de cette élection présidentielle, dont elle veut assurer la transparence, grâce à un sursaut national et à une forte et sincère implication de la communauté internationale. En premier lieu, elle veut mener «une campagne électorale positive»: «Les Comores souffrent. La plupart des Comoriens vivent dans une extrême souffrance, dans le dénuement et dans la misère. Les maux dont souffrent les Comores et qui sont à l’origine des malheurs des Comoriens sont très bien connus: corruption, gabegie et incompétence. Cela, tous les Comoriens le savent. Alors, moi, je ne vais pas passer ma vie à dire que “les Comores vont mal et souffrent”, mais à dire en plus ce que je compte faire pour faire sortir mon pays de ses problèmes, causés par les dirigeants. Je refuse de mener une campagne électorale de l’invective et du dénigrement systématique de l’adversaire. Les Comoriens connaissent tous les gens qui ont conduit notre pays dans l’impasse dans laquelle il est aujourd’hui. Si nous voulons aller de l’avant, nous devons proposer de nouvelles pistes de réflexion et d’action au lieu de sombrer dans la seule culture de la critique d’autorités qui ont échoué, en ne voyant que leurs personnes et leurs familles. Il y a beaucoup de choses à dire et à faire pour faire revivre le service public de l’École, de la Santé, de l’eau, de l’électricité, des transports en commun, etc. Nous avons beaucoup à faire pour consolider nos relations stratégiques avec les partenaires réels de notre pays, à commencer par la France, dont la coopération avec les Comores s’inscrit dans la durée et dans le structurel et non dans des petites opérations sans envergure, ni lendemain. Nous devons revoir notre coopération avec les pays qui ont conduit les Comores à croire que leur salut passe par des opérations de vente incontrôlée et irresponsable de leurs passeports à d’inconnus qui mettent en danger le sérieux et la crédibilité de notre pays et la sécurité de la Planète entière, car l’attribution à un criminel étranger d’un passeport comorien peut avoir des implications internationales incommensurables. Alors, il est temps et plus que temps de travailler dans le sens d’une vraie refondation des Comores et de leurs institutions nationales».

   Pour Mme Moinaécha Youssouf Djalali, la priorité des priorités réside dans la nécessité de combler le fossé séparant les autorités du peuple car «on a la nette impression que ceux qui dirigent le pays et ceux qui sont dirigés ne vivent pas dans le même pays. Les dirigeants ont tellement de facilités, passe-droits et avantages qu’ils oublient que le peuple existe et vit dans des problèmes auxquels aucun dirigeant ne propose de solution. Quand le peuple vit dans une obscurité totale faute de politique d’énergie pendant que son dirigeant a mis en marche son propre groupe électrogène, cela n’est pas juste. Quand le Comorien de la base ne peut pas se faire soigner chez lui et voit son dirigeant se faire soigner dans une belle clinique à l’étranger, en y faisant admettre également les membres de sa famille, c’est que nous avons un grand problème. On dirait que le rythme cardiaque des dirigeants n’est pas celui du peuple. On dirait que le sang qui coule dans les veines des dirigeants n’est pas celui qui coule dans les veines du peuple. Dans mon cas personnel, je peux affirmer sans démagogie que mon rythme cardiaque est celui du peuple comorien. Son sang coule dans mes veines. Je connais par le menu tous les problèmes que vivent les Comoriens au quotidien, des Comoriens dont les souffrances sont absolument les miennes. Mon but est de faire en sorte que le fossé qui sépare les dirigeants comoriens du peuple puisse être comblé par une politique nationale soutenue par une sincère volonté de jeter les bases d’une refondation de l’État comorien et de ses institutions. Cela est possible. Il nous faut avoir un seul objectif: refonder les Comores et assurer leur renaissance. Si les pays d’Amérique latine et ceux d’Asie ont réussi à combattre une bonne partie des facteurs du sous-développement qui les affectait, ils ne l’ont fait que par leur dévouement et par la sincérité de leur engagement pour leur émergence. En matière de sous-développement, il n’y a aucune fatalité. Le sous-développement n’est pas une fatalité, mais le résultat d’un certain nombre d’erreurs inacceptables et criminelles causées par l’inconscience, l’inconstance et l’insouciance de dirigeants coupés de leur peuple. Nous devons donc favoriser les actions qui pourront nous aider à abandonner la culture de l’assistanat et de la mendicité. Nous devons comprendre que pour se moderniser, les Comores ont besoin d’investissements. Ceux-ci sont nationaux et étrangers. Si nous n’avons pas une politique incitative en la matière, nous devons mettre une croix sur les investissements nationaux. De la même manière, nous devons savoir que les capitaux étrangers ne seront jamais investis aux Comores tant que nous ne pouvons même pas fournir de l’électricité, assurer des liaisons aériennes fiables et des moyens de télécommunication à coût abordable. En d’autres termes, nous avons un immense chantier devant nous, et nous devons nous mettre au travail dès à présent. Que ceux qui veulent voir les Comores décoller et entrer dans l’ère du développement se joignent à moi».

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Mardi 14 juillet 2015.


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