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Mohamed Ali Soilihi: une responsabilité déjà historique

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Mohamed Ali Soilihi: une responsabilité déjà historique

Unir, accorder et lancer dans l’action l’opposition éparse

Par ARM

     Dans les années 1960-1970, des Comoriens avaient créé le Mouvement de Libération nationale des Comores (MOLINACO), installé alors à Dar-Es-Salam, Tanzanie. Celui-ci n’avait tiré aucune balle, n’ayant mené aucune action militaire. En réalité, c’est aujourd’hui, et depuis le 26 mai 2016, que les Comores ont réellement un vrai problème de libération nationale. Dans sa très belle et émouvante lettre de mars 1986 à son ami René Dumont, Jean Malaurie a écrit notamment: «Nos mauvaises consciences de colonisateurs nous ont conduits à considérer que l’octroi de l’indépendance à des pays sous tutelle était la première condition de leur salut. Hélas! L’Histoire contemporaine a montré que ce noble mot de liberté allait servir à masquer, souvent, des dominations claniques implacables, manipulées par des forces extérieures. De jeunes bourgeoisies urbaines et fonctionnariales, méprisantes à l’égard de cette paysannerie dont elles sont issues, prennent cyniquement le relais du néocolonialisme. Inattaquables parce qu’issues de pouvoirs indépendants, ces nouvelles classes possédantes filtrent l’aide au Tiers-monde et la planifient dans le sens de leurs intérêts particuliers. En de nombreux pays africains, l’échec est si patent que les populations rurales – premières et pitoyables victimes des oppressions – en arrivent à silencieusement regretter le temps ancien du colonialisme»: Jean Malaurie: Du danger des idées fausses dans les politiques de développement en Afrique Noire, in René Dumont en collaboration avec Charlotte Paquet: Pour l’Afrique j’accuse. Le Journal d’un agronome au Sahel en voie de destruction, Postface de Michel Rocard, Librairie Plon, Collection «Terre humaine», Paris, 1986, p. 402.

On passa de la colonisation externe à la colonisation interne. Dans un livre que je compte publier en cette année 2023, j’ai collecté des citations de leaders africains (Nelson Mandela d’Afrique du Sud, Sam Nujoma de Namibie, et Amilcar Cabral de Guinée Bissau et Cap Vert) ayant consacré leur vie à une vraie lutte de libération de leur pays et qui admettent, la mort dans l’âme, que souvent, il y a eu détournement de la libération par des libérateurs devenus des colonisateurs, des colonisateurs internes. Pour le Professeur Mario Bettati, «nous manifestions contre la guerre du Viêt-Nam ou contre d’autres conflits de décolonisation au nom du “droit des peuples à disposer d’eux-mêmes”, et puis nous avons découvert qu’il s’agissait du “droit des mêmes à disposer de leurs peuples”».

Aujourd’hui, les forces politiques qui luttent contre la tyrannie du dictateur Assoumani Azali Boinaheri sont un mouvement de libération d’un peuple du joug écrasant, sanglant et mortel d’une violence inouïe imposé par le pire des mauvais dirigeants. Depuis le 24 mars 2019, cette lutte intense et sincère est menée dans la diversité et l’antagonisme. Les chefs étaient légion, dans la cacophonie, au détriment de son coefficient d’efficacité. Cela est le propre de tout mouvement de libération, et le Roi Hassan II du Maroc avait demandé à Éric Laurent: «Est-ce que vous connaissez un mouvement de libération qui ne soit pas turbulent?»: Hassan II: La Mémoire d’un Roi. Entretiens avec Éric Laurent, Plon, Paris, 1993, p. 251.

Pour enrayer les «turbulences», l’opposition comorienne, dotée de moult têtes et paralysée par les conflits de personnes, a choisi le Vice-président Mohamed Ali Soilihi comme leader. C’est le choix de l’intelligence et du réalisme, même si les faux opposants pataugent dans les petits calculs de petits épiciers aigris. Dirigeant expérimenté et soucieux de rassembler le pays pour le développement et la démocratie, le Vice-président Mohamed Ali Soilihi privilégie le retour à la Constitution, la libération de tous les prisonniers politiques, l’unité de la classe politique, la symbiose entre la classe politique et le peuple, dont la communauté comorienne établie à l’étranger, un dialogue national sous supervision de la communauté internationale. Les Comoriens doivent y travailler actuellement, loin de ceux qui, dans le climat politique actuel, ne parlent que des élections qui n’auront pas lieu en 2024 et qui ont pour but de «légitimer» la énième forfaiture électorale du dictateur Assoumani Azali Boinaheri.

Pour le pire, les Comoriens croient qu’une responsabilité publique est un honneur et non une charge au nom du peuple. Dès lors, certains, emportés par la bêtise et la haine, dénigrent et calomnient le Vice-président Mohamed Ali Soilihi, quand la petitesse et les mesquineries ont conduit les Comores au désastre actuel, causé par un dictateur fou, complètement coupé des réalités du monde, au point de déclarer, toute honte bue, sur Radio France Internationale (RFI) ce mardi 21 février 2023 qu’il croyait que tous les Comoriens allaient être fiers de sa mascarade infantile et stupide de présidence de l’Union africaine des tyrans aux mains baignant dans le sang de leurs victimes, que les Comores progressaient, à un moment où elles végètent dans la misère noire, qu’il n’y a jamais eu de pénurie alors que le peuple meurt de faim, qu’il avait gracié des innocents qu’il avait accusé de tentative de coup d’État imaginaire. Les politiciens et les «intellectuels» comoriens souffrent de la plus grave des maladies: l’incapacité de dépasser leurs petites personnes pour penser à leur malheureux pays.

Le Vice-président Mohamed Ali Soilihi n’a rien demandé. La classe politique l’a choisi pour diriger la lutte contre un dictateur fou et ses mendiants qui ne se soucient que de figurer sur des photos et de voler l’argent du peuple, pendant que ce peuple croupit dans la misère noire. Le Vice-président Mohamed Ali Soilihi a une responsabilité historique, et il ne faut pas en faire un Mohamed Boudiaf. Mohamed Boudiaf a été tiré de son exil du Maroc le 16 janvier 1992 pour sauver une Algérie mourante, et a été tué devant la télévision le 29 juin 1992 par ceux qui étaient partis le chercher au Maroc pour sauver l’Algérie. Si les Comoriens aiment leur pays, qu’ils l’aident par la vérité. La bataille des Généraux d’Armée mexicaine a été mortelle. Les ambitions démesurées de leaders autoproclamés et sans leadership n’ont rien donné. Si le Vice-président Mohamed Ali Soilihi a été choisi en ce moment dramatique du peuple des Comores, c’est qu’il est le seul qui a de la crédibilité aux yeux des Comoriens et à l’étranger pour mettre fin au désastre qui détruit la liberté, l’intégrité physique et morale et la vie des Comoriens, quand des Comoriens s’associent à un dictateur fou pour détruire le pays.

Tout Comorien a la possibilité de participer à la libération des Comores aujourd’hui, pour peu qu’il abandonne la petitesse, et se détourne des traîtres à leur patrie. Nous n’assistons pas à une affaire personnelle à la gloire du Vice-président Mohamed Ali Soilihi, mais à un combat national, et aucun combat national n’a été remporté sans placement d’un rassembleur à la tête du combat. Nelson Mandela n’avait pas été le seul combattant de la liberté en Afrique du Sud. Parce qu’ils aimaient vraiment leur pays, ses compagnons avaient décidé de faire de son nom celui de leur combat. Ils ont remporté la plus belle des victoires contre le système hideux de l’apartheid, pourtant fortement soutenu par les plus grandes puissances occidentales.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Mardi 21 février 2023.


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