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«Mohamed Ali Soilihi est un grand homme d’État»

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«Mohamed Ali Soilihi est un grand homme d’État»

Interview exclusive du Docteur Abdelaziz Riziki Mohamed (ARM)

Karibu Magazine: Vous êtes l’auteur du livre biographique consacré au Vice-président Mohamed Ali Soilihi paru le mois dernier aux Éditions L’Harmattan. Est-ce que les réactions des gens qui disent que vous avez exagéré dans l’apologie de l’homme vous surprennent ou pas du tout?

Abdelaziz Riziki Mohamed: «Apologie», je ne dirais pas. Il s’agit de la reconnaissance du travail accompli par le grand commis de l’État qu’est Mohamed Ali Soilihi. La preuve en est que je ne lui ai attribué aucune réalisation dont il n’est pas l’auteur. Donc, que ceux qui parlent d’«apologie» me signalent une seule réalisation que j’attribue à Mohamed Ali Soilihi par erreur et par exagération. D’ailleurs, ces réactions ne me surprennent point parce qu’on est aux Comores, où «la langue n’a pas d’os», et où certains disent n’importe quoi.

Karibu Magazine: Dans ce livre, vous avez désigné Mohamed Ali Soilihi comme le grand homme d’État dont le pays a besoin aujourd’hui pour sortir de l’abîme où il est entraîné depuis plusieurs années. Or, vous dites à longueur des pages qu’il est aux manettes depuis 1979. N’est-ce pas une contradiction?

Abdelaziz Riziki Mohamed: Je ne vois aucune «contradiction» dans ma prise de position parce Mohamed Ali Soilihi n’a jamais été Président de la République et n’a pas une latitude d’action illimitée pour prendre les décisions qu’il juge salutaires pour les Comores. Il lui arrive même de faire des propositions très utiles pour les Comores à certains chefs d’État, qui ne comprennent pas ce qu’il leur dit et qui les refusent. Il y a un fossé culturel entre un homme formé en Agronomie, en Économie de Développement et en Finances et des décideurs qui n’ont aucune formation en gestion publique et qui ne fournissent aucun effort pour comprendre le fonctionnement de l’État. Vous en avez un exemple très parlant dans le livre à travers son limogeage par Ahmed Sambi en juin 2009, alors qu’il venait de négocier avec le FMI un accord très favorable aux Comores et alors qu’il venait de mettre un terme à une grave pénurie de produits pétroliers déclenchée par le même Ahmed Sambi et son ami Ahmed Abdallah Salim, alors Directeur général de la Société comorienne des Hydrocarbures. En la matière, il est des secrets d’État qui sont très édifiants mais que je vais taire. Moi, étant de formation administrative à la base, je suis capable de comprendre ce que des détracteurs à l’accusation facile et haineuse et sans formation appropriée sont incapables de saisir.

Karibu Magazine: Je constate que votre livre est très peu ou presque pas du tout commenté par la presse comorienne. N’est-ce pas un signe que le livre est loin d’être une réussite?

Abdelaziz Riziki Mohamed: Pensez-vous donc? Depuis la première présentation du livre à Paris, le 13 octobre 2015, il est très commenté par les Comoriens, partout. Lors de la présentation du livre à Itsandra, le 29 octobre 2015, quelque 150 personnes avaient été invitées à la cérémonie, et dans la salle, il y en avait 326. Dès le 13 octobre 2015, ce livre provoque de nombreux débats passionnés sur les réseaux sociaux et sur les places publiques. La presse comorienne en a parlé, contrairement à ce que vous dites. Et, je souhaiterais qu’on m’indique le nom du livre portant sur les Comores ayant reçu l’écho qu’a eu celui consacré au Vice-président. Même à l’aéroport de Dar-Es-Salam, j’ai vu séparément deux personnes lisant le livre, et dans le métro parisien, ce sont des dizaines de personnes. En même temps, il faut reconnaître que pour parler d’un livre, il faut pouvoir le lire et savoir en faire une analyse littéraire et politique, même si aux Comores, on critique par jalousie et par haine des livres qu’on ne lit pas. Et, la critique littéraire est un métier dont le meilleur spécialiste aux Comores est le Docteur Ali Abdou Mdahoma. Pourquoi ne pas lui demander son avis d’expert?

Karibu Magazine: Après avoir lu tout le livre, je n’ai pas vu un seul défaut relevé du Vice-président. Est-ce que malgré tout ce que l’on entend ici et là sur l’homme, vous dites que c’est un homme parfait?

Abdelaziz Riziki Mohamed: La perfection n’est pas de ce monde, et je n’ai pas dit que le Vice-président était parfait. Je me suis contenté de citer ses réalisations et son projet de société pour les Comores. Et je répète que ma formation dans une École d’Administration me prédispose à mieux comprendre la nature de son travail que quelqu’un qui n’a aucune qualification en matière administrative, économique et financière, et qui parle par pure haine. Le Vice-président a été suffisamment et injustement calomnié, et je ne vais pas ajouter la calomnie à la calomnie.

Karibu Magazine: La classe politique comorienne, excepté quelques personnalités, est fustigée dans votre livre. Vous ne pensez pas avoir produit un livre contreproductif pour le Vice-président, qui a besoin d’un large rassemblement pour se faire élire Président de la République?

Abdelaziz Riziki Mohamed: Je n’ai fustigé personne. Il faudra qu’un jour, aux Comores, on accepte l’idée que les personnalités publiques puissent être critiquées sans que cela ne soit un casus belli. Et puis, lors de l’élection présidentielle de 2016, le rassemblement autour du Vice-président sera d’une grande ampleur parce qu’il ne fait pas de doute qu’il est le meilleur candidat et qu’il est l’homme qui peut unir les Comoriens aujourd’hui, pendant que d’autres s’évertuent à semer la haine et la division entre Comoriens.

Karibu Magazine: Au cours des entretiens que vous avez eus avec lui, il s’est dit préoccupé par les problèmes qui touchent les Comores. Il dit même avoir des solutions même si concrètement il n’a encore rien proposé. Vous croyez en sa sincérité?

Abdelaziz Riziki Mohamed: Pouvez-vous me citer une seule personne sérieuse pouvant dire que le Vice-président Mohamed Ali Soilihi n’est pas sincère envers les Comoriens? C’est un homme sincère et qui fera beaucoup de choses positives pour le pays s’il est élu Président de la République en 2016. Des solutions, il en propose sur tout un chapitre, qu’il faudra lire!

Karibu Magazine: Vous vous êtes servi de ce livre pour régler des comptes avec le camp Sambi, vous en prendre à l’ASÉC et certaines personnalités que vous n’appréciez sans doute pas. Comment a régi le Vice-président en lisant tout cela?

Abdelaziz Riziki Mohamed: Je ne règle aucun compte avec la famille politique d’Ahmed Sambi. L’ASÉC s’est suicidée par son dogmatisme. Je ne vide aucune querelle personnelle sur la place publique. Pour autant, je ne comprends pas pourquoi des gens prétentieux qui n’ont aucune expertise en matière d’État et qui ont provoqué des catastrophes aux Comores veulent changer toutes les lois de la République pour faire de leur chef un Président à mort.

Karibu Magazine: Honnêtement, pensez-vous que ce livre va être utile pour la campagne de Mohamed Ali Soilihi?

Abdelaziz Riziki Mohamed: Le Vice-président Mohamed Ali Soilihi est un grand homme d’État. Son bilan le fera élire à la Présidence de la République et n’a pas besoin de moi pour ce faire.

Karibu Magazine: Certains de vos détracteurs disent que vous avez touché 15 millions de francs pour la rédaction de ce livre. Vous démentez fermement ces allégations?

Abdelaziz Riziki Mohamed: Pourquoi vous montrez-vous si «avare» envers moi? N’avez-vous pas entendu parler des 17,50 millions de francs qu’on m’aurait offerts? N’avez-vous pas entendu parler des 50 millions de francs comoriens qu’on m’aurait donnés à titre de «rémunération», et vous ne m’attribuez «que» 15 millions de francs? En réalité, la publication tout à fait inattendue de ce livre a désarçonné certains, qui cherchent à «se venger» en jetant l’opprobre sur moi. Franchement, voyez-vous le Vice-président Mohamed Ali Soilihi m’offrir une valise d’argent et moi l’accepter? Si vous voulez connaître ma relation avec les autorités comoriennes et avec l’argent, renseignez-vous très bien auprès de gens qui me connaissent. En résumé, l’idée d’écrire ce livre vient de moi. J’étais déjà l’auteur de deux grosses études biographiques sur le Maroc. Le Vice-président a accepté l’idée du livre sans trop y croire. Je n’ai rien négocié en dehors des documents sur l’œuvre du Vice-président et sur les entretiens que je voulais avoir avec ce dernier. Je n’ai rien demandé en dehors de cela. Mais, si quelqu’un a des preuves du contraire, qu’il se manifeste et qu’il étale les preuves sur la place publique. Pour le reste, j’ai ma dignité à préserver, et si certains croient qu’il est possible d’avoir de l’argent en écrivant, qu’ils écrivent des biographies en cette période électorale pour devenir très riches. En réalité, ces accusations ne me touchent même pas. Je m’en moque.

Propos recueillis par Ali Mmadi

Interview publiée avec l’aimable autorisation de Karibu Magazine

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© www.lemohelien.com – Mercredi 2 décembre 2015.


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