Mais, où est donc passé le Sultan Hachim Saïd-Hassane?
La discrétion du plus connu des Comoriens vivant en France
Par ARM
Hachim Saïd-Hassane est l’un des meilleurs enfants auxquels les Comores ont donné naissance. Il aime son pays, qui le lui rend bien. Dans les chancelleries, sa crédibilité est plus grande que celle de toutes les autorités comoriennes réunies. C’est un homme d’un commerce agréable. Avec lui, on ne s’ennuie jamais parce qu’il fourmille d’idées généreuses et réalistes, et est un patriote sincère. Au lendemain des odieux attentats du 7 janvier 2015, il avait conduit à l’Élysée une forte délégation comorienne pour la présentation des condoléances de la communauté comorienne vivant en France à la République française (Photo). Il venait de réaliser ce qu’aucun autre Comorien n’était en mesure de réaliser. Président de la Fondation des Comores, il est très actif dans le domaine humanitaire et est officiellement invité à toutes les cérémonies officielles auxquelles sont conviées les grandes personnalités. Pour tout dire, il représente très bien et de manière très digne son pays d’origine à l’étranger. À Madagascar, il est connu des autorités comme le loup blanc. En Suisse, dans les milieux socioprofessionnels qui comptent, il est comme un poisson dans l’eau.
Quand il accorde une interview, toujours de très belle facture, il suscite la jalousie des jaloux et des grincheux, la haine des haineux et l’aigreur des aigris parce qu’il revendique ses origines généalogiques le reliant aux Sultans Mouigni Mkou et Hachim. Les bien-pensants et les chantres de la bien-pensance crient au scandale et l’accusent haineusement d’une volonté de restaurer les Sultanats des «Sultans batailleurs» aux Comores. Or, il a entièrement le droit de rappeler, dans des Comores sans repères, que son nom complet est Hachim Saïd-Hassane Ben Saïd Hachim Ben Sultan Mouigni Mkou. Il agace. Il agace les jaloux, et tant pis pour ces derniers. Ses milliers de partisans l’appellent Sultan Hachim, et cela ne le fâche pas puisque si les Sultanats étaient maintenus, il régnerait aujourd’hui. Oui, il serait le Sultan aujourd’hui.
Le mercredi 23 avril 2014, Hachim Saïd-Hassane nous avait accordé une interview dans laquelle il déclarait: «C’est mon arrière-arrière-arrière, le Sultan Mouigni Mkou qui, il y a deux siècles, a introduit l’agriculture et la pêche dans la région et dans tout le pays. Et pour preuve, les produits agricoles portent tous son nom: Ikami, Samba, Padji Mouigni, Chiazi Mouigni, Madjimbi Mouigni, Mbassi Mouigni, Ntséhélé, Mhoundana Mouigni, etc. Il a introduit le système de construction (en pierres, corail transformé en chaux, bois), sans oublier l’artisanat. Mon père, comme Député pendant la période coloniale, a doté la Région de citernes publiques, d’écoles publiques, de dispensaires, mais a aussi formé des instituteurs pour l’Éducation des enfants du Mbadjini. Je vous invite à visiter le Domba, le Pimba, l’Itsahidi et le Ngouwengué, et vous verrez l’œuvre de Saïd Hassane Saïd Hachim. Et puis, pour être complet, ma famille a aussi payé le prix du sang. Mon arrière-arrière-grand-père, le Sultan Hachim, est mort d’une décharge sur la poitrine pour la défense du Mbadjini. Ça s’est passé à Nioumamilima. Il y a aussi du côté maternel mon arrière-arrière-grand-père Djoumbé Foumou Wandevou qui a été mortellement blessé d’un coup de sabre pendant le siège de Zilimadjou, à Moroni. J’ai donc un passé, un présent et un avenir à présenter aux Mbadjiniens». Cette très belle démonstration avait prodigieusement agacé les jaloux et les haineux, alors que Hachim Saïd-Hassane n’avait fait que rappeler la stricte vérité.
Plus intéressant encore, le dimanche 6 septembre 2015, devant une belle brochette de Mbadjiniens en région parisienne, il lançait de sa belle voix de Stentor: «Peuple de Mbadjini, vous avez devant vous un jeune homme, d’une éthique et d’une moralité exemplaires. Je n’ai jamais porté atteinte à l’honneur d’une famille comorienne. Je n’ai jamais porté atteinte non plus à l’intégrité physique ou morale d’un compatriote. Je n’ai pas de sang dans les mains, donc pas de mort sur la conscience. Je n’ai jamais volé un centime, ni à mon pays et ni à mon peuple. En face de vous, se dresse un révolutionnaire né, qui a toutes les chances de se faire assassiner, dans l’exercice de ses fonctions. Comme l’avaient été, mes arrières grands-parents il y a de cela 136 ans. À savoir Sultan Hachim, mort assassiné d’une décharge en pleine poitrine dans les hauteurs de Nioumamilima dans le Mbadjini, et Djoumbé Foumou wa Ndevou, commandant en chef, des armées unifiées du Mbadjini, mortellement blessé par un sabre, lors de la prise de Zilimadjou à l’entrée Sud de Moroni. Et qu’il en soit selon ta volonté, Ô Toi l’Éternel». Par la suite, il dira: «L’intelligence du Mbadjini doit d’abord servir cette fois-ci le Mbadjini».
Hachim Saïd-Hassan, qui a toutes les capacités intellectuelles et professionnelles pour diriger les Comores, était candidat à l’élection présidentielle de 2016. Mais, les bêtises de la Cour anticonstitutionnelle l’en ont empêché. Pourquoi? Parce que, nettement en avance sur son temps, Hachim Saïd-Hassane avait eu l’onctueuse intelligence de choisir comme colistier à la Grande-Comore un charpentier handicapé, et cela n’avait pas été du goût des chantres de la bien-pensance. L’invalidation de sa candidature par discrimination visant son colistier était navrante, immorale et anticonstitutionnelle. Si sa candidature avait été acceptée, il ne fait pas de doute que Hachim Saïd-Hassane aurait bouleversé la donne électorale parce qu’il aurait figuré parmi les trois candidats du second tour, lui qui a de la famille partout sur les quatre îles de l’archipel des Comores. N’oublions pas que Hachim Saïd-Hassane est un garçon très attachant et sympathique. Il a un côté jeune homme pressé voulant tout de suite réformer les Comores en profondeur et dans leurs moindres recoins. Il est d’une intelligence exubérante. En 2016, il allait être un candidat majeur et non un outsider.
Du «saigneur» Azali Assoumani, Hachim Saïd-Hassane doutait. Il disait vouloir réclamer sa part de «mbénité» au Vice-président Mohamed Ali Soilihi. il n’avait pas épargné Mouigni Baraka Saïd Soilihi, alors Gouverneur de la Grande-Comore. En avril 2014, quand, il s’efforçait de soutenir la candidature d’Idi Nadhoim, alors qu’il brûlait d’envie de se lancer lui-même dans la course électorale, il avait dit: «Saïd Larifou finira par comprendre que la ville de Foumbouni et la région du Mbadjini ne lui pardonneront jamais le maintien de sa candidature. […]. Pour ce qui est des militants du RIDJA, ils doivent se faire une raison et venir travailler la main dans la main avec nous, sinon ils ne pourront accéder au pouvoir. Les grands notables du Mbadjini ont mis le couteau à la gorge de la ville de Foumbouni, et cette dernière ne se dérobera pas à ses devoirs patriotiques et historiques».
Après avoir occupé une place médiatique d’une grande importance en 2015, Hachim Saïd-Hassane se fait trop discret ces derniers temps. Ceux qui l’aiment et connaissent sa valeur auraient voulu le voir plus actif comme par le passé. L’un de ses partisans disait le dimanche 19 mars 2017 à La Courneuve, en région parisienne: «Il n’y a plus de diplomatie aux Comores car pour faire de la diplomatie, il en faut un chef. Compte tenu de ses relations dans les chancelleries, le Sultan Hachim Saïd-Hassane est l’homme indiqué pour la mission. Les Comores n’ont plus de ministre de l’Intérieur, mais un agitateur. À sa place, le Sultan Hachim Saïd-Hassane ferait des merveilles parce qu’il a le sens de l’État et de l’autorité, en même temps que la longue tradition de pouvoir qu’a sa famille plaide pour lui. Mais, il doit sortir de son silence actuel. Il est légitime pour être au cœur de l’État, en y occupant les plus hautes fonctions, notamment ministérielles. Mais, contrairement à ses habitudes, il se fait trop discret, et cela nous déroute, nous qui l’avons choisi comme leader».
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Mercredi 22 mars 2017.