• Home
  • /
  • actualite
  • /
  • L’Union africaine abrège les rêves d’Ahmed Sambi

L’Union africaine abrège les rêves d’Ahmed Sambi

Partagez sur

Les Accords de Fomboni de 2001 contre les fantasmes d’Ahmed Sambi

Par ARM

  Dans le Coran, on retrouve les 5 versets suivants de la sourate Al-Massad, La Corde (CXI): «Périssent les mains d’Abou Lahab et que lui-même périsse. Sa fortune et ce qu’il a acquis ne lui serviront à rien. Il sera précipité et brûlé au Feu plein de flammes. Et sa femme, la porteuse de bois. Avec une corde de fibres attachées au cou». Et comme Abou Lahab et sa femme étaient stupides, arrogants et entêtés comme des ânes rouges de Somalie, ils ont eu le redoutable «privilège» d’être les seules personnes vivant à l’époque de la Révélation du Coran à être cités nommément dans le Coran, et de la plus terrible des manières, ignorant qu’il suffisait de reconnaître Dieu et son Prophète Mouhammad pour sortir du pétrin. Cependant, emportés par l’orgueil et la foi en leur argent et leur puissance, ils se croyaient au-dessus du monde entier, et ce qui devait leur arriver fut inévitable. Dans cette affaire, on retrouve l’arrogance, le mépris et le narcissisme d’êtres humains qui se voyaient au-dessus de tous les autres êtres humains et à qui le pire a été prévu pour finir par arriver. Le verset «Sa fortune et ce qu’il a acquis ne lui serviront à rien» est très explicite de ce que l’orgueil peut causer comme dommages chez les êtres humains les plus entêtés et les plus arrogants, ceux habitués à traiter les autres plus bas que terre. Aux Comores, certains n’échappent pas à ce triste destin, comme l’humanité entière a pu le constater à la lumière du narcissisme et l’arrogance qui poussent Ahmed Sambi, Président des Comores de 2006 à 2011, à défier tout un pays et à se dresser contre un consensus national sur la signification de la présidence tournante, imposée par les acteurs politiques et la «société civile» de Mohéli et d’Anjouan pour que la Grande-Comore ne soit pas la seule île à désigner les candidats qui doivent diriger les Comores.

  Pour rappel, lors des seules élections présidentielles absolument ouvertes des Comores, celles de 1990 et 1996, nonobstant les erreurs et imperfections constatées, les 5 premiers candidats étaient tous des Grands-Comoriens. Dans la Constitution du 23 décembre 2001, Mohéli et Anjouan ont donc imposé la présidence tournante et, au cours des élections de 2002, tous les candidats étaient Grands-Comoriens, en 2006, ils étaient tous Anjouanais, et en 2010, ils étaient tous Mohéliens, et il ne s’était trouvé personne pour dire que ce n’était pas normal. Or, voilà que l’ancien Président Ahmed Sambi, après avoir refusé d’organiser l’élection présidentielle de manière à quitter la Présidence de la République le 26 mai 2010, s’octroya anticonstitutionnellement, illégalement et illégitimement une année de pouvoir. Ça n’a pas suffi pour lui, puisque depuis 2014, il crie sur tous les toits qu’il ne veut pas attendre 2021, le tour d’Anjouan, son île natale, pour tenter de redevenir Président, mais veut humilier la Grande-Comore et le reste du pays, en narguant la communauté internationale par la même occasion. Le samedi 16 mai 2015, à Paris, dans un meeting (public) qui a fait pschitt, il promit le pire aux Comores si jamais la Cour constitutionnelle ne validait pas sa candidature. Son cri de haine a été attendu et a dérangé bien au-delà des Comores parce que l’Afrique est endeuillée et ensanglantée par des brutes qui ne préviennent même pas qu’ils vont provoquer des guerres meurtrières et destructrices.

  Or, l’Union africaine, par le truchement de son Conseil de Paix et de Sécurité, n’a pas du tout goûté à son cri de haine et a réagi de manière dépourvue de toute équivoque, en lui signifiant qu’il n’avait pas le droit de se présenter à l’élection présidentielle de 2016, réservée aux seuls Grands-Comoriens, parce qu’il n’est pas question de laisser un homme emporté par la folie des grandeurs et le goût du bling-bling politique et diplomatique mettre le feu à tout un pays. Dans cette affaire, Ahmed Sambi a commis deux erreurs fondamentales: d’une part, au lieu de se taire et d’attendre sagement le moment du dépôt des candidatures afin de prendre au dépourvu les autorités comoriennes, il s’est lancé dans des discours haineux, irresponsables et prématurés, donnant aux pouvoirs publics comoriens les moyens de lui barrer la route dès à présent, en utilisant les voies offertes par le Droit positif et la diplomatie. D’autre part, il a sous-estimé la capacité de réaction des autorités comoriennes qui, par les déclarations enflammées mais très bien calculées du ministre Houmed Msaïdié, l’ont inexorablement poussé à l’erreur mortelle consistant à se barricader derrière un radicalisme politique qui n’est pas sans rappeler celui d’un Pierre Nkurunziza au Burundi, qui se moque des Accords conclus en Tanzanie pour limiter les mandats présidentiels à deux, et qui regarde avec indifférence les Burundais se faire tuer par son Armée à cause de son entêtement criminel. En sous-estimant les autorités comoriennes, Ahmed Sambi a oublié que parmi celles-ci, il y a des garçons rompus à la diplomatie et au Droit, qui ont trouvé le moyen absolument inattaquable de rappeler l’Union africaine à ses obligations envers les Comores, puisque, avec l’Organisation internationale de la Francophonie, l’ONU, la Ligue des États arabes et l’Union européenne, celle-ci est garante de l’Accord-cadre de Réconciliation nationale conclu à Fomboni le samedi 17 février 2001, en prélude à l’adoption de la Constitution du 23 décembre 2001.

  En effet, les premiers mots de l’Accord de Fomboni sont les suivants: «Nous parties comoriennes représentant le Gouvernement comorien, les Autorités anjouanaises, l’Opposition nationale et la société civile du pays, sous les auspices de l’Organisation de l’Unité Africaine appuyée par l’Organisation internationale de la Francophonie et l’Union Européenne, et en présence de la Ligue des États Arabes et de l’Organisation des Nations Unies». Par ailleurs, l’alinéa V de cet article 1er est ainsi rédigé: «Exprimant notre profonde appréciation à l’endroit de l’Organisation de l’Unité Africaine, de l’Organisation Internationale de la Francophonie, de l’Union Européenne et de Ligue des États Arabes, pour les efforts constants qu’elles déploient en vue d’un règlement rapide, juste et durable de la crise comorienne». Donc, s’il y a eu réconciliation nationale aux Comores en 2001, c’est parce que la communauté internationale s’y était directement impliquée. Or, celle-ci n’acceptera jamais qu’un individu irresponsable et aveuglé par le pouvoir politique et financier vienne mettre en péril la paix et la stabilité d’un pays connu pour son instabilité institutionnelle. À l’heure qu’il est, rien ne dit que les autorités comoriennes sont pour quelque chose dans ce nouveau développement, diplomatique. Pourtant, quand on connaît les règles, arcanes, procédures et mécanismes de la diplomatie, on doit se rendre compte qu’en diplomatie, un État est toujours fondé à demander à ses partenaires d’exercer leur droit de regard sur une situation sur le point de déraper. L’État comorien doit donc y être pour quelque chose, mais il ne se trouvera personne à Moroni pour le confirmer. Et, l’Union africaine, héritière de l’Organisation de l’Unité africaine (OUA), toujours impliquée dans la recherche d’une solution aux crises politiques et institutionnelles des Comores, ne pouvait se résoudre à regarder passivement un homme détruire des efforts déployés depuis février 1997 pour ramener les Comores dans la voie de l’unité, après le déclenchement de la grave crise séparatiste anjouanaise.

  Maintenant, Ahmed Sambi doit se faire une raison et choisir un ou des candidats parmi ses alliés grands-comoriens (il a trop promis et à de nombreux acteurs politiques), au besoin en devenant le colistier pour Anjouan de l’un d’entre eux. Il n’a pas le choix. L’affaire a cessé d’être comoro-comorienne pour devenir internationale. Déjà, en 2014, dans les chancelleries où il était parti vendre son idée de candidature présidentielle en 2016, on lui avait sèchement expliqué qu’il y avait une règle de jeu et qu’il fallait la respecter. Il n’a pas voulu entendre raison et c’est devant la communauté internationale qu’il a été désavoué et humilié publiquement. Le linge sale des Comores n’a pas été lavé en famille. Le grand blogueur Abdou Hamadi dit «Mrimdu», qui a judicieusement appelé son blog «Douleurs comoriennes», un garçon très pondéré et fin analyste politique, a eu ce mot cruel à l’annonce du rappel à l’ordre définitif d’Ahmed Sambi par l’Union africaine: «Ce Pierre Nkurunziza comorien est donc un soldat mort avant la guerre. Paix à son âme».

Par ARM

Le copier-coller tue la blogosphère comorienne. Cela étant, il est demandé amicalement aux administrateurs des sites Internet et blogs de ne pas reproduire sur leurs médias l’intégralité des articles du site www.lemohelien.com – Il s’agit d’une propriété intellectuelle.

© www.lemohelien.com – Vendredi 26 juin 2015.


Partagez sur

One Comment

  • De MADHOUNE

    juin 27, 2015 at 6:03

    Moi , personnellement je suis convaincu que Sambé sait ,( car désormais je l’appelle “Sambé” en référence à la danse traditionnelle grande comorienne , par ce que ses mouvements me fait marrer ) qu’il a tord de ses projets de 2016, mais ce qui m’attriste le plus , c’est la présence de ses 2 garde-corps juridique , se permettant même d’aller jusqu’Adissa-Beba , à la recherche d’une légitimité de leur maître , ont -ils vraiment lu et compris le principe de l’accord de Fomboni? Ou bien , ils pensent que leur dégrée d'”avocabilité” suffirait de “déconscientiser”, (je m’escuse pour ses mots , car c’est l’emotion qui m’emporte) les représentants diplomatiques étrangers présents et témoin à l’accord de Fomboni? Certes , ils cherchent l’ombre de Sambé , mais franchement , ils font honte . J’aurais bien aimer cher ARM, que vous nous évoquiez un peu la nature et la fonction de ceux qui prétendent être juriste ( Avocat), en l’occurence les 2 gardes corps juridiques qui entourent Sambé , qui se laissent emporter par un assoiffé du pouvoir. Wallah , comme dit le dicton ” Vaut mieux mourir que d’avoir honte”.
    —————-
    Bonjour, frère,
    J’aimerais bien le faire. Mais, chaque fois que j’écris sur les deux avocats, il y a un drame. On m’accuse de certaines choses, on en fait un drame. La chose commence devenir inquiétante. Je n’ai même pas le droit de parler des échanges entre Saïd Hilali et Fahmi Saïd Ibrahim.
    Cordialement,
    ARM

    Répondre

Laisser un commentaire

Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.