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L’opposition ne propose que la haine et les mensonges

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Le programme de l’«opposition républicaine» se limite à la haine

Par ARM

   Si l’on admet le principe selon lequel les Comores sont une démocratie, même en devenir, ou qu’elles aspirent à un dessein démocratique, nous devons admettre aussi l’alternance au sommet de l’État. L’alternance politique est dans les gènes de tout projet démocratique. Pour réaliser l’alternance politique, on ne se met pas autour d’une table avec sa bande de copains haineux pour décréter: «L’alternance est en marche». Les choses ne se passent pas de cette façon. Ce sont les élections qui permettent de savoir s’il y aura alternance politique ou pas, et non des réunions entre menteurs qui se mentent à eux-mêmes. En plaçant la question sous le plus beau des angles, celui du Droit, on se pose une question et on enchaîne avec la réponse: «Comment les gouvernants sont-ils désignés? Divers procédés ont été imaginés, mais un seul s’est imposé: l’élection, c’est-à-dire le choix d’une personne par voie de suffrage. Élire signifie choisir. De ce point de vue, l’élection s’analyse comme le mode normal ou le processus de droit commun de désignation et de révocation des gouvernants ou, si l’on préfère, le processus de légitimation du pouvoir. […]. “L’inconvénient de vos élections libres, c’est qu’on ne peut jamais être sûr de leur résultat”, aurait confié Molotov, le ministre des Affaires étrangères de Staline, à un dirigeant britannique. […]. En un mot, le bulletin de vote apparaît comme l’arme suprême de l’électeur en démocratie. […]. Le pluralisme ignore, en effet, le panurgisme»: Jean et Jean-Éric Gicquel: Droit constitutionnel et institutions politiques, 20ème édition, Éditions Montchrestien, Collection «Domat – Droit public», Paris, 2005, p. 135.

   On annonce aux Comoriens une «alternance en marche» sur la base d’élections qui n’ont pas encore eu lieu et dans un pays où la pratique des sondages est inconnue, sauf dans les cénacles de certaines organisations internationales installées à Moroni. Et comme l’a si bien dit Viatcheslav Mikhaïlovitch Molotov, «l’inconvénient de vos élections libres, c’est qu’on ne peut jamais être sûr de leur résultat», et on se demandera alors, sur la base de quoi annonce-t-on aux Comoriens une «alternance»? Et puis, il y a une chose que «l’opposition républicaine» ou «Rassemblement des Patriotes» devait savoir: dans le cadre d’une élection libre, aucune alternance n’a pu être réalisée si celui qui veut être Khalife à la place du Khalife n’est pas plus crédible que le Khalife. Or, chaque fois que la levée du soleil à l’Est annonce un nouveau jour, «l’opposition républicaine» s’enterre et s’enferre dans un nouveau tas de mensonges lui enlevant toute forme de crédibilité, si tant est qu’elle a déjà eu une crédibilité.

   Procédons à un petit retour en arrière. Le samedi 16 mai 2015, des acteurs politiques tous originaires de Grande-Comore et à 75% de nationalité française ont annoncé tambour battant que la candidature d’Ahmed Sambi à l’élection présidentielle de 2016 pour tenter d’être élu Président de la République est possible sur le plan juridique, et que le même Ahmed Sambi était leur seul et unique candidat. Or, au lendemain de cette foire foireuse, chaque acteur politique présent a renié sa propre parole, en prêchant pour sa propre paroisse. C’est du jamais vu. Et, que constate-t-on aujourd’hui si ce n’est que chacun de ces gens-là est lancé dans une campagne électorale pour lui-même. Les milliers d’images montrant Maître Saïd Larifou, Président du RIDJA, aux côtés des gens qu’il rencontre des Comores à Madagascar signifient qu’il est en pleine campagne électorale pour essayer de devenir le prochain Président des Comores. Il ne fait pas ça pour que l’Anjouanais Ahmed Sambi devienne Président à la place des Grands-Comoriens. Soyons sérieux!

   Pour sa part, Achiraf Saïd-Hachim, Président de CADIM, a été très clair sur la question. Le mercredi 3 juin 2015, il était un des invités de la radio Africa n°1, lors du Grand Débat de Francis Laloupo. Or, malgré son discours du samedi 16 mai 2015, à Paris, devant Ahmed Sambi et d’autres personnes, malgré le fait qu’on peut le voir discourir sur Internet, quand Francis Laloupo lui demanda «donc votre candidature à vous, pour bien comprendre, se situe aujourd’hui, essentiellement, dans l’île de la Grande-Comore?», il répondit sans hésiter, et en rejet total de son discours du samedi 16 mai 2015: «Absolument! Parce que c’est là où échoit la tournante, et je suis Grand-Comorien, je me suis donc porté candidat». Le «donc» résume tout, dit tout, nous apprend tout. Et quand Francis Laloupo lui parla de son alliance incongrue avec Ahmed Sambi, au regard de sa candidature, qu’il veut «unique» au sein de «l’opposition républicaine», il s’enferra de nouveau: «Je l’espère vivement! Néanmoins, cette alliance n’a qu’un seul candidat. Le Président Sambi pense pouvoir être candidat. Je pense qu’au train où vont les choses, les évolutions qui viennent au jour le jour semblent lui en interdire. Donc, je me battrais, mériter, pour être le leader de ce rassemblement et rassembler davantage pour avoir le soutien de cette alliance. Et là, j’en appelle à mon petit frère Saïd-Ahmed, de ne pas avoir peur de cette alliance, parce qu’elle n’est pas dirigée par le Président Sambi. C’est une alliance citoyenne pour défendre des valeurs établies».

   Il y a plus grave, quand Achiraf Saïd-Hachim désigne directement son «allié» Ahmed Sambi comme un danger plongeant les Comores dans le radicalisme et le fanatisme: «Aujourd’hui aussi, l’avènement du Président Sambi, qui est arabisant, mais pas seulement arabisant, a eu tendance à favoriser l’arrivée dans notre pays de certains pays radicaux. Je veux citer la Lybie, le Soudan, l’Iran. Ça a permis un renforcement de l’extrémisme religieux, dont nous commençons à nous inquiéter. Les Comores sont classées “zone à risque” malheureusement. Et cela est dû non seulement à la présidence du Président Sambi, mais également au Colonel Azali».

   Alors, comment réaliser une «alternance» avec des gens qui se mentent à eux-mêmes? Pis, est-ce que des gens qui se mentent à eux-mêmes vont dire la vérité au peuple comorien? Non! Ces gens-là ne se disent pas la vérité et ne diront jamais la vérité aux Comoriens. Autrement dit, ils ont fait du mensonge leur arme politique. Mais, il n’y a pas que le mensonge: il y a la haine aussi. Aujourd’hui, les Comoriens veulent quoi? Les Comoriens veulent de l’entente entre eux, l’harmonie sociale et entre les îles, l’École pour leurs enfants, l’hôpital, les routes, l’eau, l’électricité… Or, ces gens de l’«opposition républicaine» ne parlent jamais de ce qu’ils vont faire pour ces besoins de base, et leur ramènent quoi, si ce n’est de la haine mâtinée aux plus honteux des mensonges? Ils sont incapables de proposer le moindre projet devant aider les Comoriens à mieux vivre. Tout leur débat politique est basé sur la chose qu’ils détestent le plus en ce moment: la candidature présidentielle d’Ahmed Sambi en 2016, candidature qu’ils sabotent pour être candidats eux-mêmes. Les Comoriens n’aiment pas qu’on leur mente à ce point car ils sentent qu’on leur manque du respect. Tout en souhaitant le contraire, ces gens vont jusqu’à parler de «pétitions» pour la candidature d’un leader dont ils maudissent le primat et le leadership. Le moment venu, les Comoriens sauront dire à ces gens qu’ils n’aiment pas qu’on les prenne pour des gens incapables de réfléchir.

   Et, il y a pire: les gens du «Rassemblement des Patriotes» ignorent la règle la plus utile pour vivre en société: la modération et la tempérance. On ne peut pas vivre en société et faire de la politique si on croit que la société est une jungle où pour survivre, il faut tuer l’autre. Si nous avons des yeux, nous devons voir. Et il ne suffit pas de regarder: il faut voir ce qu’on regarde. En France, par exemple, des politiciens de Droite ont pour meilleurs amis des politiciens de Gauche, et vous avez même des couples formés d’un conjoint de Droite et d’un autre conjoint de Gauche. Aux Comores, la classe politique est animée d’une telle haine inextinguible que ses animateurs sont incapables de la moindre tolérance envers ceux qui pensent autrement. Qui est celui qui ne voit pas le torrent d’accusations gratuites et haineuses s’abattant sur Hamada Madi Boléro? Il a fait quoi à ces gens-là pour les pousser à inventer des mensonges haineux chaque jour sur lui? Comment la blogosphère de tout un pays peut boycotter un événement national comme l’organisation des Jeux des Îles de l’océan Indien en 2019 aux Comores au prétexte qu’elle sera obligée de citer l’homme grâce à qui cet exploit a été réalisé: Hamada Madi Boléro? Ce n’est pas qu’on souhaite que ces gens-là en parlent (on s’en fout), puisque, de toute façon, la chose se sait partout et par tout le monde, mais on décèle un manque total de maturité et de sérieux chez des gens qui prétendent pouvoir diriger un pays tout en refusant de reconnaître l’existence et le mérite de l’adversaire. N’est-ce pas de cette manière qu’on fabrique des dictateurs et des dictatures sanglantes? Donc, ces gens qui parlent d’«alternance» doivent comprendre que quand on n’est pas crédible et sérieux, on croupit à vie dans l’opposition, et quand on est intolérant, fanatique et intransigeant, on n’est pas digne de diriger un pays.

   De toute manière, l’année 2016, année électorale par excellence, est pour demain. Et, en 2016, on verra qui aura raison. Et si «l’alternance» ne se réalise pas, il faudra avoir la décence de se taire et de reconnaître la victoire de celui qui arrivera à convaincre les Comoriens de son sérieux et de sa crédibilité. Comme disait le Général de Gaulle, «le futur a un très long avenir», et nous attendons 2016 pour voir comment la manipulation, la haine et le mensonge font perdre une élection à des gens incapables du moindre projet utile et de la moindre proposition constructive, et qui ne charrient que de la haine.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Mercredi 12 août 2015.


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