• Home
  • /
  • actualite
  • /
  • L’impossible putsch contre la défiance populaire

L’impossible putsch contre la défiance populaire

Partagez sur

L’impossible putsch contre la défiance populaire

Le dernier mot appartient toujours au peuple en lutte

Par Soilih Mohamed Soilihi, Ambassadeur

     La confiance ne se décrète point! C’est à ce mur d’airain que le putschiste multirécidiviste Assoumani Azali se heurte avec son projet d’Assises bis, qu’il voudrait rebaptiser «Dialogue national», par oukases et diktats.

C’est une démarche rejetée par l’Union de l’Opposition, le Mouvement du 17-Février, le Front uni pour la Défense d’Anjouan, allié à Ndzouani en Marche, et autres composantes du Front commun des Forces Vives, ainsi que par le Comité national de Transition (CNT) et par toutes les autres structures représentatives de la Résistance contre la dictature aux Comores. Et, pour cause!

Le Colonel Assoumani Azali s’est approprié le prénom paternel pour se confondre par homonymie avec le brillant Imam Al-Ghazali, considéré comme l’ornement de l’Islam depuis le XIIème siècle, pour ensuite proclamer publiquement que c’est Le Tout-Puissant qui l’aurait autorisé à frauder des élections en 2002, 2016, 2018, 2019 et 2020! En effet, il se noie dans les discours décousus, mâtinés d’invocations blasphématoires sur invocation fallacieuse de la volonté de Dieu, après avoir accompli un putsch militaire en 1999, suivi d’un premier hold-up électoral en 2002, pour lequel il avait été l’unique candidat au 2ème tour contre lui-même et se faisant investir par des «juristes» nationaux et étrangers sur mesure, dans une complaisance démagogique lui attribuant «100%» des suffrages. Puis, il proféra des menaces de mort aux élections présidentielles fraudées de 2016, gestuelle morbide à l’appui, pour passer de la 4ème place éliminatoire à la 1ère place, avec un 3ème tour à la clé précédé d’un résultat à «104%». Investi dans la fraude et dans l’usurpation, il ne tarda pas à supprimer d’un trait de plume, par «décision», une Commission anti-corruption instituée par le législateur, la Cour Constitutionnelle, la Justice constitutionnelle, et par s’appuyer sur une Cour suprême dont il est le seul à nommer tous les membres, prétendant qu’une Cour vaut n’importe quelle Cour…

On pourrait poursuivre l’énumération des forfaitures, dont celle d’une mascarade référendaire boycottée à 80%, selon les observateurs de l’Union africaine, et à plus de 97% par les observateurs nationaux, ou encore celle d’élections présidentielles anticipées qui n’ont jamais eu lieu le 24 mars 2019 et dont il n’eut même pas besoin d’ouvrir les urnes bourrées à craquer pour compter les voix, lui permettant de se faire proclamer seul admis dès le 1er tour par une Commission électorale nationale «indépendante» (CÉNI) aux ordres. En guise de promotion et de remerciement «pour services rendus», on finira par trouver Ahmed Mohamed Djaza, le responsable de cette institutionnalisation de la fraude, gisant mort dans une mare de sang, dans son bureau, la nuit, emportant ses secrets de polichinelle n’intéressant personne, sans que la moindre enquête ne soit déclenchée.

Le même type d’assassinat dans une violence inouïe frappa des officiers exécutés dans les camps militaires dont l’un avait été enseveli, la nuit, dans un sac plastique, sans toilette mortuaire, ni prières rituelles, et sans que sa famille ne soit informée du décès «naturel». Un autre soldat fut transféré sur l’île de Mohéli pour y être enterré incognito, sans se soucier de la famille à Anjouan, qui n’aurait su faire le deuil du cher ainsi disparu…

Cet Assoumani Azali semble croire que tout le monde a la mémoire gommeuse de son Chargé de la Défense, qui feint de ne plus se rappeler du sous-officier Ahmed Abdallah dit Apache, originaire de sa ville natale de Foumbouni et dont le corps criblé de balles par Assoumani Azali en septembre 1992, avait été promené dans la capitale, tel un trophée, sur le capot d’un véhicule Land Rover de l’Armée!

Pis, il croit ainsi que tout s’achète jusqu’à l’intime, la conscience, la coutume et la croyance… Il ne s’attendait donc nullement à ce qu’une Résistance Populaire Prolongée initiée par la diaspora, qualifiée par lui et ses séides de «laveurs de chiottes en France» (pourtant contributive à hauteur de plus 100 millions d’euros de transferts par an, hors des apports matériels) puisse être adoptée dans les chaumières de diverses localités d’un archipel soumis à la terreur, à la précarité, à l’obscurité et aux multiples violences quotidiennes, au nom d’une «Émergence dansante et par la danse à l’horizon 2030».

Et voilà que pour son monologue assourdissant, il dépêche en France des opposants préfabriqués, en mal de strapontins, dans une course effrénée pour du racolage voué à l’échec. Pourtant, de Genève à Bruxelles en passant par Paris, et d’Addis-Abeba à Pretoria, en passant par Dar-Es-Salam, ou encore de Washington à l’île de la Réunion, une communauté internationale bienveillante reprise par des médias fort critiques, ne lui a réclamé que la libération de prisonniers politiques, la tenue dans les délais de procès équitables, la fin des arrestations de journalistes, le respect des libertés publiques et autres préalables susceptibles de diluer un tant soit peu le sentiment de défiance qui marque sa longue et indécente gouvernance d’une encre indélébile. Mais, convaincu que l’art du camouflage et de la tromperie, du bâton et de la carotte, ne connaît point d’horizon indépassable, il rêverait peut-être de l’ultime putsch qui transformerait la «mauvaise peau» qu’il s’est accolé. Il est dédaigneux du fait que, ne désespérant jamais du Miséricordieux, les oiseaux des îles répètent inlassablement que «Dieu n’est pas un chat sauvage»!

Dans tout cela, dans la mesure où les États-Unis croyaient l’obliger à se morfondre, en omettant de l’inviter au Premier Sommet des Démocraties, il n’hésita pas une seconde à piller le Trésor public pour un énième voyage sans intérêt, avec une meute de courtisans, auprès de la Présidente de la Tanzanie voisine, qui reçoit régulièrement nos malades ainsi que nos milliers d’exilés, laquelle Présidente a déclaré que les Comores dépendaient de son pays à hauteur de 90%, prédisant malheureusement pour l’archipel le risque d’une catastrophe «à l’horizon 2030», l’année du parachèvement de «l’émergence à l’horizon 2030»!

Il peut donc continuer à proposer son monologue avec ses affidés pour des élections truquées à l’avance. La défiance ne saurait s’évanouir par sorcellerie, telle une «corde de fumée» sous la plume d’un décret magique. Il n’a toujours pas compris que, nonobstant les vicissitudes et les aléas des luttes populaires, la victoire est toujours remportée par le peuple.

Ma foi!

Par Soilih Mohamed Soilihi

Ancien Ambassadeur des Comores à l’ONU et aux États-Unis

Le copier-coller a définitivement tué la blogosphère comorienne. Cela étant, il est demandé amicalement aux administrateurs des sites Internet et blogs de ne pas reproduire sur leurs médias l’intégralité des articles du site www.lemohelien.com – Il s’agit d’une propriété intellectuelle.

© www.lemohelien.com – Mardi 14 décembre 2021.


Partagez sur

Laisser un commentaire

Time limit is exhausted. Please reload CAPTCHA.