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Lettre à Djaé Ahamada Chanfi, ex-agent de sécurité

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Lettre à Djaé Ahamada Chanfi, ex-agent de sécurité

Monsieur se prend pour un vrai «Conseiller diplomatique»

Par ARM

     Monsieur «le Conseiller diplomatique»,

Que du chemin parcouru depuis que tu étais agent de sécurité à Paris, avant de devenir professeur de remplacement dans des collèges d’Île-de-France. Naturellement, tu mens quand tu prétends avoir été Professeur d’Université en France, avec ton «français manioc» et ton français «Mabawa» («ailes de poulets»). Tu as fait du chemin, hein? Moi, je suis resté au même stade qu’en 2005, quand j’ai fait ta connaissance à Saint-Denis. À l’époque, tu voulais «restaurer la République». C’était ça, ton mot d’ordre, celui de la CODECO, au sein de laquelle tu paradais, plastronnais et cancanais, toi «l’intellectuel du groupe». Tu voulais «restaurer la République», disant que la transformation de la République fédérale islamique des Comores en Union des Comores signifiait la disparition de la République. Il fallait donc «restaurer la République». Or, en 2005, quand tu voulais «restaurer la République», les Comores avaient à leur tête, et pour leur malheur, le putschiste et «pouvoiriste» polygame fou Assoumani Azali Boinaheri dit Bakapihi, «Le Père qui ne prépare jamais à manger».

     Tu le combattais, crânais-tu. Aujourd’hui, tu es son «Conseiller diplomatique». Moi, je suis resté agent de nettoyage dans les magasins. Quand on a la possibilité de se nourrir sans ramper et quémander devant un dictateur ubuesque, incompétent et corrompu, ni participer à la mise à mort d’un peuple par cupidité, on dit: «Dieu soit loué». Donc, je dis: «Dieu soit loué». Le peu que je gagne m’a toujours suffi. Comme je n’ai pas de frustrations sociales et professionnelles, je me lance dans le métier qui s’offre à moi, sans avoir la prétention de diriger les Comoriens. Mais, qu’en est-il de toi? «Conseiller diplomatique». Très bien. Pourtant, tu n’as jamais étudié la diplomatie. Tu n’as jamais travaillé au sein d’un appareil diplomatique. Et, maintenant, tu parles de diplomatie. Allons bon!

Tu as été sambiste sous Ahmed Sambi (2006-2011), ce dernier t’ayant pris en pitié et sorti de ta médiocrité de caniveau à la suite du drame familial qui t’avait frappé suite au crash de l’avion poubelle de la Yemenia aux Comores le 29 juin 2009. Tu as mené une vie de pacha sous la présidence d’Ahmed Sambi. Le cadavre du régime politique d’Ahmed Sambi n’avait pas eu le temps de refroidir que tu devenais dhoininiste sous Ikililou Dhoininiste (2011-2016) et ses Mohéliens de Bête-Salam. Tu avais un deuxième fer au feu: Mouigni Baraka Saïd Soilihi, Gouverneur de la Grande-Comore de 2011 à 2016, que tu trahiras de la plus ignoble des façons, juste pour jouer le rôle du brancardier dont l’épouse veut copiner avec celle d’un Général d’Armée et prendre le thé avec elle. Avoir été un berger n’a rien de déshonorant.

Te voilà devenu boinaheriste sous le «concubinocrate» Assoumani Azali Boinaheri. Pour exister, tu avais pris la lourde responsabilité morale de soutenir des assises prétendument «nationales», te bagarrant dans des places publiques et salles, où n’étaient jamais présentes plus de 30 personnes. Tu te bagarrais avec Madame Saïd Larifou pour le micro de chauffage des places publiques et salles vides. Maintenant que ton ennemi Saïd Larifou est tombé du tomatier, pour escroquerie à la Réunion, et vomi par les Comoriens, tu dois te réjouir. C’est de tes habitudes, n’est-ce pas? L’autre jour, piétinant déjà le Droit comorien, en vertu duquel le Président de l’Assemblée est élu pour la durée de la législature, tu voulais détrôner le Président Bourhane Hamidou, pourtant plus digne et plus respectueux des gens. Quand tu échouas, tu te mis à envoyer des SMS partout, protestant de ta bonne foi, poussant la duplicité et le double langage jusqu’à donner du «mon frère et ami» à celui que tu voulais renverser.

Remarque: je n’ai jamais digéré ta goujaterie de l’autre jour, quand tu me proposais un billet d’avion Paris-Hahaya et retour pour que je rédige un article contre ton ennemi Youssouf Boina. Un conseil: il ne faut plus jamais essayer ça avec moi. Tu as compris? Hein?

Aujourd’hui, qu’est-ce que j’apprends de toi? J’apprends que tu donnes des leçons aux Comoriens sur la mission de la délégation de l’Union africaine aux Comores. Tu aurais dû te taire. Or, au lieu de te taire, tu te lances dans des divagations, dont la stupidité suivante: «L’Union africaine n’est pas venue pour imposer une volonté. Elle aide et accompagne ses pays membres, lesquels sont souverains, donc susceptibles d’amorcer des réformes et de prendre des mesures d’une grande importance sans ingérence. La venue de cette délégation fait suite à la rencontre entre le président de la République et celui de la Commission de l’Union africaine, Moussa Faki, en marge du sommet sur la coopération sino-africaine de Beijing du début du mois».

Où, toi, Djaé Ahamada Chanfi dit Mna Djaé («Le Petit Djaé»), l’ancien agent de sécurité devenu «Conseiller diplomatique» d’un tyran ubuesque, as-tu vu que l’Union africaine veut imposer une conduite à ton chef? En même temps, ce que tu dis est contre ton chef: quand tu dis que «l’Union africaine n’est pas venue pour imposer une volonté», c’est que tu reconnais que ce que fait le tyran de Mitsoudjé contre les Comores est tellement criminel et inacceptable que la communauté internationale par le biais de l’Union africaine veut lui imposer une «volonté». Cette volonté se résume à l’arrêt de la dictature, au rejet de «la Constitution, mon bon plaisir» et à l’engagement de négociations avec l’opposition, majoritaire à 72% aux Comores.

Plus grave encore, tu contredis toute la démarche de ton chef, que tu es censé soutenir sans réserves, quand tu parles de la nécessité «d’amorcer des réformes et de prendre des mesures d’une grande importance». Or, les «réformes» et les «mesures d’une grande importance» de ton chef ne sont pas de celles que préconise l’Union africaine. Les origines de la venue aux Comores de la délégation de l’Union africaine n’intéressent aucun Comorien. Donc, tu ne sais même pas parler. Quand on a étudié du Droit international public, on sait qu’une organisation internationale ne vaut que ce que valent ses États membres. En ce moment même, l’Union européenne travaille sur des sanctions contre le gouvernement de Hongrie, dont la politique contredit celle de cette organisation régionale. L’Union européenne, contrairement à l’Union africaine, est composée d’États démocratiques, même si certaines dérives autocratiques sont constatées chez certains membres issus de l’ancien bloc soviétique.

D’ailleurs, lors de la conférence des chefs d’État et de gouvernement de l’Union africaine tenue en Mauritanie, il avait été demandé à la «Ripoux-blique» de Mitsoudjé de ne pas organiser sa goujaterie référendaire, entièrement anticonstitutionnelle. En vain. Alors, ne viens pas faire la leçon aux Comoriens. Je peux te faire parvenir quelques livres de Droit international public et de diplomatie. Je pousserai la gentillesse jusqu’à y ajouter quelques cours sur la prise de parole en public. Je te les envoie à quelle adresse?

Compte tenu de l’inexistence d’un capital culturel au sein de la «Ripoux-blique» de Mitsoudjé, je ne suis même pas surpris d’entendre ses grandes gueules dire que le pouvoir illégitime en place va négocier avec l’opposition, mais qu’il s’agira d’un «monologue de sourds-muets»: il n’y a rien à négocier. L’auteur de deux Thèses sur la diplomatie te dit que la négociation est tellement consubstantielle à la diplomatie que certains auteurs définissent la diplomatie par la négociation. Alors, comment peut-il y avoir une négociation quand la partie fautive dit qu’il n’y a rien à négocier?

Je finis ma lettre sans formule de politesse. Fais-en ce que tu veux.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Samedi 15 septembre 2018.


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