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Les deux ex-dictateurs ont menacé Loutfi Soulaïmane

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Les deux ex-dictateurs ont menacé Loutfi Soulaïmane

Azali Assoumani et Ahmed Sambi voulaient le corrompre

Par ARM

  Le désespoir et la rage de régner peuvent conduire au pire en politique. Et quand un homme sans culture mais assoiffé de pouvoir voit les années passer sans possibilité de retourner au pouvoir de manière légale car ce pouvoir fuit à la vitesse d’une fusée lancée de Cap Canaveral, cet homme peut aller à un jusqu’auboutisme l’éloignant de toute humanité, dignité et décence. C’est ce qui est arrivé aux deux anciens dictateurs Azali Assoumani et Ahmed Sambi, qui font tout pour ne pas comprendre que les Comores ne leur appartiennent pas et qu’ils ne peuvent pas les plier sous leurs diktats et oukases. Valises d’argent en main, ils ont tenté auprès des Conseillers de la Cour constitutionnelle les manœuvres les plus éhontées, mais firent chou blanc. En effet, la Cour constitutionnelle a assumé ses responsabilités avec un professionnalisme remarquable et digne de tous les éloges. La Cour a superbement ignoré les œillades et les menaces de mort des deux anciens dictateurs désespérés, méprisant profondément leurs méthodes mafieuses. La Cour a bel et bien demandé la reprise des élections là où les deux anciens dictateurs avaient envoyé leurs séides pour vandaliser les bureaux de vote et empêcher les nouvelles opérations électorales.

  Et, il y a plus édifiant encore. En effet, avant que la Cour ne rende son arrêt le samedi 30 avril 2016, dans un grand élan de voyoucratie et avec insistance, Ahmed Sambi avait appelé au téléphone Loutfi Soulaïmane, Président de la Cour constitutionnelle, l’avait menacé des pires choses et lui avait promis monts et merveilles. Le bâton et la carotte. Drapé dans une belle dignité et dans un magistère moral qui n’étonnent personne parmi ceux qui connaissent son sens aigu du devoir et de la responsabilité, le Président Loutfi Soulaïmane se contenta de répondre le plus tranquillement possible à l’ancien tyran borné et sans éducation: «Monsieur, vous prétendez être un homme de Dieu. C’est votre problème, et vous en aurez à en répondre un jour devant Dieu. Je ne m’en mêle pas. Cependant, je tiens quand même à vous dire une seule chose: ma foi, ma foi en tant que Musulman, ma foi en l’Islam, ma foi, qui n’est pas la vôtre, mais qui est bien supérieure à la vôtre, même si je n’ai aucune prétention de théologien». Ce fut tout. Tout a été dit à travers ces mots, et tout a été dit sans que Loutfi Soulaïmane n’élève la voix.

  Ce connaisseur des soubassements sociologiques de Mutsamudu, d’où viennent les deux hommes, dit tout simplement: «À Mutsamudu, Loutfi Soulaïmane est l’égal d’un Prince et Ahmed Abdallah Mohamed Sambi un simple moujik. Alors, il faut être le dernier des derniers pour croire qu’Ahmed Abdallah Mohamed Sambi dispose d’une autorité morale susceptible de faire peur à un homme pétri des valeurs de l’Islam et de la République comme Loutfi Soulaïmane. Loutfi Soulaïmane n’est pas un homme à prendre à la légère le serment qu’il a prêté sur le Coran pour servir fidèlement la République et pour défendre la Constitution. Ahmed Abdallah Mohamed Sambi s’est donc trompé d’interlocuteur».

  Pour sa part et dans le même élan de voyoucratie, Azali Assoumani avait également décroché son téléphone pour appeler Loutfi Soulaïmane, et s’était heurté à un mur. Il voulait que soit évitée la reprise des élections et exigeait la tabulation portant sur l’état actuel des résultats de l’élection du chef de l’État, après les corrections de rigueur. Face à son échec, et dans une rage indescriptible, l’ancien dictateur Azali Assoumani avait lancé au Président de la Cour constitutionnelle: «En tout cas, les gens que vous défendez ne vous apporteront jamais ce que moi je voulais vous apporter. Et si j’arrive au pouvoir, vous verrez ce dont je suis capable». Ça, on le sait déjà. Tentative de corruption vouée à l’échec, donc. Et, la Cour ne défend pas des gens, mais des valeurs morales et républicaines. En même temps, pour des «ex» qui disent être sûrs de remporter l’élection présidentielles, on sent surtout la peur, le désespoir et l’inélégance qui les animent. En tout cas, une chose est certaine: les Comores ne vont pas tomber sous la dictature commune d’Azali Assoumani et Ahmed Sambi.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Jeudi 5 mai 2016.


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