Les confidences de Mouigni Baraka: «J’ai trop peur»
Vaincu par les ordures, il craint d’être vaincu dans les urnes
Par ARM
«Il vaut mieux pleurer dans une BMW que de rire à l’arrière d’une bicyclette», est le petit mot truculent qui circule avec fureur actuellement sur les réseaux sociaux en Chine et est sorti de la bouche d’une femme qui souhaite faire un mariage de prospérité qu’un mariage d’amour dans la misère. Apparemment, Mouigni Baraka Saïd Soilihi, plus demi-sel que jamais, est au courant de cette méchanceté et a décidé de l’adopter, au risque de se faire précipiter dans une grotte politique sans fin. Pauvre Mouigni Baraka Saïd Soilihi, qui a tout d’une petite bière! Il est dans la logique de la fable de Jean de la Fontaine, «La Grenouille qui veut se faire aussi grosse que le bœuf» et qui «s’enfla si bien qu’elle creva». Mouigni Baraka Saïd Soilihi aurait dû comprendre que sa réélection au Gouvernorat de la Grande-Comore était fort compromise, et à plus forte raison son élection à la Présidence de la République. Comment une autorité qui a été vaincue par les ordures de Moroni pouvait-elle espérer vaincre par les urnes, alors que les mauvaises odeurs de la capitale comorienne sont bien là pour rappeler son incompétence criminelle notoire?
Pendant des années, Mouigni Baraka Saïd Soilihi n’avait qu’un rêve: être le colistier de Mohamed Ali Soilihi pour la Grande-Comore en 2016 afin de devenir Vice-président de la République pour la période allant de 2016 à 2021. C’était de bonne guerre. De manière quelque peu rocambolesque et loufoque, le 26 mai 2011, quand Mohamed Ali Soilihi rentrait chez lui après la cérémonie d’investiture qui avait eu lieu dans la journée, et alors qu’il ne savait même pas à quel ministère il allait être affecté, il trouva dans sa résidence un Mouigni Baraka Saïd Soilihi gonflé à bloc qui est venu lui quémander un strapontin pour faire de lui son colistier dans la perspective de l’élection présidentielle de 2016. On était en 2011 et Mouigni Baraka Saïd Soilihi parlait déjà de l’élection présidentielle de 2016.
Pendant des années, il vécut dans cette idée qui lui aurait garanti un confortable poste de Vice-président de 2016 à 2021 s’il avait su être réaliste pour rester à sa place. Or, au lieu de cela, alors qu’il revenait d’un voyage à l’étranger, ses courtisans lui organisèrent un accueil grandiose à l’Aéroport de Hahaya en lui fourrant dans le crâne la folle idée selon laquelle il serait présidentiable et pourrait même être élu Président de la République, l’obligeant à poser désormais un regard de dédain sur son fauteuil de Gouverneur, qu’il trouva brusquement trop petit. Et c’est ainsi que l’imprévisible, imprudent et pétaradant Gouverneur de la Grande-Comore partit s’enterrer à côté d’une fourmilière pour fourmis rouges. Pendant des mois, Mouigni Baraka Saïd Soilihi a déçu ses plus fidèles soutiens, de Mohamed Daoudou dit Kiki à Djaé Ahamada Chanfi, a crâné, est allé d’une alliance catastrophique à une autre alliance désastreuse, flirtant même avec Ahmed Sambi, a trahi tout le monde, a divisé la Grande-Comore, et a surtout prouvé son incapacité à être un meneur d’hommes, un chef d’État. Même Maître Ibrahim Ali Mzimba, son colistier à la Grande-Comore, a daubé sur ses capacités à être un Président, le trouvant pas fait pour le poste. Mais, Maître Ibrahim Ali Mzimba doit boire le calice jusqu’à la lie: il ne peut pas quitter le navire qui coule.
Aujourd’hui, c’est Mouigni Baraka Saïd Soilihi lui-même qui voudrait quitter son propre navire en train de couler. Il l’a dit à son entourage le plus proche dans ces termes dénués de toute amphibologie: «Mes frères, je ne vous le cache pas. J’ai trop peur. J’ai trop peur de cette élection que je n’ai aucune chance de remporter. Que ceci reste entre nous parce que ce n’est pas le moment de donner aux ennemis un motif de dauber sur nous: je n’aurais jamais dû engager cette bataille électorale pour un poste de Président de la République, que je n’ai aucune chance de remporter. Je vais vous dire ce que je pense de tout ça. Mohamed Ali Soilihi va nous écraser, Azali Assoumani et moi. Il va obtenir plus de voix que nous deux réunis. La chose ne fait pas de doute parce qu’il fait une campagne électorale très dynamique, intelligente, consensuelle et à même de rassembler les forces vives de la nation. Il a fait une campagne électorale sans la moindre faute. Pendant ce temps, Azali Assoumani et moi en sommes réduits à ramasser les soutiens des candidats qui ne sont même pas arrivés à faire 1% au premier tour. Qu’allons-nous faire de ces bras cassés incapables de faire 1%? Que vont-ils m’apporter? Rien du tout, malheureusement. En faisant venir vers moi ces candidats foutus dès le premier tour, je fais du remplissage, mais je n’ai guère le choix. Il vaut mieux qu’on me voit mal accompagné que tout seul. Comme j’aimerais qu’un événement quelconque vienne interrompre ces élections pour m’éviter une honte inutile! Si je pouvais, je me serais retiré de cette élection, et si je m’y maintiens, c’est uniquement pour ne pas perdre la face devant les Comoriens».
Voilà un homme devenu réaliste et pragmatique sur le tard. Il ne peut plus se retirer de la compétition et doit assumer la honte qui va le terrasser le dimanche 10 avril 2016. Au moins, lui est conscient que sur le plan électoral, il ne pèse pas lourd. Mouigni Baraka Saïd Soilihi a racheté presque toutes ses bêtises depuis qu’il a admis que lui et Azali Assoumani vont perdre l’élection le dimanche 10 avril 2016 et qu’il aurait aimé être en enfer plutôt que d’être candidat à une élection qu’il a déjà perdue. C’est toujours ça de pris… Et surtout, quand la nouvelle de sa défaite sera annoncée, qu’il se tienne tranquille au lieu de chercher à faire du barouf, au risque de se faire cravacher.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Jeudi 7 avril 2016.