Le parcours de nos donneurs de leçons

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Le parcours de nos donneurs de leçons

Par Hadji Anouar

     Le meurtrier de la petite Roukiyat Mohamed à Mutsamudu vient de se dénoncer. Il s’agit d’un récidiviste. Comores-Infos nous présente ainsi le parcours du présumé assassin: «Enfermé à Koki pour le meurtre de son frère, il a pu s’évader de la maison d’arrêt pour Mayotte avant de revenir quelques mois plus tard dans l’impunité totale. “Blanchi par le temps”, comme cela est souvent dénoncé par moquerie à Mutsamudu quand il s’agit d’un pareil cas». Je me réjouis de la «découverte» du meurtrier et espère que cette fois-ci on ne lui donnera plus l’occasion de se faire blanchir par le temps. L’impunité fait des ravages dans notre société. Et ce ne sont pas seulement les auteurs de crimes de sang qui en bénéficient. Des politiciens et des pseudo-politiciens qui ont ruiné il y a quelques années le pays s’autoproclament aujourd’hui JUSTICIERS DU PEUPLE COMORIEN. Le plus célèbre de ces donneurs de leçons au passé sulfureux est devenu le Président de la Fédération des Consommateurs comoriens et signe ses textes Saïd Mchangama pour leurrer les plus jeunes. Homme politique, il était plutôt connu sous le patronyme de MCHANGAMA mais son nom complet est Mohamed Saïd Abdallah Mchangama (Photo). Cet homme fort du régime de son ex-beau-père Saïd Mohamed DJOHAR, que d’aucuns appellent le «gendrocrate», est le principal protagoniste de «la privatisation sauvage d’Air Comores au profit d’un financier à la réputation sulfureuse, Rowland Ashley» (La Lettre de l’océan Indien n°628).

     Le magazine Kweli, dans livraison du 4 avril 2007, évoque d’autres scandales dans lesquels il est impliqué: «Dans l’affaire Intertrade par exemple, qui concernait 14 contrats signés au nom de l’État comorien pour un montant de 265 millions de francs français, Mchangama a lui-même reconnu avoir participé à cette transaction opaque et en empoché des commissions importantes. Ça lui a valu alors le surnom de «Tahomba» (un mot qu’il a lui-même prononcé pour minimiser le degré de son implication dans l’affaire). On peut aussi citer l’affaire Catinat Consult où Mchangama a tenté d’user de ses prérogatives de ministre de l’Économie et des Finances pour faire des Comores un paravent à la vente d’armes (voir Scandales politiques en série, Ahmed Mahmoud Wadaane, 2001). Cet homme est aujourd’hui de tous les combats contre les injustices dont celui contre la soif et l’obscurité. C’est lui l’avocat des consommateurs contre MAMWÉ. Ironie du sort ou plutôt blanchi par le temps comme le disent les Mutsamudiens, il s’insurge aujourd’hui contre un service public dont il a contribué à la faillite lorsqu’il sévissait dans le régime de son beau-père de Président dans les années 1990. EEDC est morte car sa trésorerie a été pillée par les surfacturations opérées par ses amis Directeurs au profit de son clan. Un membre important de son entourage mafieux a été d’ailleurs jeté en prison par le régime de Mohamed Taki Abdoulkarim pour sa participation au pillage d’EEDC. La justice lui reprochait la surfacturation et la non-livraison du matériel commandé ET payé par EEDC. Il s’agit d’un donneur de leçons très en vogue ces derniers temps. Il anime une émission politique à Hayba FM, une station radio appartenant à Mchangama. Il s’agit de Daoud Halifa ou «Faux dollars» pour les intimes. En effet, ce dernier a fait la prison au milieu des années 1980 pour trafic de faux dollars, mais il croit qu’il est blanchi par le temps. Franchement, le temps joue des sales tours aux Comoriens. Il a blanchi Bachir Warba après son premier crime lui donnant alors la possibilité d’assassiner par la suite petite Roukiyat Mohamed. Comme il a blanchi Mohamed Saïd Abdallah Mchangama et Daoud Halifa après leurs crimes économiques dans les années 1980 et 1990 leur donnant la possibilité d’espérer de nouvelles responsabilités politiques pour piller de nouveaux les Comores. O temps, arrête de blanchir les assassins et les délinquants!

Par Hadji Anouar,

Montélimar (France)

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© www.lemohelien.com – Dimanche 25 septembre 2016.


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