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Le gouvernement des «professeurs» forme en Histoire

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Le gouvernement des «professeurs» forme en Histoire

La fausse «formation en Histoire» tourne en eau de boudin

Par ARM

     Foin de palinodies, et sans méchanceté aucune, reconnaissons les faits tels qu’ils sont, là, en ce moment. Faute de pouvoir s’occuper du présent des Comoriens, le gouvernement marital de la présidence conjugale a eu la délicieuse idée de faire dans l’Histoire et de l’Histoire. Il veut faire de l’Histoire, et former en Histoire. Tous ceux qui ont appris la précieuse nouvelle ont avalé très difficilement la salive pour cacher leur gêne. Pourtant, il faudra s’y faire: les Comores ont un gouvernement composé de gens très prétentieux, qui se prennent pour des professeurs de l’enseignement supérieur, un peu comme quand mon frère Djaé Ahamada Chanfi est parti crier sur les toits de Moroni qu’il était professeur d’Université en France, où, en réalité, il était un professeur remplaçant de collèges. Aujourd’hui, quand on examine la structure du régime politique en place, on ne voit que des «professeurs».

     Le premier d’entre eux n’est autre que Bellou, le Directeur du Cabinet du «saigneur» Azali Assoumani chargé de la Défense de ses intérêts occultes. Les Comoriens sont encore dégoûtés quand ils l’ont vu afficher tout son mépris envers la Cour constitutionnelle, uniquement parce que celle-ci a invalidé un décret stupide et scélérat du «saigneur» Azali Assoumani sur la malsaine et indécente Commission nationale de Prévention et de Lutte contre la Corruption (CNPLC). On a vu alors le garçon de Foumbouni insulter le monde entier pour donner son Cours de Droit constitutionnel, alors qu’on croyait qu’il venait des milieux de l’Environnement. Et encore…

     Et, il y a Kiki, l’homme qui dit avoir réussi la prouesse mondiale d’avoir obtenu le même jour son «Master 2» et son «Doctorat». Il s’était invité à l’Université des Comores (UDC) comme «professeur». L’affaire fait encore rire dans les chaumières, et quand on en parle à Djongué, c’est toujours pour fulminer contre le manque de sérieux des acteurs politiques comoriens. On vit donc Kiki se rendre à l’UDC et commencer son cours d’on ne sait même pas quoi. Il a été tellement nullissime que les étudiants l’ont bien chambré, tellement chambré qu’il n’a plus osé remettre une seconde fois ses pieds au sein de l’institution. Et surtout, qu’on n’aille pas croire que les gens de Djongué, entre autres, sont méchants quand ils daubent sur les «qualités» de «professeur d’Université» de Kiki. Le fait est que, quand on décide de prendre les Comoriens pour des imbéciles, il y a quand même des limites qu’on ne dépasse pas.

     Et, dans l’affaire, il y a Djaanfar Saïd Ahmed Hassani. Un drôle de zèbre, celui-là aussi. Oui, un drôle de zèbre. Il s’était autoproclamé «professeur», lui aussi. Toujours à l’UDC. Sa méthode était très simple: il arrivait en classe, lisait page par page le contenu d’un livre, et arrivait à endormir toute la classe au bout de quelques minutes. Rapidement, il fut surnommé «professeur somnifère» par certains étudiants, pendant que d’autres, plus gentils ceux-là, l’appelaient avec charité «Monsieur Valium». Des étudiants qui savent vivre. Et l’aventure de Monsieur Valium à l’UDC tourna court. Très court.

     Personne n’oserait commettre l’horrible crime de lèse-majesté qui aurait consisté à passer sous silence le «professeur des professeurs», la crème des crèmes, le magnifique Grand Vizir en charge de Dieu, du Prophète, du Paradis, de la Généalogie et de la Génétique. Chacun dit ce qu’il veut sur ses diplômes, et seul Dieu sait ce qu’il en est exactement. Toujours est-il que lui aussi avait été «professeur» à l’UDC, et faute de transmettre des connaissances, il a amusé le tapis et les étudiants: grandiloquence, verbiages, confusions, approximations, nullités, etc.

     Mais, que rien de tout ceci ne nous étonne puisque leur chef, le «saigneur» Azali Assoumani, prétend avoir créé l’UDC, alors qu’il n’a fait que changer le nom de l’École nationale d’Enseignement supérieur (ÉNES), comme le disent dans une colère ravageuse les caciques de l’Udzima, qui l’accusent de voler ignominieusement l’héritage du Président Ahmed Abdallah. Et, ils ont raison…

     Pendant que les animateurs les plus brouillons du régime politique actuel se prennent pour des «professeurs d’Université», les Comoriens, qui ne voient toujours pas la fin des ténèbres, de la soif et de la faim, apprennent que le gouvernement devait gaspiller 2,5 millions de francs comoriens pour une prétendue «formation accélérée en Histoire». Les Comoriens sont très étonnés parce qu’on ne forme pas les enseignants à la hussarde, en quelques heures. C’est une bêtise. Ça ne se fait pas. On ne forme pas des professeurs d’Histoire au cours d’un séminaire de quelques jours. Pour devenir professeur d’Histoire, il faut aller à l’Université, étudier pendant des années et obtenir un diplôme en Histoire. Dans la foulée, on apprend que Mahmoud Ibrahime, auteur d’ouvrages d’Histoire à l’intention des collèges des Comores, y apporte sa caution morale et qu’il a obtenu des fonds (5.000 euros, soit 2,5 millions de francs comoriens) pour que les livres soient portés à la connaissance des professeurs d’Histoire aux Comores. Ce n’est pas clair parce que ces livres, même s’ils sont adressés à l’enseignement secondaire des Comores, ont le même contenu que pratiquement tous les autres livres d’Histoire de ce niveau-là. Et, on n’a pas besoin de réunir les professeurs pour leur parler du contenu d’un nouveau livre d’Histoire. Qu’on se le dise! L’affaire se corse parce que l’argent qui aurait dû être investi dans ce projet à la lisibilité douteuse a été volé par les pathétiques autorités comoriennes, qui parlent d’un simple «emprunt».

     Dès lors, on nage en pleine confusion parce que tout dans l’affaire est flou. Des gens sans la moindre qualification s’improvisent «professeurs». On veut gaspiller de l’argent pour assurer la promotion d’ouvrages faciles à lire et à comprendre. On vole l’argent destiné à ce projet à l’utilité incertaine. Comment les Comoriens vont-ils se retrouver dans ce micmac? La chose n’est pas évidente. Et le gouvernement de la présidence conjugale ne sortira jamais grandi de cette nouvelle arnaque. Qu’il le sache, et surtout qu’il sache que les gens savent.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Jeudi 27 octobre 2016.


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One Comment

  • BACO ZYNGUI

    octobre 28, 2016 at 2:53

    Bonjour ARM ,
    Vous savez frère , Ngazidja est une île soeur très complexe ; avec moeurs , des Us et coutumes difficiles à appréhender et à comprendre . Ça en va de même avec le dialectique , les noms des villes et villages .

    Si dans vos publications vous voulez mentionner une ville ou village Grands-comoriens , veuillez me consulter au préalable .

    Il fallait écrire DJONGWÉ et non DJONGUÉ .
    Cordialement .

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