Le cri du cœur de la fille d’A. Sambi fend le cœur
La famille d’Ahmed Sambi a assez souffert et enduré
Par ARM
J’avoue éviter une photo qui me fend le cœur: celle montrant deux filles de l’ancien Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi soulevant le portrait de leur père lors d’une manifestation pour demander sa libération. Ces filles sont tristes et provoquent la tristesse. Ces filles voudraient vivre avec leur père, et ne le peuvent pas: ce dernier est jeté dans un cachot depuis mai 2018. Quand il s’agissait de faire de la politique, ce site exprimait ses désaccords avec Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, de telle sorte que, quand Sounhadj Attoumane disait à ce dernier, «j’ai lu ceci sur lemohelien», l’ancien Président lui demandait: «Mais, pourquoi lis-tu toujours cette malédiction?». Sounhadj Attoumane répondait: «Si on veut connaître les idées de Satan, il faut entrer dans sa maison». Sounhadj Attoumane m’en parla au téléphone en 2014. Mais, aujourd’hui, nous ne parlons pas de politique, mais de Droit pour Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, et d’humanité pour les siens. S’il était possible que je prenne la place d’Ahmed Abdallah Mohamed Sambi en prison pour que ce dernier puisse retrouver les siens, je l’aurais fait avec plaisir, au nom de l’humanité qui nous unit. Depuis mai 2018, j’ai enterré mes divergences politiques avec lui pour ne penser qu’à ses droits et à la souffrance mortelle et inhumaine endurée par sa famille.
Ahmed Abdallah Mohamed Sambi n’a pas été jugé. Or, il meurt à petit feu dans sa résidence de Voidjou transformée en prison. Sa famille ne vit plus. Sur le plan du Droit, on ne punit pas une personne qui n’a pas été jugée et reconnue coupable par un Tribunal.
Aujourd’hui, le cœur serré, on découvre un texte très émouvant porté par la très belle plume de Tisslame, la fille d’Ahmed Abdallah Mohamed Sambi. Le Diable et Satan auraient pleuré de tristesse en lisant un texte porteur d’une telle mélancolie, d’un tel deuil: «Après 1 mois de confinement, avec nos familles à nos côtés (mari, femme, enfants, frères ou sœurs, ou parents), avec une certaine liberté (pour sortir faire les courses, ou faire du sport par exemple), nous n’en pouvons déjà plus. Nous attendons tous la fin du confinement avec impatience, n’est-ce pas? Imaginez alors si on vous disait que votre confinement n’a aucune limite de durée? Que votre confinement pourrait être à vie? Comment vous sentirez-vous?
Plus encore, imaginez si vous étiez confiné chez vous durant 700 jours, mais sans aucun proche à vos côtés, sans aucune liberté, confiné avec des militaires armés. 700 jours… Mon père a déjà passé 700 jours… 700 jours seul, isolé, enfermé, malade, 700 jours sans qu’il ne voit ni sa femme ni ses 6 enfants, 700 jours qu’il est enfermé dans une maison transformée en prison, 700 jours… son confinement à lui n’a aucune limite de durée. Oui, ce qu’il subit est injuste, intolérable et inacceptable.
Oui, ce qu’il vit est impardonnable. On peut ne pas l’aimer, ne pas adhérer à ses idées, ne pas partager sa vision, mais aucun musulman digne de ce nom ne peut cautionner un tel acharnement. 700 jours et ce n’est pas fini… Jusqu’à quand? Cette prise d’otage a assez duré! Le juge d’instruction a autorisé une “liberté provisoire pour cause médicaleˮ depuis le 2 janvier 2020. Qui a bloqué l’application de cette ordonnance? Qui? Mesdames, Messieurs, même dans la méchanceté, il faut savoir s’arrêter!».
Les dirigeants comoriens doivent faire en sorte qu’aucune fille comorienne ne trouble nos consciences par un texte d’une intensité, et ne soulève le portrait de son père politicien pour demander sa libération. Je ne veux pas entendre ces mots de haine: «Quand il était Président, il a commis des injustices. Aujourd’hui, il paie». Je ne veux pas entendre cette voix de la haine, de l’intolérance et de l’illégalité. La vengeance (politique), ce n’est pas du Droit.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Dimanche 19 avril 2020.
