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Le coup d’État, «stade suprême» contre les dictatures

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Le coup d’État, «stade suprême» contre les dictatures

Les Comoriens aussi réclament leur coup d’État salvateur

Par ARM

     Un à un, les dictateurs qui ensanglantent et endeuillent l’Afrique tombent, meurent de maladie ou de mort violente: coup d’État contre Ibrahim Boubakar Keita au Mali, contre Alpha Condé en Guinée, contre Marc Roch Christian Kaboré au Burkina Faso, assassinat par les armes d’Idriss Deby Itno au Tchad, mort par coronavirus de John Pembe Magufuli en Tanzanie et Pierre Nkuruziza au Burundi, deux satrapes qui niaient jusqu’à l’existence de la pandémie… Chaque fois qu’un dictateur meurt, d’une manière ou d’une autre, le peuple applaudit. Et, il a raison. Cela a rendu jaloux, très jaloux les Comoriens qui, eux aussi, et plus que tout autre peuple africain, voudraient qu’on les réveille en pleine nuit pour leur apprendre la mort la plus violente et la plus horrible du dictateur Assoumani Azali Boinaheri et de tout son entourage familial et politique. N’ayons pas peur d’appeler le chat par son nom.

Tous les acquis de la Constitution du 7 juin 1992 en matière de démocratisation ont fondu comme neige au soleil. La dictature de Mitsoudjé est une horrifiante synthèse de la dictature de sang et de deuil d’Ali Soilihi (1975-1978) et de la tyrannie saignante et mortelle d’Ahmed Abdallah Abderemane. Le dictateur Assoumani Azali Boinaheri et Ambari Darouèche, sa première épouse, ont instauré la tyrannie la plus violente et la plus kleptocratique du monde actuellement. Ce sont des voleurs qui ne font que voler. Ils mourront de vol et en tuant.

Année 1990. Le 13 juin 1990, le Président François Mitterrand était en visite aux Comores. Il y avait parlé de démocratie et de bonne gouvernance alors que le pays était plongé dans sa phase de destruction par la «gendrocratie» chère à Saïd Mohamed Djohar, son «pionnier émérite». Une semaine plus tard, le 20 juin 1990, lors de la Conférence franco-africaine de La Baule, devant plusieurs dictateurs ubuesques et sadiques d’Afrique, il lia l’aide française à la démocratisation des tyrannies africaines: «La France liera tout son effort de contribution aux efforts qui seront accomplis pour aller vers plus de liberté. Il faut pour cela que l’on vous fasse confiance», et «il est évident que cette aide, plus traditionnelle, déjà ancienne, sera plus tiède en face de régimes qui se comporteraient de façon autoritaire, sans accepter l’évolution vers la démocratie, et qu’elle sera enthousiaste vers ceux qui franchiront ce pas avec courage et autant qu’il leur sera possible». Il avait précisé: «J’ai naturellement un schéma tout prêt: système représentatif, élections libres, multipartisme, liberté de la presse, indépendance de la magistrature, refus de la censure». Tu parles!

Les dictateurs africains étaient furieux: «S’il faut croire Libération, les participants africains sont “médusés” par ce virage pourtant prévisible, qui suscite plutôt la grogne chez la plupart des dirigeants présents, en règle générale chefs de parti unique. Hissène Habré a peu apprécié une “leçon” qui ressemble “à du mépris pour l’Afrique”, tandis que Moussa Traoré estime que la démocratie est avant tout “un état d’esprit”. Hassan II s’interroge sur le point de savoir “comment, après trente ans de parti unique, digérer le pluralisme en deux ou trois ans”. Le président Eyadema explique qu’il ne peut “imposer le multipartisme à son peuple”, qui réclame le maintien du RPT (le parti unique), et le présidentdu Rwanda, Juvénal Habyarimana, regrette que François Mitterrand “donne des leçons”, ce qui n’est pas à ses yeux une “attitude démocratique”. Le président du Mozambique, Joaquim Chissano – pour la première fois présent à un sommet franco-africain –, est un des rares à défendre la position de son homologue français, en affirmant que la démocratie est une “nécessité universelle”»: Claude Wauthier: Quatre présidents et l’Afrique. De Gaulle, Pompidou, Giscard d’Estaing, Mitterrand. Quarante ans de politique africaine, Éditions du Seuil, Collection «L’Histoire immédiate», Paris, 1995, p. 561.

Avant le Discours de La Baule, l’Afrique était soumise aux «caprices meurtriers des brutes galonnées». Les militaires régnaient partout par la faim, la soif et la mort des peuples. Après ce Discours historique, quelques progrès avaient été accomplis pour alléger le poids des dictatures. Mais, l’Afrique a gravement régressé. Les Comores ont régressé. Ali Soilihi ignorait les élections. Ahmed Abdallah Abderemane les organisait après avoir bâillonné l’opposition, pour les frauder vulgairement. Saïd Mohamed Djohar, «élu» par la fraude, avait perdu les élections législatives d’octobre 1992, et avait dû dissoudre une Assemblée fédérale élue démocratiquement, pour «repêcher» Mohamed Saïd Abdallah Mchangama, son «gendre en chef». Mohamed Taki Abdoulkarim avait été élu démocratiquement en 1996, tout comme Ahmed Abdallah Mohamed Sambi en 2006, et Ikililou Dhoinine en 2010.

Mais, depuis 2016, les Comores sont en enfer. Les élections douloureusement fraudées en 2016, 2018, 2019 et 2020 ont replongé les Comores en enfer. Les Comoriens réclament leur coup d’État, mais ne voient aucun autre Comorien soucieux et capable de le réaliser.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Jeudi 27 janvier 2022.


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