«Je suis candidat à l’élection présidentielle de 2021»
Me Mchindra Abdallah (MDC) confirme sa candidature
www.lemohelien.com: Selon les indiscrétions de vos proches dévoilées par ce site, vous seriez candidat à un scrutin présidentiel en 2021, dont tous les candidats devront être des Anjouanais, et dont l’élection primaire devra avoir lieu à Anjouan. Confirmez-vous cette candidature, dont l’annonce nous a valu des dizaines de réactions positives?
Mchindra Abdallah: Oui, je confirme ces indiscrétions: je suis candidat à l’élection présidentielle de 2021. Le Mouvement des Démocrates comoriens (MDC) crie haut et fort depuis des mois que notre combat reste dans la logique et le principe de déraciner le pouvoir et le système d’Azali Assoumani, quelle que soit la forme de ce déracinement. Nous n’avions rien à cacher des intentions qui nous animent et de l’obligation morale de présenter un candidat à l’élection présidentielle de 2021 pour un mandat qui échoit constitutionnellement à l’Ile d’Anjouan.
Nous avons pris le temps de nous concerter entre formations politiques, sauf avec la CRC, qui fut naguère administrée par Hamidou Karihila Hamadi et actuellement placée sous l’insolence dictatoriale et criminelle de Bellou. Nous sommes en présence de l’emprisonnement de l’ancien Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi et des injustices que certains opposants au régime dictatorial subissent au quotidien. S’en ajoute l’œuvre criminelle d’éradication des dirigeants et autres acteurs politiques originaires d’Anjouan susceptibles de faire barrage à ce régime sanguinaire. Quant à celles et ceux qui croient en notre capacité de créativité citoyenne et d’engagement civique, nous leur avons ouvert les portes, et nous comptons beaucoup sur leur mobilisation pour l’élection présidentielle Anjouan-2021.
Oui, avec l’accord du Bureau politique de mon organisation politique, je suis candidat à l’élection présidentielle de 2021. Cette décision plus que légitime et juridiquement fondée renforce l’espoir d’une majorité écrasante nos compatriotes. Nous l’assumons et nous sommes déterminés à être le porte-drapeau de l’élection présidentielle Anjouan-2021.
www.lemohelien.com: Êtes-vous conscient que l’annonce de votre candidature a suscité beaucoup d’espoirs car signifiant la fin de la dictature? Comment comptez-vous faire en sorte de ne pas décevoir ces espoirs? Avez-vous les moyens de chasser du pouvoir Assoumani Azali Boinaheri?
Mchindra Abdallah: Le MDC n’abandonne pas en cours de chemin son combat consistant à enlever la gangrène maléfique de cette terre fertile. Avec l’aide des Comoriens de l’archipel, de la diaspora et de celles et ceux qui prêtent attention aux pleurs et larmes des familles endeuillées et martyrisées des Comores, nous allons faire en sorte qu’Azali Assoumani quitte le palais présidentiel de Beït-Salam avant le 26 mai 2021. À cette date, un Comorien originaire d’Anjouan, moi par exemple, sera Président des Comores jusqu’en 2026.
Les Comoriens ne rateront pas l’occasion historique de faire disparaître le mal de notre pays. Il y a celles et ceux qui manifestent depuis un peu plus d’un an aux Comores et à l’étranger pour mettre fin à la dictature. Il y eut celles et ceux qui, au prix de leur santé, de leurs vies et de leurs moyens financiers, se sont heurtés aux racines du mal. En un moment donné, Adolf Hitler se voyait en invincible dictateur. Il finit par disparaître tragiquement et clandestinement.
www.lemohelien.com: Sacraliser la date du 26 mai 2021 est une démarche honnête et réaliste face à un dictateur qui vit dans son monde à lui, en ignorant les réalités du monde?
Mchindra Abdallah: La date du 26 mai 2021 reste celle de la passation du pouvoir entre le président nouvellement élu et le sortant, quel qu’il soit. Elle n’est ni mise en cause, ni modifiée, sauf s’il me manque aujourd’hui cette information. Sa solennité́ et sa sacralité sont d’ordre constitutionnel.
Tant que la date du 26 mai 2021 reste celle de l’investiture du Président originaire d’Anjouan nouvellement élu, nous exigeons avec la plus grande fermeté que le gouvernement actuel commence à réfléchir à l’élection de 2021 et pense à un candidat de son camp. Azali Assoumani ne fera pas le poids face à l’avalanche populaire.
www.lemohelien.com: Comment expliquez-vous le fait que des membres de votre famille aient subi les injustices de la dictature, à telle enseigne que certains ont même dû fuir le pays clandestinement?
Mchindra Abdallah: La seule explication est celle selon laquelle ma famille n’est pas différente des vaillantes familles comoriennes, notamment anjouanaises, qui résistent à la répression, aux privations de toutes sortes, à la tentation de l’argent facile, et refusent de se laisser corrompre. Les voyages officiels d’Azali Assoumani à Anjouan ne sont que des balades festives au cours desquelles les courtisans brillent par leur courtisanerie et non par leur courage et leur capacité de proposition.
Ma famille a eu la chance de s’exiler à Mayotte, chose que d’autres compatriotes n’ont pas eue. Certaines personnalités comme le Président Ahmed Abdallah Mohamed Sambi, le Gouverneur légitime d’Anjouan, le Docteur Salami Abdou Salami, Idi Boina, Ibrahim Abdou Razak (Razida) sont ou ont été séquestrés et emprisonnés depuis des années sans aucune forme de procès. D’autres sont tués et/ou privés des libertés les plus élémentaires. Ahmed Hassane El-Barwane, secrétaire général du parti Juwa, a subi de nombreuses injustices. Ahmed Wadaane Mahamoud, Président du parti RIFAID Comores, le Député Tocha Djohar Abdallah, les Vice-présidents Mohamed Ali Soilihi dit Mamadou et Nourdine Bourhane, qui ont travaillé avec président Ikililou Dhoinine (201-2016), et Djaffar Ahmed Saïd Hassani avec Azali Assoumani (2016-2021) ne sont plus des hommes libres. Soilih Mohamed Soilihi, ancien Ambassadeur à l’ONU, le Gouverneur Hassani Hamadi de la Grande-Comore et d’autres allongent cette liste interminable. Ce qui m’étonnerait de ce régime politique, aurait été de voir les éléments qui le composent œuvrer dans la légalité, la transparence et consolider l’unité et la stabilité de notre cher pays, tel que cela est inscrit dans l’Accord-cadre de Fomboni du 17 mai 2001.
Propos recueillis ARM
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© www.lemohelien.com – Dimanche 19 avril 2020.
