Incompétent, corrompu, Djounaïd Soilihi ne devait pas démissionner seul
C’est toute la dictature de Mitsoudjé qui aurait dû démissionner, et avant lui
Par ARM
Le Doyen Georges Vedel (1910-2002), friand des choses bien dites, dont j’ai eu l’insigne honneur et le grand privilège de suivre des conférences d’une grande valeur académique, est l’auteur du concept significatif et édifiant de «sous-développement civique». Le sous-développement civique est le père du sous-développement économique, social, culturel et institutionnel aux Comores. Il est le fils aîné du sous-développement culturel dans son mariage avec le sous-développement mental, même si chaque territoire a sa propre culture et sa propre civilisation.
L’un des meilleurs représentants du sous-développement civique est incontestablement Mohamed Djounaïdi Soilihi, éternel et intemporel protégé de la dictatrice Ambari Darouèche dès la première dictature de son chéri (30 avril 1999 – 26 mai 2006). Directeur des Impôts sous cette première kleptocratie de kleptomanes malsains, maniaques et obsédés, Mohamed Djounaïdi Soilihi s’était déjà rendu très tristement célèbre par une absence totale de honte, de gêne et de décence dans le vol malsain et indécent d’argent public. Toutes ses lubies de kleptomane était couvertes par Ambari Darouèche, dont il est le préféré. À l’époque, la dictature de Mitsoudjé couvrait les vols d’argent public de son chouchou à coups d’incendies, pour en effacer toutes les traces et les preuves. Merci.
Le jour où Mohamed Djounaïdi Soilihi s’était présenté à l’Ambassade de France avec une mallette contenant 200.000 euros en espèces pour l’achat d’une maison appartenant à cette mission diplomatique, malgré lui, le putschiste Assoumani Azali Boinaheri avait été placé dans l’obligation de le jeter en prison, d’où le voleur d’argent public ne téléphonait qu’à une personne pour mendier son aide afin de retrouver la liberté: la dictatrice Ambari Darouèche. Celle-ci fit sortir de prison son chouchou. «Merci, mon chou».
À la même période, Mohamed Djounaïdi Soilihi défrayait la chronique d’une autre manière spectaculaire, alors qu’il passait son temps à admirer son matelas d’argent liquide: il avait séjourné dans un majestueux hôtel de Paris, où il avait oublié une caisse de bijoux en or. Il ne s’en rendit compte que sur la route de l’aéroport de Roissy. Il aurait pu appeler l’hôtel et se faire ramener ses bijoux à l’aéroport, moyennant 100 à 200 euros, mais il a choisi de continuer sa route laissant derrière lui 70.000 euros, une broutille pour celui qui avait son fameux matelas d’argent liquide.
On se souvient tristement de l’assassinat par le dictateur Assoumani Azali Boinaheri de son cousin Fayçal Abdou Salami, le jeudi 28 mars 2019, juste après le constat sur l’élection dictatoriale qui n’a pas eu lieu le 24 mars 2019. Dans un premier temps, la dictature de Mitsoudjé avait voulu faire passer cet assassinat de sang-froid pour une tentative d’attaque du camp militaire de Kandani par le seul Fayçal Abdou Salami, transformé en Rambo tropical, alors que le jeune officier se trouvait en prison pour soupçon de tentative de coup d’État! Deux secondes après son lancement, ce mensonge éhonté avait fait pschitt! C’était un assassinat. Quelques heures seulement après l’assassinat de Fayçal Abdou Salami, son cousin Mohamed Djounaïd Soilihi acceptait d’entrer dans un gouvernement dégoulinant de sang formé par la dictature qui venait de commettre cet assassinat. Il était nommé secrétaire d’État à la Fonction publique. Inhumain!
Par la suite, toujours sous la protection de la dictatrice Ambari Darouèche, il a été nommé Directeur de la Société nationale d’Électricité, une obscénité plongée dans un coma irréversible. En d’autres termes, on demande à un pyromane d’éteindre l’incendie dont il est l’un de ceux qui ont allumé le feu ravageur. Or, il ne s’agit pas d’un accident et d’une simple erreur d’appréciation, puisque la dictature de Mitsoudjé ne nomme que des filous notoires pour prétendument mettre fin à des situations de graves crises: les Oumara Mgomri, Saïd Ali Saïd Chayhane… Pourtant, la gestion, qu’elle soit publique ou privée, est une affaire d’honnêteté et de compétence.
Mohamed Djounaïd Soilihi n’a ni cette honnêteté, ni cette compétence. Il est un tricheur. Il est également un farceur. Je le connais très bien depuis le Maroc. Il était inscrit à l’École nationale d’Administration publique (ÉNAP), où je faisais la première partie de mes études supérieures, mais loin derrière moi, quand même. Allons bon! Vous n’y pensez pas! Très médiocre, il a fait rédiger son Mémoire de fin d’études par le regretté Mohamed Abdou Mouigni dit Méda, originaire de Panda, en Grande-Comore, mort au Sénégal, où il travaillait. Et c’est Mohamed Djounaïdi Soilihi qui était chargé de tirer de la mort la Société nationale d’Électricité. Mais, comment, alors que, frappé de sous-développement civique, il est à la fois malhonnête, incompétent et corrompu, ne connaissant ni honte, ni décence?
Il a fini par présenter sa démission. Ce qui fait le plus rire dans cette triste affaire de sa démission dictée par la poursuite de la descente aux enfers de la Société nationale d’Électricité, c’est que, le 21 septembre 2017, du haut de la tribune de l’Assemblée générale de l’ONU, le dictateur Assoumani Azali Boinaheri pérorait inutilement et puérilement en ces termes: «Dans mon pays, en Union des Comores, nous avons réussi en un an, à en enrayer les pénuries d’électricité et aux [Sic: «Les»] délestages permanents qui plombaient notre économie, nos entreprises et nos foyers, et à sortir le pays d’une longue crise de l’énergie».
Ah bon? Que c’est beau! Pourtant. Pourtant. Oui, pourtant, ces derniers temps, la chanson la plus répétée aux Comores est: «Ça fait une semaine que Djounaïdi nous fait dormir dans le noir, sans la moindre trace d’électricité». Pis, dans le discours du dictateur Assoumani Azali Boinaheri du 21 septembre 2017, il aurait fallu que Saïd Ahmed Saïd Ali de la Place Rouge de Ntsoudjini (où il n’aurait pas sa place sur le plan social et génétique, selon les vrais enfants de Ntsoudjini) évite de faire dire à son roquet de dictateur qu’il n’y a pas de décence à aller aux Nations Unies pour dire avoir réglé des problèmes d’électricité – c’est la moindre des choses – surtout quand on n’a rien réglé. La dictature de Mitsoudjé n’a-t-elle pas surfacturé à 7,5 milliards de francs comoriens des groupes électrogènes pourris repeints en jaune pour paraître neufs et ayant explosé en quelques jours, alors qu’elles n’ont coûté que 1,5 milliard de francs comoriens?
Mohamed Djounaïdi Soilihi a démissionné de son poste, mais il n’aurait jamais dû démissionner seul. Il aurait dû démissionner en même temps que son sinistre employeur: la dictature de Mitsoudjé, qui a conduit les Comores à la ruine, dans les bas-fonds de la misère noire, des malheurs et des deuils. Le pauvre chéri, Damed, va sans doute écrire une série d’articles sur Al-Watwan pour faire pardonner Mohamed Djounaïdi Soilihi, et expliquer que les problèmes de la Société nationale d’Électricité proviennent de l’au-delà et ont également des origines extraterrestres…
Bon courage…
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Vendredi 25 octobre 2024.