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L’indépendance d’Anjouan est une réalité inévitable

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L’indépendance d’Anjouan est une réalité inévitable

Cette fois, il sera difficile et impossible de la condamner

Par ARM

     Le Manifeste des 121 ou «Déclaration sur le droit à l’insoumission dans la guerre d’Algérie» a été signé par des universitaires, intellectuels et artistes français. Ahmed Ben Bella (1916-2012), premier Président de la République d’Algérie (1963-1965), considère que le soutien apporté par de nombreux Français à l’Algérie a permis aux Algériens de tuer en eux toute forme de haine envers la France et les Français: «L’appel des 121 a retenti comme un coup de tonnerre pour nous, dirigeants de la révolution algérienne, comme pour beaucoup d’Algériens. Cette prise de position nous a prémunis, il faut le reconnaître, contre des sentiments pas très beaux, contre la haine. La lutte de libération était terrible. Nous étions meurtris, blessés par la colonisation. Cet appel est venu nous rappeler que le peuple français ne pouvait se résumer à cette guerre qui nous frappait. Il y avait des Français qui étaient à nos côtés dans des conditions terribles. Le peuple français était aussi un grand peuple, porteur d’une riche histoire et d’un génie qui lui est propre. Nous n’étions plus seuls. Ce n’étaient pas des traîtres, au contraire. Ils exprimaient le meilleur de la France. Nous le savions et c’est pour cela que cela nous a remués. Ces hommes et ses femmes se dressaient contre quelque chose qu’ils estimaient abominable. […].

L’appel a marqué une étape dans la fin du colonialisme. Ces 121 intellectuels, nos avocats ainsi que les “porteurs de valiseˮ sont devenus plus que nos amis, ils sont devenus une partie de notre chair. Ils illustraient cette montée de la conscience, ce point oméga dont parlait Pierre Teilhard de Chardin, où l’être humain atteint le plus haut degré de spiritualité. Nous les admirions, nous les aimions, nous savions que c’était difficile pour eux. Ils nous ont confirmé que l’être humain est présent partout et qu’il ne faut pas désespérer de lui»: Ahmed Ben Bella: «Cela nous a prémunis contre la haine», Le Monde diplomatique, Paris, septembre 2000.

Ces mots chaleureux et de gratitude nous rappellent les Comores aujourd’hui. Ce pays est confronté à une dictature atroce, inhumaine. Le tyran confisque le pouvoir au moins jusqu’en 2029, privant Anjouan de la présidence en 2021 et la faisant lambiner jusqu’à ce que Dieu rappelle à Lui le mort-vivant et «pouvoiriste» polygame fou Assoumani Azali Boinaheri dit Bakapihi, «Le Père qui ne prépare jamais à manger». Les Comoriens sont meurtris, déçus, scandalisés et indignés. Pourtant, les Mohéliens et les Anjouanais ont eu la grande intelligence de ne pas associer les Grands-Comoriens à la folie d’un dictateur en fin de vie et de sa famille.

Il ne pouvait en être autrement, parce que cette lutte est nationale, mais est mieux portée par les Grands-Comoriens. Laissons de côté la langue de bois, et parlons vrai. Donc, il est impossible de dire que la folie du «concubinocrate» Assoumani Azali Boinaheri a les faveurs des Grands-Comoriens. Or, la lutte contre la dictature de Mitsoudjé prend un virage très dangereux: la prochaine déclaration d’indépendance d’Anjouan. Les Anjouanais ont retrouvé leur unité de 1997. Sa précédente déclaration d’indépendance date du 3 août 1997. Au-delà des scènes de danse à Anjouan auxquelles le dictateur fou de Mitsoudjé a habitué la galerie, force est de reconnaître aujourd’hui que la déclaration d’indépendance de l’île d’Anjouan est inévitable. Ne perdons pas de vue le fait que la précédente crise séparatiste à Anjouan avait duré du 16 février 1997 au 25 mars 2008, finissant par un débarquement militaire sur l’île.

De 1997 à 2008, pendant dix ans et un mois, le séparatisme qui sévissait à Anjouan avait été condamné. Cependant, il n’est pas certain que si Anjouan proclame son indépendance aujourd’hui, elle subira les condamnations des années passées. Cette fois-ci, la déclaration d’indépendance d’Anjouan sera accueillie avec compréhension, même si le mieux est que la lutte contre la dictature de Mitsoudjé reste nationale et évite l’insularité. Le peuple est en colère et il sera difficile de lui faire entendre une autre voix que celle l’honneur de toute une partie de la communauté nationale revendiquant son droit à la présidence tournante en 2021.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Lundi 1er juillet 2019.


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