Pressions familiales, harcèlement judiciaire et menaces
Par ARM
Il faisait partie des principaux animateurs du site www.moheli2010.com, la maman de www.lemohelien.com tel que nous le connaissons aujourd’hui. Sa mission consistait à administrer le site www.moheli2010.com et à participer aux enquêtes destinées à collecter les informations. Il écrivait très rarement. Le site www.moheli2010.com était un organe de combat essentiellement orienté vers la revendication de l’organisation du scrutin présidentiel en 2010, alors qu’Ahmed Sambi, plein de morgue, plus narcissique que jamais, voulait se transformer en Président à mort et jusqu’à ce que mort s’ensuive. Notre blogueur militant de choc considérait que tous ceux qui étaient contre l’organisation de l’élection présidentielle de 2010 devant placer un Mohélien à Beït-Salam en temps et en heure, le 26 mai 2010, étaient les pires des traîtres, juste bons à subir la colère populaire et à être bannis de Mohéli.
Ce qui l’avait incité à écrire un brûlot d’une rare virulence contre les trois Mohéliens les plus proches d’Ahmed Sambi à l’époque, trois Mohéliens qu’il accusait de manquer de cœur et à qui il reprochait une hostilité envers la cause nationale mohélienne. Il avait très méchamment intitulé son pamphlet: «Les trois fils maudits de Mohéli». Il s’agissait du Vice-président Ikililou Dhoinine, du Docteur Fouad Mohadji et de Mohamed Larif Oucacha. Le pamphlet provoqua un immense scandale à Mohéli et ailleurs, tout en réjouissant tout ce que Mohéli comptait comme militantes et militants. En réalité, si le Docteur Fouad Mohadji et Mohamed Larif Oucacha exprimaient publiquement leur soutien à Ahmed Sambi dans son entêtement d’âne rouge, le Vice-président Ikililou Dhoinine n’avait jamais pris la parole en public pour dire qu’il était pour ou contre le projet fou d’Ahmed Sambi, qui voulait s’accrocher au pouvoir ad vitam æternam. Or, les Mohéliens voulaient qu’il désavoue le satrape, au besoin, en démissionnant de son poste de Vice-président avec fracas. D’ailleurs, dans l’affaire, sa pharmacie à Mohéli était partie en fumée, brûlée par des parents proches. Le problème, c’est que le blogueur pamphlétaire est l’époux de la nièce de l’une de ses trois victimes dans le fameux article, et Madame l’obligea à retirer un brûlot qu’il avait mis six jours à confectionner comme un bijou pour qu’il soit très piquant, le plus piquant possible. Madame lui dit tout simplement: «Alors, c’est comme ça, maintenant? Maintenant, tu oses insulter mon tonton sur Internet? C’est là où tu es arrivé, maintenant? Hein?». Le pamphlet fut retiré du site, puis republié quelques jours plus tard et de la manière la plus clandestine, avec un titre légèrement remanié, mais la pression continuait à s’exercer sur Madame, qui harcelait Monsieur, sans lui laisser un seul instant de répit. De nouveau, l’article fut enlevé. Définitivement. C’était pathétique. Les gens qui suivaient l’affaire avaient compati.
Le blogueur récidiva, mais avec une autre idée, plus scandaleuse et sulfureuse encore: il entreprit une prosopographie (étude comparée de biographies de l’élite sociale) dans laquelle il notait chacun des 10 candidats mohéliens à l’élection présidentielle de 2010, sur la base d’un certain nombre de critères: formation supérieure, expérience professionnelle, charisme, etc. Il s’acharna de nouveau sur ses ennemis et contre ceux des candidats qui avaient le malheur de ne pas lui plaire. Il s’était acharné sur Mohamed Saïd Fazul avec une telle hargne que les partisans de celui-ci crièrent au complot et au règlement de comptes, proférant des menaces et des insultes et jurant de se venger. Dans le classement du scandale, Mohamed Saïd Fazul s’en sortait avec un 5/30, et était classé dernier, la place de Toto. Si le blogueur avait écouté la voix de son cœur, il aurait attribué un 0/30 à mon ami Mohamed Saïd Fazul, tant il ne l’aimait pas, allez savoir pourquoi. Il avait pratiquement attribué un 35,99/30 à Saïd Dhoifir Bounou, son candidat préféré. De nouveau, ce fut un scandale immense, et à Mohéli et ailleurs, l’affaire fit jaser. Le scandale était vraiment énorme. L’idée de faire une prosopographie était séduisante mais était trop subjective car notre blogueur voulait arriver à la conclusion selon laquelle son candidat, Saïd Dhoifir Bounou, était le premier de la classe. Les Mohéliens l’avaient compris, mais Mohamed Saïd Fazul n’arrivait pas à comprendre les subtilités de l’approche. Comme «le grand voleur va toujours au Paradis», à en croire le proverbe mohélien, puisqu’on n’accuse que lui, qu’il soit coupable ou innocent, on vit ma main dans cette affaire, et mes démentis tournèrent court. Personne ne voulait me croire. Mohamed Saïd Fazul est un acteur politique très sympathique et méritait mieux que d’être traîné dans la boue sur Internet. C’est quand même mon ami d’enfance. Ses accusations m’avaient brisé le cœur. Une heure d’explication à son Conseiller Maoulana Hassan Attoumane ne servit à rien…
Finalement, Mohéli organisa son élection primaire, et le Docteur Ikililou Dhoinine fut élu Président des Comores le 26 décembre 2010. Le site www.moheli2010.com fut fermé car sa mission était terminée. Le blogueur s’était retiré de toute activité politique militante. Il arrêta de provoquer des scandales sur Internet. Et c’est alors que pour la première fois de sa vie, il fut traîné devant un Commissariat de Police. La chose se passa dans le département de l’Essonne, en France, où il vit. Après le Commissariat de Police, vint le tour des Procureurs et des Juges, et chaque voyage vers le Tribunal lui coûta 150 euros aller-retour car, par amour pour lui, on avait porté plainte dans une autre ville, comme si en région parisienne, il n’y a ni juges, ni avocats, ni tribunaux. C’était une stratégie d’étranglement par l’estomac. Il fallait appauvrir l’ennemi au maximum. En fait, un acteur politique grand-comorien n’appréciant pas l’humour mohélien avait porté plainte contre lui, «pour diffamation» et par accident, parce que c’est quelqu’un d’autre qui était recherché, et qui sera rattrapé sur un autre article. Le politicien grand-comorien n’a pas supporté les coups de boutoirs de notre blogueur, qui lui reprochait un mépris profond à l’égard des Mohéliens quand ils réclamaient leur tour de la présidence tournante, pendant que le politicien grand-comorien en question avait pris fait et cause pour la dictature malfaisante et injurieuse d’Ahmed Sambi. Le site www.moheli2010.com est fermé mais ses animateurs furent les invités des Juges pendant deux longues années. C’est la vie. C’était la première fois de l’Histoire que des blogueurs comoriens se trouvaient devant des policiers et des juges. Triste privilège. Depuis, ça n’a pas arrêté, et c’est toujours le même courant politique qui s’illustre le plus dans la tentative de musèlement de la presse. Ce qui en dit long sur sa conception de la démocratie et de la liberté de presse.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Lundi 17 août 2015.