Le cours de l’indépendance sous le déluge

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Le cours de l’indépendance sous le déluge

Par Natuk Mohamed Mouzaoir

       À l’occasion de la fête de l’indépendance du juillet 2017, le parti Ulezi se joint à tous les compatriotes comoriens aussi bien de l’extérieur comme ceux habitant à l’intérieur des frontières des nos quatre îles pour célébrer les 42 ans de souveraineté de notre pays. Ulezi adresse ses vœux de réussite, de bonheur et de prospérité au peuple comorien et prie Allah le Tout-Puissant de guider notre pays vers plus de démocratie, de paix et de justice sociale.

Ulezi rappelle que le 6 juillet 1975, les Comores accèdent avec perspicacité et clairvoyance à l’indépendance, après 150 ans de colonisation par la France. Mais quelle fut la fierté du peuple comorien d’appartenir à un jeune État-Nation si audacieux malgré l’ablation de l’île sœur Mayotte à l’ensemble du territoire comorien.

Cependant, l’absence de volonté politique pour sortir le pays du marasme économique inhibe assez rapidement l’enthousiasme des citoyens comoriens. Les instabilités politiques et constitutionnelles qui ont suivi diminuent forcément tout dynamisme économique du pays. En effet, toute la période postcoloniale est secouée par les déluges putschistes. Moins d’un mois après la proclamation de l’indépendance, Ali Soilihi renverse Ahmed Abdallah Abdérémane le 3 août 1975, qui, à son tour déloge le 1er en l’assassinat sauvagement le 29 mai 1978. Pendant plus d’une décennie, Ahmed Abdallah Abdérémane règne en monarque sous la protection des mercenaires. Les arrestations arbitraires et les assassinats contre les opposants sont légion.

À l’assassinat d’Ahmed Abdallah en novembre 1989, Saïd Mohamed Djohar arrive au pouvoir. Ce sera l’avènement de la démocratie aux Comores avec la reconnaissance du multipartisme. Ébranlés par la déchéance et la déportation du président comorien Saïd Mohamed Djohar à l’île de Bourbon par la France, les Comoriens décident de ramener à la tête de l’État Mohamed Taki Abdoulkarim. Mais 3 ans plus tard, ce dernier décède dans des circonstances, plus obscures, au milieu d’un déluge sécessionniste anjouanais qui secoue fortement le pays. Le chef de l’État-major des armées, le Colonel Azali Assoumani, prend le pouvoir au mépris de la Constitution, sous prétexte d’éviter le bain de sang, étant donné la chasse aux Anjouanais menée par certains Grand-Comoriens.

Il a fallu attendre avril 2002 avec l’instauration de la présidence tournante pour que le pays agrège un semblant de stabilité dans l’espoir de démarrer une politique de développement. Mais, malheureusement, une nouvelle forme de conflit apparaît. Le conflit de compétences entre le pouvoir central et les pouvoirs insulaires détériore le climat économique et freine sérieusement toute progression économique et sociale, avec comme dommage collatéral l’apparition du chauvinisme, du népotisme, de la corruption et des détournements des deniers publiques lesquels maux appauvrissent encore plus le pays. Ces pratiques demeurent impunies.

Aujourd’hui, 42 ans après l’indépendance, les Comores continuent de descendre dans la plus affreuse indigence. Les promesses de campagnes électorales restent lettres mortes. La continuité de l’État est méconnue. À chaque changement de régime politique, les avancées précédentes sont systématiquement remises en cause. Le pays fait un pas en avant et deux pas en arrière. Les partis du pouvoir s’accaparent de tout. La répartition des postes et les recrutements dans la fonction publique se font par affinité familiale et par copinage. La jeunesse est laissée pour compte. L’avenir de nos jeunes reste aléatoire, quel que soit leur degré de formation, diplômé ou non. Faute d’activité salariée plusieurs milliers de jeunes croupissent dans nos villages ne sachant quoi faire. Certains préfèrent braver les océans au risque de leur vie à la recherche d’un eldorado.

Le parti Ulezi lance donc un appel solennel aux autorités comoriennes, aux hommes et aux femmes épris de paix de liberté et de justice sociale, à toutes les organisations politiques et à la société civile de rassembler leurs forces pour:

–          Arrêter le suicide collectif de nos jeunes à travers le bras de mer Anjouan-Mayotte ou de la côte libyenne,

–          Exiger de la France la suppression du visa Balladur comme préalable à toute discussion au sujet de Mayotte,

–          Faire le bilan de la présidence tournante appelée par le mouvement du 11 août,

–          Et à concentrer les efforts de chacun pour œuvrer pour le développement économique et social du pays.

Vive les Comores indépendantes dans l’unité, la démocratie et la solidarité

Vive le peuple comorien des quatre iles dans la liberté.

Pour le Parti Ulezi,

Par Natuk Mohamed Mouzaoir 1er secrétaire national

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© www.lemohelien.com – Samedi 8 juillet 2017.


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