Hélas! Ali Abdou, père d’Abdou Soimadou, est mort
Il était un homme bon, à la vie bien remplie, aimé de tous
Par ARM
«Très certainement, Nous vous éprouverons par un peu de peur, de faim et de diminution de biens, de personnes et de fruits. Et fais la bonne annonce aux endurants, qui disent, quand un malheur les atteint: “Certes nous sommes à Allah, et c’est à Lui que nous retournerons”. Ceux-là reçoivent des bénédictions de leur Seigneur, ainsi que la miséricorde; et ceux-là sont les biens guidés» (II, La Vache, 155-157).
Notre père Ali Abdou de Siri-Ziroudani, hélas!
C’est avec une profonde tristesse que nous avons appris son décès. Sa mort fait de milliers d’orphelins à Mohéli, bien au-delà de Siri-Ziroudani, où il était une figure de proue, une vigie, un repère, une référence, un notable honorable et rassembleur, un père des plus aimants, un sage respecté et adulé. Cet homme était totalement, foncièrement et sincèrement bon. Il aimait les autres, et les autres l’aimaient. On aime l’aimer comme il aimait aimer les autres. Ses plaisanteries étaient plaisantes. Son humour était de bon aloi. Pieux, très pieux, il était pur.
Le Tout-Mohéli le connaissait par référence à son fils aîné, Abdou Soimadou, et il restera le père d’Abdou Soimadou. Partout, à Mohéli, il suffit de dire «le père d’Abdou Soimadou», pour savoir qu’il s’agissait de notre père Ali Abdou. Voilà un père pour les Mohéliens du Tout-Mohéli, qui a laissé derrière lui plus de 80 ans de noble notabilité, en conseillant et en orientant, un homme qui vivait dans la simplicité et la convivialité, et qui transcendait les barrières générationnelles, politiques villageoises et sociales.
Il était de Siri-Zourdani par sa naissance, mais appartenait à toute l’île de Mohéli par sa capacité à dialoguer avec tout le monde, à raconter ces petites histoires qui pimentent et sucrent la vie. Je le vois encore avec feu mon frère Mohamed Nassur se remémorant leurs souvenirs communs des années 1980 dans des rires interminables et contagieux.
Notre père Ali Abdou était un acteur politique incontournable à Mohéli. Dans les années 1980, il avait été le Président du Conseil de Mohéli. De ce fait, il assurait souvent l’intérim du Gouverneur Ahmed Mattoir, qu’il considérait à juste titre comme le plus grand Gouverneur de Mohéli. D’ailleurs, c’est en assurant son intérim qu’un jour de 1980, il avait prononcé en fanfare et tambour battant son discours le plus célèbre et le plus flamboyant, et cela, à Djoiezi, face à Poteau Central, haut-lieu des intrigues sociales et politiques de la ville. Je m’en souviens comme si c’était ce matin. J’étais aux côtés du Grand Docteur Mohamed Mourchidi, le seul Djoiezien né à la Maternité de Fomboni! Ce soir-là, en présence d’une belle brochette de personnalités représentant les Gouvernorats de la Grande-Comore, d’Anjouan (le Docteur Halidi Boudra, Gouverneur d’Anjouan était présent et avait prononcé un discours) et de Mohéli, le Président Ali Abdou avait flatté, flatté et flatté les Djoieziens de manière étourdissante et enivrante. Depuis, les Djoieziens l’adorent, refusant d’admettre qu’il avait un peu exagéré dans la pluie de superlatifs laudateurs qu’il avait fait tomber sur eux. De mémoire de Mohéliens, personne n’avait pu faire mieux que le Président Ali Abdou pour flatter l’égo des Djoieziens. Mais, quelle est la communauté humaine qui n’aime pas les louanges et les flatteries?
Le chagrin est donc grand partout à Mohéli à l’annonce de la mort de notre père Ali Abdou, qui aimait tout le monde et que tout le monde aimait.
En cette douloureuse circonstance, nous présentons nos condoléances les plus attristées à sa famille, à son entourage et à tous ceux et celles qui sont touchés par ce décès. Nous prions Dieu pour qu’Il lui fasse Miséricorde et Clémence, et lui réserve une place de choix dans Son Paradis éternel.
Notre père Ali Abdou, hélas! Il était bon, vraiment bon, un père pour tous. Irremplaçable.
«Très certainement, Nous vous éprouverons par un peu de peur, de faim et de diminution de biens, de personnes et de fruits. Et fais la bonne annonce aux endurants, qui disent, quand un malheur les atteint: “Certes nous sommes à Allah, et c’est à Lui que nous retournerons”. Ceux-là reçoivent des bénédictions de leur Seigneur, ainsi que la miséricorde; et ceux-là sont les biens guidés» (II, La Vache, 155-157).
Dieu, Seigneur des Mondes, Lumière de l’Univers, nous Vous implorons et Vous prions de nous accorder santé, longue vie, sérénité et bonheur.
© www.lemohelien.com – Mardi 7 décembre 2021.