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Hamada Madi Boléro: les origines d’une haine cordiale

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Ressorts intimes d’une détestation irrationnelle et d’une haine bestiale

Par ARM

   Confortablement enfoncée dans son fauteuil moelleux, dans sa belle résidence d’Évry, en région parisienne, la mère de Kassabou boit comme du petit-lait les paroles de Saïd-Abdillah Saïd-Ahmed, Président du Parti Comores Alternatives (PCA) et candidat déclaré à l’élection présidentielle de 2016, même si on murmure qu’il ne se présentera pas au scrutin, faute de moyens, et de nombreuses preuves l’attestent. L’acteur politique comorien le plus médiatisé à l’international avait repris l’un de ses thèmes de prédilection: la haine obsessionnelle et la détestation pathologique et génétique dont fait l’objet Hamada Madi Boléro, Directeur du Cabinet du Président chargé de la Défense, l’un des acteurs politiques les plus en vue aux Comores. Le chef du PCA trouve des origines socioculturelles et sociologiques à cette haine sourde: du fait de la prévalence du modèle féodal dans la société comorienne, on ne peut pas accepter Hamada Madi Boléro sur la scène politique comorienne pour la simple raison que ce n’est pas son oncle Soilihi Mohamed, l’ami de tous les Présidents comoriens, et son père qui l’ont présenté sur la scène politique, mais c’est lui même qui s’y est imposé par son talent politique inouï, son intelligence personnelle et par sa ferme et inébranlable volonté de réussir.

   Hamada Madi Boléro est l’éternel premier de la classe. En dit long le petit discours suivant: «Sont déclarés admis à l’issue des épreuves écrites et de la première session du Brevet élémentaire du Premier Cycle (BEPC) pour l’année 1980-1981 au Lycée de Fomboni, Mohéli, les élèves dont les noms suivent: Hamada Madi Boléro. C’est tout». Ces mots ont été prononcés avec un certain sens de la provocation et du défi par M. Bakoum, un enseignant sénégalais, Président du jury, devant le Tout-Mohéli, débout devant lui au Lycée de Fomboni en ce mois de juin 1981 dans l’attente des résultats du BEPC, une institution à l’époque. Quand, un tantinet provocateur, le Professeur sénégalais prononça son petit discours, il fut fusillé du regard par les Mohéliens, et si les yeux chargés de haine pouvaient tuer, un autre homme serait mort immédiatement: Hamada Madi Boléro. Il venait de passer du statut de premier de la classe à celui de premier de toutes les classes de 3ème de l’île de Mohéli. Depuis qu’il était en CP1, il est le «meilleur de nous tous», et on le veut mort et enterré pour ça.

   En tout cas, l’argumentation du chef du PCA est entièrement fondée. Mais, elle laisse de côté le déterminant social qui prédomine dans cette guerre entre la détestation et la haine. En effet, Hamada Madi Boléro ne sera jamais accepté par le sérail politique de la Grande-Comore parce qu’il a refusé de se comporter en politicien mohélien et en être inférieur. Or, à la Grande-Comore on ne tolère (et encore) uniquement que les politiciens mohéliens qui parlent mohélien, se marient à Mohéli à des femmes mohéliennes, rentrent à Mohéli après leur départ du gouvernement, baissent l’échine devant plus incompétents qu’eux. Hamada Madi Boléro, lui, parle anjouanais avec les Anjouanais, grand-comorien avec les Grands-Comoriens, mahorais avec les Mahorais, mohélien avec les Mohéliens, le russe avec les russophones, le français avec les francophones. Fin juillet 2015, il dit au micro d’Abdallah Agwa que s’il parlait hindi, il parlerait cette langue avec les Hindous. Et, comble de l’insolence, il a «osé» se marier à Chouani, dans le Hambou, en Grande-Comore. D’ailleurs, qui lui en a donné l’autorisation? Pourquoi ne s’est-il pas marié «chez lui» à Mohéli et s’est même arrogé le droit d’aller se marier à la Grande-Comore, même si son père est originaire de Chouani?

   On l’aura compris: on déteste Hamada Madi Boléro parce qu’il refuse de se placer en état d’infériorité par rapport aux chantres de la suprématie insulaire, de nullards et de nullissimes. Il ne faut même pas chercher plus loin. Il refuse d’être moins égal que les plus égaux, et cela est un casus belli. En réalité, il se passe quelque chose de très spécial dans les relations entre certains Comoriens, et Hamada Madi Boléro en est devenu un bon terrain d’expérimentation de nouvelles formes de haines irrationnelles et irraisonnées. Ceci est d’autant plus vrai que la Grande-Comore est porteuse de l’idéal d’unité du pays. Que la capitale des Comores soit à la Grande-Comore n’est pas étranger à ce sentiment de «maternité nationale». Seulement, à force de trop materner les Comores, la Grande-Comore a fini par se confondre avec ces dernières. On parle donc des Grands-Comoriens pour désigner les Comoriens de toutes les îles, et de la Grande-Comore pour parler des Comores dans leur ensemble. Ne pas accepter cette suprématie insulaire est considéré comme le summum de l’indélicatesse. Que Hamada Madi Boléro reste à la Grande-Comore même quand il n’y occupe pas des fonctions officielles est considéré comme une remise en cause de cette suprématie insulaire et de l’ordre insulaire établi. Il devrait donc rester «chez lui», à Mohéli, au lieu d’imposer son indésirable présence à la Grande-Comore.

   Sur le plan politique, dans les Comores d’aujourd’hui, il ne fait pas de doute que la chose la plus facile pour nombre de détracteurs est d’accuser Hamada Madi Boléro de tout et de n’importe quoi. Tel augure politique prétendra qu’il était le complice d’Azali Assoumani Baba quand ce dernier a fait son putsch du 30 avril 1999. Or, avant le coup d’État, les deux hommes ne se connaissaient pas. C’est un exemple parmi tant d’autres. Sa francophilie sera déformée et pervertie pour devenir un vecteur d’appartenance aux services secrets français et russes. Or, la francophilie des politiciens grands-comoriens est considérée comme un signe de culture et de raffinement. Sa Médaille de la Légion d’Honneur suscitera la haine, la jalousie et la détestation, alors que quand ce sont des Grands-Comoriens qui en sont les bénéficiaires, on parlera de «mérite». Le Grand Docteur Sounhadj Attoumane, thuriféraire d’Ahmed Sambi et crypto-sambiste historique, lui demanda même de mourir après avoir reçu la Médaille de la Légion d’Honneur.

   Quand, en juin 2012, Hamada Madi Boléro présentait le Tome I de ses fameux Mémoires, de nombreuses personnes présentes à la cérémonie organisée à La Courneuve, en Région parisienne, lui ont avoué l’avoir mal jugé et l’avoir violemment insulté et dénigré sans le connaître, et donc sans savoir qui il est vraiment. Lui même répète à l’envi: «Comment peut-on me juger sans même me connaître, sans se donner la peine de me connaître? La plupart des gens qui m’accusent de tout ce qu’ils veulent ne me connaissent même pas et ne cherchent même pas à me connaître puisque ce qu’ils veulent, c’est me dénigrer, me salir et se livrer à une débauche de haine envers moi sans fondement, ni justification».

   Et comme nul n’est Prophète en son pays, c’est dans les chancelleries et dans les milieux des connaisseurs qu’on sait le mieux apprécier son talent, sa compétence et son expertise. Le Colonel Abderrahmane M’Zali des Forces Royales Air du Maroc, ancien Conseiller de Défense à l’Ambassade du Maroc à Londres et Docteur en Science politique, a évoqué son nom dans son ouvrage magistral: «Les Comores, sous Azali Assoumani (1999-2006), collaboraient avec les États-Unis en matière de “lutte contre le terrorisme”. Mais, quand le ministre de la Défense, Hamada Madi Boléro, leur interlocuteur privilégié, démissionna du gouvernement en 2005, ils arrêtèrent le programme, faute d’interlocuteur sérieux et crédible. Hamada Madi Boléro connaît mieux que quiconque aux Comores les enjeux de la “lutte contre le terrorisme”»: Abderrahmane M’Zali: La coopération franco-africaine en matière de Défense, L’Harmattan, Collection «Études africaines», Paris, 2012, p. 416.

   Quand, le 12 octobre 2012, le Président Ikililou Dhoinine a nommé Hamada Madi Boléro pour diriger son Cabinet et la Défense des Comores, on assista à la nomination la plus commentée des Comores. Les crypto-sambistes y virent un geste de «trahison» du chef de l’État envers Ahmed Sambi, qui n’a pas oublié que Hamada Madi Boléro a été à la tête des forces politiques qui l’ont poussé vers la sortie en 2010 alors qu’il souhaitait s’incruster au pouvoir à mort et jusqu’à ce que mort s’ensuive. Ceux qui n’ont aucune culture politique ne pouvaient admettre et ne voulaient pas comprendre que le Président Ikililou Dhoinine avait entièrement le droit de nommer à un poste stratégique l’un de ses adversaires lors de l’élection présidentielle de 2010. Comment peut-on imaginer un système politique complètement coupé de toute forme de modération et de tempérance? En plus, ceux qui contestaient la nomination au nom de «l’épuration politique» prétendent tous militer pour la démocratie et l’État de Droit aux Comores. Ils faisaient des yeux de merlan frit au Président Ikililou Dhoinine pour qu’il les nomme à une fonction ministérielle, mais refusent à l’autre le droit d’y être nommé.

   Il ne fait donc pas de doute que la haine cordiale vouée à Hamada Madi Boléro ne relève pas de la compétition politique, mais de la jalousie envers un homme jeune et dynamique qui sait s’imposer et qui a su se faire un nom sur l’échiquier politique national des Comores et dans les chancelleries, par son talent, son expertise et sa compétence. Voir le neveu de l’homme d’État Soilihi Mohamed réussir en politique sans l’aide de son oncle, très influent auprès de tous les Présidents comoriens, est une réussite qui sort de l’ordinaire, mais qui n’étonnera pas celui qui l’a entendu à 12 ans, en classe de 6ème, au Collège de Fomboni, faire étalage de sa connaissance sur la doxa marxiste-léniniste avec un talent oratoire inouï. La réussite de Hamada Madi Boléro n’étonnera pas celui qui l’a vu à 12 ans commander plus âgés que lui. Lors des élections présidentielles de 2010, il n’avait insulté aucun autre candidat et avait dit: «Même si je n’ai pas les moyens pour mener une bonne campagne électorale, j’espère me faire élire Président de la République. Mais, si je ne suis pas élu, je serais le Directeur du Cabinet de celui qui sera élu». Qui dit mieux?

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Dimanche 2 août 2015.


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One Comment

  • momo

    août 3, 2015 at 7:37

    ARM, wamba zendjema za bolero piya .sha sissi ngerihonesawo zetoibiyambi ndziro za bolero .ngamhisi woukana koutsoumdjouwa ndro bolero ,.hoimba woukana bolero kadjakomdjouwa azali avant son coup d’état .ça c’est faux .moi meme bolero m’a temoigné que azali etait son ami avant le coup d’état .bolero disait haut et fort et partout aux comores et en france que ikililou est un enfant mechant , impoli, têtu qui n’ecoute personne sauf son coeur .et jamais il ne serait pas disposé à travailler avec lui meme si dieu lui conseille d’aller travailler avec iki .ce sont des paroles sortant de la bpuche de bolero . et à ma grande surprise , à prés l’avoir entendu prononcé ces paroles , la deuxieme semaine d’aprés , j’ai appris que bolero est nommé directeur de cabinet de iki .donc voilà le vrai visage de bolero .bolero ye wougjoua woumegna sha yekalékeza .ye parmi les gens qui ont tué notre pays , voleur , malfaiteur , corrupteur , moutsidouwazé woukaya bolero de mdrou yatriya porno comores hawoutsotsaha yaniké wanashoihatrou visa zahwenda manga .yapvo bolero ye mwema ? YEKAYA NGOUYENGA shatsibouré , ngouyenga mana ye na drabo hakouwou , yefitina , yena rohombi .ngamtsokaza pvanou .

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