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Hamada Madi Boléro continue bel et bien à «régner»

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Hamada Madi Boléro continue bel et bien à «régner»

Il vient de signer un important accord de Défense à Ryad

Par ARM

   En 2011, au moment où Ahmed Sambi s’apprêtait, enfin, à quitter la Présidence de la République, après une année de prolongation anticonstitutionnelle et catastrophique à la tête de l’État comorien, Fahmi Saïd Ibrahim, qui avait été son ministre des Relations extérieures de juin 2010 à mai 2011, disait à un journaliste de Radio France Internationale (RFI): «Il ne faut pas insulter l’avenir», arguant du fait que son chef était encore jeune et qu’il pourrait bien revenir au pouvoir un jour grâce à… la présidence tournante. Pourtant, le dimanche 17 janvier 2016, à Marseille, le même Fahmi Saïd Ibrahim, parlant de son ennemi intime qu’est Hamada Madi Boléro, Directeur du Cabinet du Président chargé de la Défense, a insulté non seulement l’avenir, mais également le présent, et on pourrait même dire «le présent de l’indicatif». Pourquoi? Parce que, s’adressant à Hamada Madi Boléro au cours de son meeting de Marseille, Fahmi Saïd Ibrahim a eu ce mot malheureux: «Cette fois-ci, ça va mourir à Sankoulé, mais tu ne vas pas plus régner sur notre pays». Pourtant, Hamada Madi Boléro «règne» toujours aux Comores, puisqu’il est le premier collaborateur du Président Ikililou Dhoinine, et ce n’est pas rien. Qu’on se le dise! Et en juillet 2016, si Dieu le veut, il prendra ses fonctions de nouveau secrétaire général de la Commission de l’océan Indien (COI), sur présentation de sa candidature par les Comores, le pays où il ne devait pas «régner». C’est tout de même étonnant, n’est-ce pas?

   Et puis, dans l’affaire, Fahmi Saïd Ibrahim a créé le «délit de généalogie» puisqu’il estime que pour faire de la politique aux Comores, il faut pouvoir dire «je suis le descendant de tel», et «je suis le fils de tel», une façon indirecte de dire à ceux qui ne peuvent pas se prévaloir d’ascendants connus de ne pas faire de la politique. Comme ces paroles malheureuses ont été prononcées alors qu’il invectivait son ennemi Hamada Madi Boléro, on peut logiquement tirer la conclusion selon laquelle ce dernier n’avait pas voix au chapitre parce que n’ayant peut-être pas de membres de sa famille dont il peut aboyer le nom en public pour tenter d’impressionner les plus impressionnables des Comoriens. Interrogé sur la question, Hamada Madi Boléro a refusé d’entrer dans ce qu’il appelle «une polémique inintelligente, stérile et improductive», alors que l’un de ses proches a décidé d’en dire un mot: «Ici, à Moroni, après avoir pris connaissance du discours qu’a prononcé Fahmi Saïd Ibrahim à Marseille, les gens se demandent pourquoi s’adresse-t-il à Hamada Madi Boléro alors qu’il n’est candidat à quoi que ce soit! Maintenant, ces gens-là vont dire quoi et faire comment puisque, justement, étant le candidat officiel du gouvernement comorien à la COI, Hamada Madi Boléro va devoir se libérer sur le plan professionnel pour qu’il soit désigné, le 26 février 2016, à Saint-Denis de la Réunion, lors du prochain Conseil des Ministres des États membres de la COI? Dès lors qu’il ne sera même pas impliqué dans des affaires politiques, abstraction faite du fait qu’il redevient un simple électeur et en plus de Mohéli, il n’aura pas à choisir les candidats de l’élection primaire de la Grande-Comore. Fahmi Saïd Ibrahim dira quoi alors et encore? Apparemment, le candidat d’Ahmed Sambi a un problème parce qu’il sait que Hamada Madi Boléro est le seul à être insulté à longueur des journées par toutes sortes de gens à Moroni (jeunes, cadres, notables, intellectuels, descendants du Prophète, “héritiers”, etc.) et jamais, au grand jamais, il n’a réagi par des injures, car l’éducation qu’il a reçue de la mère de Maïmoina (Mariam Ali, sœur d’Hassan, le père de Saïd Hassan et Issa Hassan, à Djoiezi) le lui interdit strictement. Il n’a pas à s’offusquer de considérations généalogiques parce qu’il est également le descendant de Cheikh Ridhoi Soilihi à Mohéli et d’Ali Madi Mlipvadené à Chouani, Grande-Comore, ce dernier étant l’ascendant de deux de ses oncles paternels connus pour avoir été Présidents des Comores: Ali Soilihi et Saïd Mohamed Djohar. Par pudeur, Hamada Madi Boléro ne dira jamais de choses pareilles en public, mais moi, je le dis. Lui aussi a des parents qui sont connus et qui ont fait l’Histoire des Comores, mais se tait sur le sujet par pudeur et préfère parler de méritocratie et d’effort individuel. Oui, le temps est au mérite individuel, au talent et à la compétence et non à la voyoucratie et à la médiocrité».

   Au-delà de cette polémique dont on ne voit pas forcément l’utilité, force est tout de même de noter que Hamada Madi Boléro, l’homme frappé de l’interdiction de «régner» «règne» bel et bien. Ceci est d’autant plus vrai que ce mardi 26 janvier 2015, il était très occupé à Riyad, Royaume d’Arabie Saoudite. En effet, en sa qualité de Chargé de la Défense de l’Union des Comores, Hamada Madi Boléro a signé le Mémorandum d’Entente pour la Coopération dans le domaine de la Défense au ministère saoudien de la Défense. Rappelons que c’est suite à une visite officielle effectuée à Riyad en 2014 par une délégation de la Défense conduite par le même Hamada Madi Boléro que les Comores et le Royaume d’Arabie Saoudite ont décidé de réchauffer leurs relations diplomatiques et d’explorer les voies de coopération en matière de Défense. Et comme on sait, les relations entre les Comores et l’Arabie Saoudite avaient besoin d’être assainies, et le domaine de la Défense est un de ceux que les deux parties ont retenus pour relancer leur coopération stratégiques.

   L’idée donc de travailler conjointement sur un accord pour que les parties le signent a fait son chemin et vient d’arriver à une heureuse conclusion. Après le Maroc, Madagascar, la France et les États-Unis d’Amérique, c’est le tour de l’Arabie Saoudite d’ouvrir les portes de ses Écoles militaires aux jeunes Comoriens, mais aussi de permettre aux militaires comoriens en exercice de bénéficier d’une formation et de participer à des manœuvres communes avec leurs frères d’armes saoudiens. D’ailleurs, dans quelques semaines, des militaires comoriens qui seront conduits par le Colonel Issouf Idjihadi, chef d’État-major de l’Armée nationale de Développement (AND), prendront part à des manœuvres militaires au Nord de l’Arabie Saoudite. Enfin, les deux parties ont trouvé un terrain d’entente pour échanger des informations relatives à la sécurité de leurs pays, dans un contexte mondial de plus en plus marqué par les dangers du terrorisme transnational.

   Au cours de sa mission en Arabie Saoudite, Hamada Boléro était accompagné du Colonel Issouf Idjihadi et d’un chargé de mission à la Présidence de la République comorienne.

   Que dire de plus alors? Peu de choses. Quand on est acteur politique, il est très imprudent de spéculer sur l’avenir professionnel des autres, à moins que Fahmi Saïd Ibrahim, émérite pionnier de la candidature-biberon, ne soit devenu devin, marabout ou sorcier pour deviner les choses de l’avenir. Cet homme est candidat à une élection présidentielle et gagnerait sans doute à prendre de la hauteur au lieu de s’appesantir sur un discours polémique et stérile qui ne le mènera qu’au pied du mur le dimanche 21 février 2016. Attendons et nous verrons…

   Qui «régnera» aux Comores? Personne ne peut le dire, à moins de se faire passer pour Dieu, un pas allégrement franchi par celui qui prédit l’avenir politique des autres. Dans le cas de Hamada Madi Boléro, on peut dire qu’il n’a plus besoin de faire des preuves, lui qui a déjà été Président de la République par intérim, Premier ministre, ministre de la Défense, Directeur du Cabinet du Président chargé de la Défense et premier Directeur général de la Télévision nationale comorienne, pendant que ses détracteurs ont eu une trajectoire d’étoile filante: juste quelques secondes d’apparition sur l’atmosphère et c’est la disparition dans la chute. Mais, tout comme «il ne faut pas insulter l’avenir», il faut également se garder d’insulter le présent, y compris «le présent de l’indicatif».

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Mercredi 27 janvier 2016.


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