Guerre de 100 ans: Toihir Daoud contre Fahmi Saïd Ibrahim

Guerre de 100 ans: Toihir Daoud contre Fahmi Saïd Ibrahim

Les masses populaires aimeraient connaître l’origine de la guerre

Par ARM

       Méfions-nous du mot «guerre». Il est toujours porteur de morts et destruction. Victor Hugo y voit même une prétendue responsabilité de Dieu, qui n’en ferait pas assez, selon lui, contre la folie des êtres humains, Ses créatures:

Depuis six mille ans la guerre

Plaît aux peuples querelleurs,

Et Dieu perd son temps à faire

Les étoiles et les fleurs.

       En réalité, les maux de la guerre vont plus loin que les sarcasmes de Victor Hugo: «La guerre est le phénomène social le plus constant. Elle est la plus importante des relations entre les peuples. Sur trois mille quatre cents ans d’histoire connue, il n’y a que deux cent cinquante ans de paix générale». Maurice Torrelli: Droit international humanitaire, PUF, Collection «Que-sais-je?» n°2221, Paris, 1985, p. 3. De ce fait, on ne s’étonne guère en apprenant que «les Instituts de polémologie font observer que le monde n’a connu que… 26 jours de paix depuis la Seconde Guerre mondiale. Si on adopte d’autres critères moins rigoureux de ce qu’est un jour sans guerre, on obtient, selon d’autres calculs, trois jours de paix totale par an dans le monde, ce qui n’est pas réjouissant». Mohammed Bedjaoui: Article 1 (Commentaire général), in Jean-Pierre Cot, Alain Pellet et autres: La Charte des Nations Unies. Commentaire article par article (Collectif), 2^ème édition, Economica, Paris, 1991, p. 29.

Chacun a sa guerre. Chacun a son ennemi réel ou supposé. Chacun se fabrique même l’ennemi qu’il veut. C’est ainsi que Toihir Daoud dit Mdama, auteur d’un livre sur la «Tourmente» et la présidence tournante aux Comores (dont on attend toujours la réédition), jeune acteur politique sincèrement engagé dans la lutte contre la dictature de Mitsoudjé, a décidé qu’il aime ne pas aimer Maître Fahmi Saïd Ibrahim. Il le déteste gratuitement. Il le hait sans raison. Il le dit ouvertement, publiquement. Il affiche cette hostilité de manière violente. Il affiche dans une récente publication à la fois sa haine, sa détestation et son mépris envers Maître Fahmi Saïd Ibrahim, n’hésitant pas à le rayer d’un trait de plume de la liste des opposants à la dictature violente de Mitsoudjé.

On pourrait alors supposer que Maître Fahmi Saïd Ibrahim a commis un acte de forfaiture, par exemple, en allant mendier, quémander, solliciter ou demander un passe-droit auprès du dictateur Assoumani Azali Boinaheri contre sa «trahison» envers le peuple comorien?

Que nenni… Que nenni… Aux yeux de Toihir Daoud, l’ennemi qu’est Maître Fahmi Saïd Ibrahim a commis le plus horrible des crimes de génocide, et ce, en répondant à l’invitation de son confrère Maître Youssouf Msa, également Avocat au Barreau de Moroni, lors de sa nomination à la Section juridique de la Cour suprême. C’est tout? C’est tout. Vraiment tout? Vraiment tout. D’autres confrères du Barreau de Moroni étaient invités à cette cérémonie, et y avaient répondu favorablement. Ils étaient donc présents à la cérémonie. Or, Toihir Daoud n’accuse des pires crimes de génocide que Maître Fahmi Saïd Ibrahim. Allons bon…

La question à laquelle Toihir Daoud doit répondre pour que la chose soit claire dans les esprits auprès des masses populaires est: quelle est l’école de Science politique et de Savoir-vivre qui interdit de répondre favorablement à une invitation venant d’un confrère? Forcément, il y a un problème parce que la présence de Maître Fahmi Saïd Ibrahim à l’invitation de Maître Youssouf Msa n’est condamnable ni sur le plan éthique et morale, ni sur le plan juridique, ni sur le plan politique. C’est un geste sincère de savoir-vivre et de convivialité. Personnellement, le jour où je recevrais ce genre d’invitation, je serais le premier à arriver sur les lieux, comme je le fais chaque fois que je suis invité quelque part. Les masses populaires auraient froncé les sourcils si Maître Fahmi Saïd Ibrahim s’était rendu à l’invitation d’un confrère qui se fait nommer à la Section électorale de la Cour suprême, et encore… Mais, là, la nomination se fait à la Section juridique, même si on sait que le système juridique des Comores est pourri. Mais, où va se nicher le fanatisme? Jusqu’où ira-t-on avec l’intolérance née d’un excès de personnalisation et de politisation de la politique sans politiciens?

La violente Fatwa à l’Ayatollah Rouhollah Khomeiny de Toihir Daoud est regrettable à plus d’un titre parce qu’elle témoigne d’une réelle perte de sang-froid, trahit une intolérance brutale envers une personne qui n’a commis aucun acte hostile, ni contre lui, ni contre les Comores, charrie l’excommunication et l’anathème comme sous l’Inquisition, et éloigne un opposant des objectifs de l’opposition et du peuple des Comores: la lutte contre la dictature de Mitsoudjé.

Franchement, c’est décevant quand un geste aussi regrettable vient de Toihir Daoud dit Mdama, qui a habitué les Comoriens à ce qu’il y a de meilleur et non au ressassement public d’une haine personnelle qui aurait gagné à être gérée dans l’intimité de son cœur, de son âme et de sa conscience, avant sa maîtrise et son évacuation.

Ce n’est pas bien.

Pendant ce temps, le dictateur Assoumani Azali Boinaheri boit du petit-lait, se bombant le torse, plastronnant, et pavoisant en ces termes: «Tiens! Chaque opposant accuse l’autre d’être un faux opposant. Donc, finalement, je n’ai pas d’opposant. De nouveau, je suis candidat à ma propre succession sans élection, cette fois, en 2029». Bon courage.

Cela étant, si Toihir Daoud a des preuves de corruption sous forme de virement bancaire, de chèque encaissé, d’un service en nature, de traces d’argent liquide au profit de Maître Fahmi Saïd Ibrahim en provenance de la dictature de Mitsoudjé, pour faire de lui un faux opposant comme Mouigni Baraka, fils de Saïd Soilihi, et d’autres, qu’il les montre aux masses populaires pour étayer ses graves accusations de trahison contre son ennemi. S’il ne les a pas, et comme il ne les a pas, il est appelé à la modération et à la retenue, des qualités qui avaient fait sa belle réputation et crédibilité, qu’il est en train de tuer en ce moment par des accusations à l’emporte-pièce.

C’est triste.

Ce n’est pas bien.

Par ARM

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