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Financer l’emploi par le grand mariage? Une filouterie

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Financer l’emploi par le grand mariage? Une filouterie

La suggestion de Darchari Mikidache n’est pas raisonnable

Par ARM

     Darchari Mikidache se présente lui-même comme «le Président du Club de réflexion “Cercle des Économistes et Experts comoriens”, économiste et fiscaliste de formation, et fonctionnaire au ministère de l’Économie et des Finances en France». Tout ça est très bien dit, et les Comoriens sont très contents parce que Darchari Mikidache est un grand patriote, et a les Comores dans son cœur. Et voilà qu’il nous dit une chose qui va gonfler nos cœurs de joie sans bornes et de bonheur infini: son honorable «Cercle des Économistes et Experts comoriens ou CÉEC» est une honorable entité puisque «les membres du CÉEC sont près de mille cadres comoriens soucieux d’apporter leur contribution au développement des Comores. Ils sont repartis en France, au Canada en Afrique et aux Comores. Ils sont des citoyens provenant de plusieurs catégories socioprofessionnelles. Ils sont sélectionnés en fonction de leurs compétences, leur expérience ou expertise ou de leur parcours professionnel en tenant compte de leur disponibilité et leur volonté patriotique au service de l’émergence des Comores. Des étudiants et doctorants ou chercheurs peuvent en faire partie à condition d’être parrainés par un membre du bureau après analyse de leur parcours et travaux».

Tout ça est très bien. Retrouver 1.000 «économistes et experts» comoriens dans la même structure, voilà qui doit aider les Comores à se développer. Et très régulièrement, presque chaque jour, Darchari Mikidache fait part de ses opinions éclairées et éclairantes sur des sujets de société à caractère économique et financier aux Comores. Il sait présenter les choses, et les Comoriens sont très contents. Même 10 minutes passées avec lui sont bénéfiques parce qu’avec lui, on apprend toujours des choses très utiles. Même les pittoresques et pathétiques autorités comoriennes le savent. C’est dire…

Cependant, la dernière idée en date qu’il a émise pose problème. Ah! Que dit-il alors? Eh bien, le bon Darchari Mikidache propose l’idée révolutionnaire suivante: «Il faut taxer le grand mariage pour financer la création des emplois aux Comores». Rien que ça? Oui, Darchari Mikidache demande à la population comorienne d’élire des voleurs incompétents et corrompus, de les voir s’enrichir illégalement, de s’appauvrir elle-même et de se substituer à eux pour travailler à leur place. Oui, pendant que les autorités comoriennes ne créent aucun emploi, mais embauchent les leurs et licencient les autres, Darchari Mikidache veut que ça soit le peuple qui s’occupe de création d’emplois par prélèvement d’un «impôt matrimonial». Où va-t-on avec de telles idées? Il ne manquait que «l’impôt matrimonial». Seigneur Dieu!

Déjà, les Comoriens installés à l’étranger bâtissent et alimentent des écoles, des pharmacies villageoises et des bibliothèques, construisent des routes, font de l’adduction d’eau, électrifient leurs villages d’origine, nourrissent leurs familles restées aux Comores, financent les études supérieures des leurs inscrits sans bourses à l’étranger. Et, maintenant, il faudra les racketter, en exigeant d’eux le financement de l’emploi par des «taxes» aux allures de dîme de bordelier. Darchari Mikidache est un garçon très correct, mais là, il va très loin. Ce qu’il propose est une idée qui va pénaliser les Comoriens. Ça ne fait pas sérieux.

Qu’on se le dise! Le grand mariage est une pratique socioculturelle. La création d’emplois est une affaire économique dont le responsable principal est l’État. Les Comoriens ne peuvent pas financer la création d’emplois pendant que les dirigeants licencient les fonctionnaires et les agents de l’État. On veut créer de l’emploi aux Comores? Très bien. Les possibilités existent à foison, notamment par une vraie politique de décentralisation, dans de vraies administrations territoriales dans les villages et villes. Pour faire fonctionner une administration territoriale, on a besoin de toutes les compétences, et dans chaque village et ville, on peut embaucher jusqu’à 20 agents, selon la taille de la collectivité territoriale concernée. Il ne s’agit pas d’embaucher une clientèle politique mais de recruter un vrai personnel territorial. Qu’on décongestionne Moroni, et on verra les Comores se développer. Mais, pour mettre en œuvre une telle politique, il faudra de vraies autorités et non le «concubinocrate» Azali Assoumani et ses trois Gouverneurs incompétents et corrompus des îles que les Comores ont actuellement.

Darchari Mikidache est un homme d’une grande intelligence, mais il doit comprendre que son idée de taxer le grand mariage aurait été une bombe sociale, une foutaise politique, un désastre économique, et un non-sens financier. Qu’il laisse le grand mariage jouer son rôle socioculturel, et qu’il explore de vraies voies économiques susceptibles de favoriser la création de l’emploi aux Comores. Ces voies passent par une vraie politique de décentralisation, synonyme de création d’une vraie administration territoriale. Cette politique de décentralisation ne se limite pas aux Mairies, mais doit favoriser une vraie administration territoriale (poste, tourisme, santé publique, télécommunications, etc.). Le reste relève de blablas.

Même si on n’est pas dépositaire de la pensée politique, économique et financière du Président Saïd-Ahmed Saïd-Abdillah, qu’on sait très prolifique en matière de suggestions pour arracher les Comores du sous-développement, on ne l’entendra jamais parler de la taxation du grand mariage pour financer la création d’emplois aux Comores. D’ailleurs, il faudra qu’il nous en dise plus sur ce sujet de société.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Samedi 24 décembre 2016.


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One Comment

  • ALI MBAE

    décembre 25, 2016 at 1:44

    Un paysan qui n’a jamais travaillé de sa vie va t’-il financer un emploi ?
    Voulait t-il dire que c’est aux chômeurs à vie d’organiser le marcher de l’emploi ?
    Quelle hypothèse économique veut t-il défendre ?

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