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Explosion entre Azali Assoumani et Foumbouni la belle

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Explosion entre Azali Assoumani et Foumbouni la belle

Crise majeure autour du voyage du dictateur à la Perle du Sud

Par ARM

     Bellou est ce qu’il est, mais il y a longtemps qu’il a perdu ses dernières illusions sur la nature humaine. Il a perdu ses dernières illusions le jour où il a découvert avec effarement et stupeur que lors de sa nomination pour être Directeur de Cabinet à «Bête-Salam» chargé de la Défense, il ne s’était pas trouvé grand monde pour le prendre au sérieux, et ceux qui avaient fait semblant de se réjouir avec lui hochaient la tête par la suite d’un air entendu: «Bellou? Bof!». Dès lors, quand fut annoncée la visite que le «concubinocrate» Azali Assoumani allait effectuer dans sa ville d’origine de Foumbouni, dans le Mbadjini, au Sud de la Grande-Comore, le samedi 11 mars 2017, son cœur avait failli faire imploser la poitrine de joie. Il tenait enfin sa revanche et allait pouvoir parader devant ces Foumbouniens connus pour leur fierté aux arêtes vives, une fierté puisée à la source la plus pure de ce «pouvoir de l’honneur» sur lequel Sultan Chouzour a écrit des pages sublimes. Oui, Bellou allait enfin démontrer à ces fiers Foumbouniens qu’il était vraiment devenu «quelqu’un» à «Bête-Salam». Il avait même failli oublier qu’il avait obtenu le poste non pas pour une expertise ou une compétence, mais parce qu’il avait fourni un témoignage absolument bidon qui avait permis de soustraire de la Justice son pote Hamadi Idaroussi, neveu du dictateur Azali Assoumani et surnommé «Tonton-m’a-dit» depuis que son Tonton l’a nommé secrétaire général du gouvernement.

Pendant que Bellou somnolait en fantasmant sur le nouveau statut social qu’allait lui conférer ce voyage à Foumbouni du tyran «émergent» Azali Assoumani après 5 ans de mépris d’Ikililou Dhoinine et de ses Mohéliens de «Bête-Salam», il fut tiré de sa rêverie par la plus terrible des mauvaises nouvelles: «Maître Saïd Larifou, Président du Parti RIDJA, vient de s’approprier la visite de Foumbouni». «Quoi?». Médusé, Bellou crut que son cœur – encore lui – allait s’arrêter, cette fois, de dilemme. Sans qu’on lui rappelle que 1 + 1 = 2, il comprit qu’une grave crise communautaire venait d’éclater. Il se jeta goulument sur le communiqué de presse publié par le RIDJA, et ce qu’il y lit au premier degré l’amena au bord de la syncope. Les personnes présentes envisagèrent même l’accident vasculaire cérébral (AVC).

Voici ce que Bellou, le cœur dans la gorge, lit sur le communiqué de presse du RIDJA: «Il est de notoriété publique que Saïd Larifou partage la vision du Président de l’Union des Comores de faire de notre pays une société émergente tournée vers le développement et le bien-être de la population comorienne. Nous tenons à saluer son courage, sa loyauté, sa détermination et son engagement au service des Comoriens qu’il accompagne sur le territoire national et à l’étranger. Engagé en politique depuis plus de 20 ans, son objectif affirmé est simple: fort de son expérience politique et son expertise juridique internationale différentes, c’est d’apporter sa contribution à l’édifice de notre pays. Leader politique incontestable et incontesté, bénéficiant d’une large adhésion de la population, des associations et surtout de la région de Badjini à ses idées, Saïd Larifou se solidarise entièrement à ce challenge très ambitieux du Président de l’Union des Comores.

     Vis-à-vis de tous ceux et celles qui nous font confiance, il nous paraît nécessaire d’éclaircir la situation et de confirmer ce soutien. Nous, membres du Rassemblement pour une Initiative de Développement avec une Jeunesse Avertie (RIDJA) en partenariat avec les organisations de la société civile, le corps médical de l’hôpital et la population des 43 villages de BADJINI, sommes très honorés d’accueillir le président Azali Assoumani dans le cadre de l’inauguration du nouveau Bloc opératoire de l’hôpital à Foumbouni ce Samedi 11 mars 2017. Nous réaffirmons notre engagement aux côtés de Saïd Larifou dans ce nouveau défi et notre mobilisation autour de cet idéal commun pour faire de l’Union des Comores, un pays émergeant».

Tout ceci est bien dit, et même très bien dit. Mais, il y a un hic. En effet, à Foumbouni, une partie de la population estime que le «pouvoiriste» polygame Azali Assoumani se rend à la Perle du Sud sur invitation de l’homme d’État Saïd-Hassane Saïd-Hachim, une invitation lancée en décembre 2016. Or, selon les mêmes, le soutien apporté par Maître Saïd Larifou à «l’émergence émergente du pays émergent» ne date que de février 2017. Se sentant perdu, Bellou accentua sa fameuse pression de la mâchoire supérieure sur la mâchoire inférieure en lançant des «ouili-ouili», une expression qu’il avait apprise au Maroc lors de son passage en janvier 2001, ne sachant quelle attitude adopter face à une situation aussi inextricable. Tout de suite, il réunit une réunion de crise à «Bête-Salam», où certains ont tout simplement évoqué la prudence d’annuler la visite à Foumbouni. Or, le dictateur de «Bête-Salam» ne pourrait envisager cette éventualité, lui qui compte se réconcilier avec les Foumbouniens, qui ne lui ont jamais pardonné l’assassinat de l’un des leurs, le sous-officier Ahmed Abdallah dit Apache, dont il avait promené le corps ensanglanté et criblé de balles sur le capot d’un véhicule militaire à travers toute la ville de Moroni.

Grave! Très grave! Du coup, la ville de Foumbouni se trouve divisée en deux camps, celui des «légitimistes», incarné par Saïd-Hassane Saïd-Hachim, et celui des «opportunistes», dont le porte-parole n’est autre que Maître Saïd Larifou, selon la terminologie forgée pour cette circonstance. À l’heure qu’il est, la visite est maintenue, mais dans la division, pendant que la médiation des anciens suit son cours, dans une douleur sociale indicible et dans un climat de guerre civile. Naturellement, la fête vient de subir un coup terrible, et les plaies nées de cette affaire risquent de mettre de décennies à cicatriser.

En même temps, une autre question se pose: que faire des ténors du régime politique d’Ikililou Dhoinine? En effet, il se dit à Foumbouni qu’en plus de la guéguerre entre «légitimistes» et «opportunistes», on ne saurait oublier que les travaux de l’hôpital à inaugurer avaient été lancés par le Vice-président Mohamed Ali Soilihi et qu’il aurait été ingrat et inconvenant de ne pas l’y accueillir alors qu’il y est déjà invité. C’est ce qui se dit en lingala «Makambo Ezali Minéné», «il y a des grosses affaires», le mot «affaires» étant synonyme, dans le cas présent, de «difficultés» et «chicanes». C’est la confusion la plus confondante. Ollé, ollé!

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Vendredi 10 mars 2017.


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