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Escalade de la violence aux Comores, peurs du CNT

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Escalade de la violence aux Comores, peurs du CNT

Privatisation de la violence, regain de vengeance privée

Par ARM

       La vidéo est très poignante. Un soldat grand-comorien capturé à Anjouan avoue tous les crimes commis à Anjouan par les militaires originaires de son île: viols, vols et braquage de boutiques, exactions, extorsions de fonds, violences sur la population, etc. Il a la tête dans un plastique noir, parle sous la menace de gourdins et de machettes ayant décapité lors du génocide rwandais de 1994. Ce militaire est capturé par des Anjouanais qui menacent de le décapiter et de faire subir le même extrême préjudice à d’autres militaires grands-comoriens à Anjouan. Les Anjouanais qui se succèdent devant la caméra citent également le nom de militaires anjouanais complices des exactions commises sur des Anjouanais sur leur île. Les Anjouanais crient vengeance, demandent la libération des prisonniers politiques, et menacent de s’en prendre en particulier aux personnes originaires de Mitsoudjé.

Les Comores s’acheminent vers la «Première Guerre mondiale comorienne», et celle-ci va opposer Grands-Comoriens et Anjouanais, pendant que les Mohéliens seront obligés de prendre position, eux qui fourbissent leurs armes depuis des mois en attendant le moment où ils vont pouvoir donner libre cours à leur colère. Naturellement, le dictateur fou de Mitsoudjé, le cerveau détruit par la tumeur incurable, ne se rend pas compte de la gravité de la situation.

En tout état de cause, Soilih Mohamed Soilihi, représentant du Comité national de Transition (CNT) auprès des chancelleries, tire la sonnette d’alarme pour que la communauté internationale ne prenne pas à la légère le drame qui s’amplifie aux Comores chaque jour.

Communiqué du CNT adressé à la communauté internationale

       Une vidéo postée le 28 juillet sur les réseaux sociaux met en scène des jeunes menaçant de recourir aux meurtres contre les Grands-Comoriens, avec armes blanches, face à une situation politique nationale déjà très tendue. Encore une fois, étonnamment, les autorités en charge de la sécurité nationale (régulièrement promptes à procéder à des arrestations arbitraires pour la moindre manifestation ou protestation publique) n’apportent aucun éclairage sur de telles menaces extrêmement graves contre la paix civile. Récemment, le Directeur de Cabinet chargé de la Défense a annoncé le «démantèlement définitif» du réseau qui serait à l’origine des explosions de mines, plusieurs nuits de suite, entre Mutsamudu et Ouani. Mais, aucun magistrat n’a été saisi de cette affaire ayant renforcé l’atmosphère délétère faite de terreur et d’instabilité qui s’est installée dans le pays, depuis la mascarade référendaire marquée par la main coupée d’un gendarme et un procès ayant vu les avocats des prévenus se retirer du tribunal.

       Le déni des droits des Iles autonomes de l’archipel des Comores tels qu’ils sont légitimement revendiqués par elles et, rappelés par l’accord de Fomboni et repris par la Constitution comorienne, la mise en place d’un système de discrimination insulaire aggravée d’une part par des déclarations de Azali Assoumani, alors chef de l’État, sur la supériorité et la grandeur d’âme des habitants de la Grande-Comore qui ne sauraient être comparés aux Anjouanais et Mohéliens, celle encore une fois de son Directeur de Cabinet chargé de la Défense, qui demande aux Comoriens originaires de l’Île d’Anjouan de quitter la Grande-Comore pour regagner leur Ile d’origine pour y exercer leurs activités, celle de l’officier de l’Armée nationale, qui, le 6 juillet dernier à l’occasion de la fête de l’indépendance des Comores, a déclaré solennellement en présence du chef de l’État-major adjoint, qu’il a été décidé par l’État-major que les opposants seront tués et envoyés au cimetière car il n’y a plus de place à la prison de Koki et celle du Colonel Anrifi qui a déclaré avoir reçu de l’argent et l’ordre du président Azali Assoumani d’éliminer l’opposition, la répression et les violences politiques ont incontestablement contribué à l’émergence du climat de terreur et de tension politique aux Comores.

       Le CNT appelle donc à la vigilance des citoyens face à toutes ces manœuvres susceptibles d’entretenir la violence d’où qu’elle vienne et de mettre ainsi en danger la Nation et le vivre ensemble dans un État de Droit aujourd’hui malmené notamment par ceux qui doivent en assurer le respect absolu, ainsi que la sécurité des populations et de chaque résident(e).

       Le CNT exprime sa vive préoccupation sur le système de gouvernance de Azali Assoumani, qui, pour installer sa dictature et assoir son autorité, favorise ce climat de menaces et des violences à caractère xénophobe et la haine entre les habitants des Îles de l’archipel des Comores.

       Le CNT regrette que les autorités du régime dictatorial d’Azali Assoumani favorisent les expressions de supériorité raciale et de préférence ethnique qui entraînent, aujourd’hui, les appels à la chasse des représentants des institutions nationales et ethnies sans rien faire.

       Prions à ce que notre pays ne soit pas en train de revivre l’histoire dramatique du «Ndrimu de la dictature d’Azali».

       Le CNT renouvelle son soutien au FUDA, au M17 et à l’ensemble des organisations engagées, au pays comme dans la diaspora, dans le rejet pacifique de la dictature et la dénonciation des pratiques inhumaines de tortures physiques et morales de leurs milices, ainsi que les assassinats qui ressemblent aux pires moments des exactions de Bob Denard et ses affreux mercenaires.

CNT, représentation internationale, Soilih Mohamed Soilih,

Paris le 30 juillet 2019.

       Nous assistons ainsi à la privatisation de la violence, et à l’utilisation de la vengeance comme moyen de riposte face à une dictature d’une violence inouïe. Si rien n’est fait pour ramener à la raison le dictateur fou de Mitsoudjé, les Comoriens devront commencer à creuser des fosses communes, comme cela se faisait lors du génocide rwandais de 1994.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Mercredi 31 juillet 2019.


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