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Drame de Comoriens à Mayotte, silence de l’État à Moroni

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Drame de Comoriens à Mayotte, silence de l’État à Moroni

Placer les magouilles politiques avant le calvaire de tout un peuple

Par Saïd-Ahmed Saïd-Abdillah

  «L’homme politique s’exprime d’abord par ses actes; c’est d’eux dont il est comptable; discours et écrits ne sont que des pièces d’appui au service de son œuvre d’action»: François Mitterrand, ancien Président de la République française.

  Le gouvernement comorien d’hier et d’aujourd’hui, surtout ceux des quinze dernières années, sont connus pour leur complaisance envers la France et pour leur absence totale de vision sur la question de Mayotte. Les sorts de notre peuple n’ont jamais été les problèmes de nos dirigeants, peu importe pour eux le nombre des morts entre Anjouan et Mayotte ou Égypte et Italie. Depuis l’instauration du visa Balladur, qui est une insulte aux gouvernements comoriens successifs et un mépris à sa population, nos dirigeants continuent à avoir des bonnes relations diplomatiques avec la France et ont laissé l’Ambassade de France à Moroni à émettre des visas d’entrer à Mayotte. Nous devons être éclairés par nos dirigeants politiques: comme Mayotte est comorienne comme l’a reconnu l’ONU le 12 novembre 1975, notre gouvernement ne doit pas permettre à l’Ambassade de France d’émettre de visas à Moroni pour des Comoriens désirant se rendre à Mayotte. Faute de moyens pour interdire cela par la force des armes, la France pourra émettre ces visas ailleurs mais pas au sein de notre pays. Le Comorien qui aura demandé un visa d’entrée à Mayotte, reconnaît tacitement que notre île appartient à la France. C’est une trahison à notre lutte de libérer Mayotte, et ce Comorien-là aura son passeport détruit avec une interdiction d’obtenir un autre pendant trois ans.

  Chaque Comorien doit participer à la cause nationale qui est entre autres le retour de Mayotte dans son giron naturel. Après cinq ans de gouvernance chaotique, le régime politique lamentable d’Ikililou Dhoinine, qui n’a pas fait que des jolis discours sans suite sur la question de Mayotte, discours vides du fait que lors du sommet de la Commission de l’océan Indien (COI) à Moroni en présence du Président Français François Hollande, rien n’a été fait d’historique sur la question de Mayotte. Nous pourrons, peut-être, pardonner la faiblesse d’Ikililou Dhoinine, qui a gouverné sans capacités réelles, ni préparation politique pour diriger notre pays. Il fut aussi entouré par des incompétents notoires, qui ont coulé les Comores.

  Avant l’investiture du Colonel Azali Assoumani, la France lui sert un plat chaud de 527 maisons des familles comoriennes démolies, dont les propriétaires sont jetés dans les rues par des Mahorais, qui refusent d’être Comoriens. Comment la France fermer les yeux quand on expulse les Comoriens de chez eux? En effet, ce sont des Comoriens qui agissent, comme aux temps les mouvements des femmes sous la houlette de Zéna Mdéré avant l’indépendance, pouvaient tout faire pour terroriser, expulser et persécuter nos compatriotes qui étaient contre l’occupation française. La départementalisation masque son incapacité et son échec total à Mayotte par un chômage galopant et une insécurité lié à la misère et à la pauvreté de ceux à qui elle avait promis le paradis après le changement de statut juridique de l’île. Elle exploite ses échecs en poussant les Comoriens à s’entretuer afin de faciliter l’arrivée et l’installation d’autres communautés (Malgaches, Africains et Français de souche et Antillais) qui n’ont rien de commun avec les Comores.

  Sans se bercer d’illusions, posons-nous une question: les dirigeants du bicéphalisme actuel vont-ils réparer leurs erreurs passées et leurs manquements graves à la nation qui ont facilité la pérennisation et l’appropriation de notre île par la France? N’oublions pas que le Colonel Azali Assoumani a été le responsable de la transformation de Mayotte en entité à part entière dans les jeux des îles de l’océan Indien, dont la finalité, comme cela a été constaté à la Réunion dernièrement n’a été autre chose que l’humiliation de notre pays. Le Colonel Azali Assoumani a même publié un communiqué voulant qu’on «dépassionne» la question de Mayotte. Cela voudra-t-il dire qu’on arrête même de rêver du retour de Mayotte au sein du giron national? Quant à sa coalition dirigée par l’ancien Président Ahmed Abdallah Sambi, qui a laissé une autoroute à la France pour départementaliser une partie de notre territoire, Mayotte, aura-t-il le courage de défendre nos compatriotes et surtout notre territoire?

  Nous ne pouvons espérer que du meilleur pour notre pays, même si l’inquiétude est grande. Les dirigeants actuels n’ont pas évolué. Les compromissions d’hier n’ont rien donné. Par ailleurs, le peuple comorien doit se mobiliser pour protéger ses frères, sœurs et ses enfants, spoliés et humiliés à Mayotte. Peut- on continuer à perpétuer notre danse du ventre face à la France au détriment de nos compatriotes et de notre souveraineté nationale? Pourquoi notre gouvernement ne saisit pas les Nations Unies, l’Union européenne et l’Union africaine sur la question de Mayotte, surtout au regard de la situation de nos compatriotes? Si nos dirigeants ne le font pas aujourd’hui nous devrons nous mobiliser en masse pour les forcer à le faire. C’est notre pays. Le temps de laisser-faire est révolu. Maintenant, il faut agir et agir vite.

  Que Dieu protège et aide nos compatriotes qui vivent à Mayotte. Que Dieu bénisse le peuple comorien et que vive l’Union des Comores dans l’unité de l’archipel comprenant Mayotte, Anjouan, Mohéli et Grande-Comore.

Saïd-Ahmed Saïd-Abdillah

Président du Parti Comores Alternatives (PCA)

Moroni, Comores

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© www.lemohelien.com – Mercredi 25 mai 2016.


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