Dirigeants du Maroc face aux dirigeants des Comores
Assoumani Azali tua la relation de respect et de confiance
Par ARM
Suite à la publication, le mercredi 10 novembre 2021, de l’article intitulé «Ex-terroriste au Pakistan, Ambassadeur d’Azali au Maroc – Le Maroc ne voulait guère de ce terroriste sur son territoire», notre sœur et lectrice Loutoufia de Moroni posa à votre site préféré la question suivante: «Quels sont les premiers Comoriens entrés en contact avec les dirigeants du Maroc et comment ont évolué les relations entre les deux pays?». Cette question est pertinente et utile en ceci que la relation entre les deux pays fait l’objet d’une appropriation indigne de la part de ceux qui s’en attribuent l’origine, alors qu’ils n’ont fait que prendre le train en marche.
Pour comprendre la pertinence de la question de notre sœur Loutoufia, situons les choses dans leur contexte historique. En 1953, avec la complicité de Thami El Glaoui, le haineux Pacha médiéval et ultraconservateur de Marrakech, surnommé «Le Bordelier» à cause de la dîme qu’il percevait sur chaque vendeuse de sexe de la Ville Ocre, la Résidence française au Maroc destitua le Sultan Mohammed Ben Youssef et le remplaça par le fantoche Mohamed Ben Arafa, le tristement célèbre prédécesseur d’Abdallah Mohamed à Anjouan en 2018.
Quand les dirigeants de la Résidence et leurs féaux locaux ont exilé le Sultan Mohammed Ben Youssef et sa famille à Madagascar, ils les installèrent dans la ville d’Antsirabe. La Famille royale et les Comoriens d’Antsirabe fréquentaient la même mosquée, priant donc ensemble. Très pieux et grand connaisseur de l’Islam, le Sultan Mohammed Ben Youssef traduisait le Coran aux Comoriens et leur donnait des cours de Théologie islamique, dans leur mosquée commune. Une relation de fraternité sincère, de respect et de confiance est née alors.
Il est clairement et définitivement établi que le Prince Saïd Ibrahim Ben Saïd Ali a été le premier dirigeant comorien à connaître la Famille royale du Maroc et avoir entretenu des relations avec elle. Il est Chérif, c’est-à-dire, descendant du Prophète Mohammed Ibn Abdallah. La Famille royale marocaine est également d’origine chérifienne, et avant, le Maroc était l’Empire Chérifien. En plus, le Sultan et le Prince ont en commun l’humanisme, l’érudition, le raffinement, la bonne éducation, les bonnes manières, la piété, la modération et la pondération. Ils étaient faits pour s’entendre. Ils s’entendaient et s’appréciaient. Très rapidement, le Sultan donna au Prince du «Mon Cher Cousin», avec affection et sincérité.
Quand, en 1955, la Famille royale rentrait enfin d’exil, elle avait ramené un Comorien de Madagascar et lui avait donné les moyens de vivre au Maroc dans l’aisance, dont des terrains, notamment à Casablanca. J’ai vu cet homme à l’Ambassade du Sénégal à Rabat, une Ambassade qui représentait les Comores au Maroc. Il ne parlait plus la langue comorienne, et disait en daridja du Maroc: «Quartier dyali Chougoujou», «Mon quartier est Chougoujou», à Mutsamudu, Anjouan. Il avait fondé sa famille à Casablanca, où il s’était établi.
Quand il reprit le pouvoir par le coup d’État du 13 mai 1978, le Président Ahmed Abdallah Abderemane se rapprocha du Roi Hassan II, fils de Mohammed Ben Youssef, devenu le Roi Mohammed V. Les deux dirigeants s’entendaient très bien, mais pas dans les proportions que certains disent, dans une certaine tendance à l’exagération. Pour preuve, nonobstant l’excellence des relations entre les deux dirigeants, le Président Ahmed Abdallah Abderemane n’a jamais été reçu en visite officielle ou d’État au Maroc. Il s’y est rendu deux fois, mais lors de conférences internationales (1983 et 1988). Par la suite, il y a les zones d’ombres très éclairées de l’assassinat du Président Ahmed Abdallah Abderemane dans la nuit du 26 au 27 novembre 1989. La famille du Président Ahmed Abdallah Abderemane a gardé une solide relation avec le Makhzen ou Maghzen (mot renvoyant à un centre de distribution de pouvoirs et de biens, et à l’origine du terme «magasin», en français), l’appareil d’État du Maroc.
La coopération entre les Comores et le Maroc est née de la volonté du Roi Hassan II et du Président Ahmed Abdallah Abderemane, et ne repose pas sur des accords spécifiques, mais sur une entente sincère et fraternelle. Le cancre dictatorial Assoumani Azali Boinaheri et Ambari Darouèche, sa première épouse, ont été formés au Maroc grâce à cette coopération. Nous autres allions suivre après. Le Maroc a tout fait pour aider les Comores, notamment en matière de formation supérieure. Les dictatures du tyran Assoumani Azali Boinaheri en ont bien profité, allant jusqu’à dépasser le quota officiel de bourses de plus de 300 dossiers «personnels et spéciaux» par an, dont «ceux du Mufti», sans se soucier des complications! Les Comores étaient devenues le principal pays bénéficiaire des bourses du Maroc par des demandes quotidiennes à donner le vertige.
Lors de la première kleptocratie du dictateur Assoumani Azali Boinaheri (1999 – 2006), les Comores avaient organisé une conférence des donateurs à Paris. Le Maroc avait promis 300.000 dollars. Chaque jour, à l’aube, sans tenir compte du décalage horaire de 3 heures, le dictateur Assoumani Azali Boinaheri réveillait ce diplomate marocain pour réclamer «son» argent! Quelle honte! D’autres vilénies allaient suivre, qui allaient pousser tel diplomate marocain à me poser des questions suffocantes et gênantes sur la junte militaire du putschiste et tyran Assoumani Azali Boinaheri, donc sur la crédibilité de «l’État» aux Comores. Gênant!
Mais, avant cela, le Président Saïd Mohamed Djohar avait bien détérioré la relation entre les Comores et le Maroc, surtout au lendemain de la tentative du coup d’État du 26 septembre 1992, en emprisonnant les fils jumeaux de son prédécesseur, deux officiers. Le Maroc plaidait constamment pour leur libération, pendant que le Président Saïd Mohamed Djohar, refusant de jeter la rancune à la rivière, s’entêtait comme un garçon boutonneux et gommeux. Selon la vox populi internationale, le Maroc aurait été impliqué dans le coup d’État du 28 septembre 1995 contre le Président Saïd Mohamed Djohar. Est-ce vrai? Quien Sabe? Qui sait? Pas nous.
Des dispositions avaient été prises pour formaliser une vraie coopération entre les Comores et le Maroc sous la présidence des Mohéliens de Bête-Salam, mais Ikililou Dhoinine n’en a jamais perçu l’opportunité, l’intérêt et la pertinence. Le projet est mort-né, alors que l’occasion était vraiment très belle. C’est dommage.
Maintenant, le dictateur Assoumani Azali Boinaheri s’emploie à détruire le capital de sympathie et de confiance entre les Comores et le Maroc, par sa mendicité et par son incapacité à adopter un comportement digne, honorable, sérieux et responsable auprès du Maroc, à qui il vient d’imposer un Ambassadeur issu du terrorisme transnational au Pakistan. Une relation remontant à 1953 est ainsi torpillée par un fou et ses phénomènes de foire.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Samedi 13 novembre 2021.