Danse macabre de Tony Soprano et Joe Dalton à Bonovo

Hadj Moussa veut remplacer Moussa Hadj au Gouvernorat de Mohéli

Par ARM

   On n’a pas besoin de détester et haïr Mohamed Ali Saïd, fossoyeur de Mohéli, et Abiamri Mahmoud, fossoyeur de Comores Télécom, pour remarquer que leurs ambitions malsaines pour le Gouvernorat de Mohéli rasent les Mohéliens et les Comoriens, puisqu’il n’y a pas un seul Comorien au monde qui ne sait pas qu’il s’agit de deux êtres malfaisants, deux individus dont les agissements sont une honte pour tout Comorien qui aime son pays. Comme s’ils n’avaient fait assez de mal comme ça aux Comores, les voilà lancés dans une folle sarabande pour rester ou entrer au Gouvernorat de Mohéli, à Bonovo.

   En réalité, l’île de Mohéli est quand même tombée très bas. Plus bas que terre. Voilà une île où on trouve des cadres de valeur à chaque coin de rue, et malgré tout, il faut que ça soit les deux types les plus dégueulasses et les plus abjects de cette belle île qui se proposent pour continuer à enfoncer les Mohéliens dans le déshonneur et le sous-développement: Abiamri Mahmoud, fossoyeur décomplexé et présomptueux de Comores Télécom, et Mohamed Ali Saïd, fossoyeur inconscient et inculte de Mohéli, ne sont bons aujourd’hui que pour la prison, et malgré tout, ils imposent aux Mohéliens leur désagréable et nauséabonde présence. Ils sont Hadj Moussa et Moussa Hadj en matière de vol d’argent et de biens publics. Comment les Mohéliens peuvent-ils détester leur île de 41.000 habitants au point de continuer à placer à la tête de celle-ci ce qu’elle a de pire? Abiamri Mahmoud aurait pu prouver qu’il est un homme instruit, mais n’a pu prouver qu’une seule chose: son côté voleur de poules, mais des poules aux œufs d’or. Ce qui le lie à Mohamed Ali Saïd, c’est la suppression des mots «honte» et «décence» de leur vocabulaire, et une incroyable capacité à voler tout ce qui bouge. Ce sont des kleptomanes et des kleptocrates dénués de tout sens moral.

   Quand ces deux individus volent, le monde n’existe pas pour eux. Ils ont en commun d’impliquer des membres de leurs familles dans leurs crapuleries malsaines. Ces deux individus sont tellement habitués à voler qu’ils voleraient à un rat sa nourriture. Abiamri Mahmoud était déjà entre les mains de la Justice, mais a été libéré suite à une démarche politique. C’était à la suite du chèque de 1,5 milliard de francs comoriens encaissé par son propre frère pour le compte de Comores Télécom, qui n’en a pas vu un centime, après l’une des plus grandes magouilles de surfacturation de la République depuis l’indépendance. C’était une crapulerie relative à des pylônes téléphoniques d’origine chinoise. Pour sa part, Mohamed Ali Saïd a commencé à voler Mohéli et les Comores avant d’être Gouverneur. Un petit rappel permettra de situer les choses. Quand le Président français François Mitterrand effectue aux Comores une visite officielle, du 13 au 14 mai 1990, la France fait don aux Comores d’un certain nombre de voitures Peugeot 405, dont une échoue à Mohéli. À l’époque, Papa Ali Saïd est Gouverneur à Mohéli et fait «don» de ce véhicule gouvernemental à Monsieur Fils Mohamed Ali Saïd. Jusqu’à sa fin, la voiture en question n’aura jamais d’immatriculation car, aux Comores, les voitures officielles portent une immatriculation officielle, alors que la fameuse Peugeot devait être une voiture privée au volant de Monsieur Fils Mohamed Ali Saïd, sans pouvoir porter une immatriculation privée puisqu’il s’agit de la propriété de l’État. Mohéli venait d’inventer la seule voiture au monde sans plaque d’immatriculation! Le même Mohamed Ali Saïd, à la tête d’une entreprise sans ingénieur et tout juste capable de construire des poulaillers et des lévriers, bénéficia de la complicité de sa cousine Mariama Ahamada, Directrice régionale du FADC, pour rafler tous les marchés publics à Mohéli, sans appel d’offres, et dans le cadre d’une crapulerie de grande intensité. Le Tout-Mohéli le sait et quand on nous dit aujourd’hui que Mohamed Ali Saïd était riche avant d’aller au Gouvernorat, on doit surtout nous expliquer comment.

   Devenu Gouverneur de Mohéli en 2007, Mohamed Ali Saïd a imposé aux Mohéliens des voleurs dont personne ne connaît le père ou la mère. Même le nom de ces gens-là est cauchemardesque. Ce sont des noms inconnus des Mohéliens. Où va-t-il chercher ses gens? C’est la question que le Tout-Mohéli se pose. Les Mohéliens ne sont plus sur leur île, qu’un rustre leur a volée. Mohamed Ali Saïd a volé les terrains de l’île, a construit sur les cimetières en déterrant les morts, a restauré le droit de cuissage, a volé l’argent du lycée de Fomboni, s’attribue tous les marchés publics de l’île sans appels d’offres, s’est institué fournisseur de Mohéli en quincailleries bureautiques enfarinées et à l’utilité douteuse. Il est devenu le champion mondial de la surfacturation et de l’invention des fausses commandes. Un journal des Pyrénées-Orientales l’a qualifié de «dictateur africain peu fréquentable», et les Mohéliens l’ont surnommé «Djoudja», l’équivalent des Quatre Cavaliers de l’Apocalypse, qu’on retrouvera à la fin du monde.

   L’autre mauvais garçon, Abiamri Mahmoud, est contrôleur général de l’UPDC, notre «parti cocotte-minute» national. Depuis la nomination d’un voleur pour contrôler les comptes d’un parti politique, tout le monde a compris qu’il s’agissait d’une grosse foutaise. Il a noyauté, phagocyté, instrumentalisé et vampirisé la section mohélienne de l’UPDC, en y plaçant ses hommes, dont il a rempli les poches d’argent sale. Au départ, le Djoiezien Abdou Madi Mari, ministre de la Défense sous Azali Assoumani Baba, connu pour son «petit cœur sucré», y était par fidélité au Président Ikililou Dhoinine, mais a été plus sensible aux arguments sonnants et trébuchants du mauvais garçon de Comores Télécom. L’erreur que cette bande de malfrats a commise est très simple: elle croit que la section mohélienne de l’UPDC est un parti politique entièrement indépendant. Quand les dirigeants du Parti UPDC leur font la moindre remarque, ils piquent une crise de «mohélienite» aiguë: «Oui, c’est parce que nous sommes des Mohéliens qu’ils nous prennent pour des gamins». Ce qui fait que cette section insulaire est en dissidence aujourd’hui. Dès qu’elle recevra les armes de destruction massive qu’elle attend, elle va se cacher dans la forêt mohélienne, du côté de Mda-Mvoulé et Palé-Kouma, pour lancer la guérilla. La sagesse aurait voulu que cette bande de gais lurons soit virée du parti, et si elle veut créer une nouvelle carcasse d’hyène, libre à elle.

   D’où la question de savoir pourquoi Joe Dalton, célèbre personnage de bandes dessinées et de dessins animés spécialisé dans le vol, surtout de banques, doit quitter le Gouvernorat de Mohéli pour céder la place à Tony Soprano, le tristement célèbre gangster de la fameuse série télévisée? Mohéliens, vous devez dire aux autres Comoriens si vous n’avez plus de fierté. Pourquoi l’île de Mohéli doit être représentée par un homme au col de chemise douteux et à l’habillement douteux dans l’ensemble? Pour quelle raison Mohéli doit être la chasse gardée de Gouverneurs kleptocrates et kleptomanes? Où est passée la fierté mohélienne, qui avait poussé Alexandre Legrand, alors Député de Mohéli, à dire que désormais le slogan de l’île était «Moili, vona!», «Mohéli, sois guérie!»? Personne n’a le droit d’imposer aux Mohéliens un choix, mais on a tout de même l’obligation morale de rappeler les Mohéliens à leur devoir sacerdotal vis-à-vis de leur île. Et ce n’est pas en élisant des voleurs qu’on pourra dire «Moili, vona!».

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Vendredi 4 septembre 2015.