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Cri du cœur de Haïna Hassane El-Barwane pour son père

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Cri du cœur de Haïna Hassane El-Barwane pour son père

Ahmed Hassane El-Barwane ne s’appartient pas. Il est national

Par ARM

     Mme Haïna Hassane El-Barwane a le sens de l’honneur, de la dignité, de la décence et de la droiture. Exactement comme son père, l’honorable, respectable et respecté Ahmed Hassane El-Barwane, secrétaire génaral du Parti Juwa, injustement et illégalement placé en résidence surveillée par une dictature qui finira dans le sang de ses animateurs bornés. Mme Haïna Hassane El-Barwane s’exprime très rarement sur l’espace public. Mais, quand elle le fait, elle est prise au sérieux, car elle dit des choses utiles et intéressantes. Dans ses rares interventions publiques, elle choisit des sujets qui touchent l’ensemble des Comores et des Comoriens. Ses sujets de prédilection sont la justice et la liberté, donc deux exigences universelles.

Ce jeudi 3 janvier 2019, elle a publié un texte de très bonne facture, un texte de grande valeur juridique et morale dans lequel elle fustige l’injustice dont est victime son père, mais tout en usant d’extrapolation tacite et implicite pour parler du plomb, des larmes et du sang qui pleuvent sur les Comores et noient le pays. Dans son texte, elle n’a commis qu’une seule «faute», et il s’agit d’une vétille, d’une faute pardonnable, et elle est pardonnée: elle appelle son père «Mon héros». Compte tenu de l’honneur, de l’honorabilité, du prestige social et de la dimension politique d’Ahmed Hassane El-Barwane, elle aurait dû dire, «Notre héros». Pourquoi? Parce que le prestigieux Ahmed Hassane El-Barwane est un héros national comorien. Par son courage, son sens de l’honneur, la sincérité de son engagement politique, son respect des valeurs sociales du pays, sa grande ouverture d’esprit et son troisième œil qui lui permet de voir loin et de prédire les événements politiques à venir, il est un héros pour beaucoup de Comoriens. Depuis 2018, j’en ai fait mon héros, et je l’ai déjà dit sur ce site.

Mais, c’est de propos délibéré et par modestie que Mme Haïna Hassane El-Barwane a parlé de «Mon héros» au lieu de «Notre héros». On n’efface pas d’un trait de plume des décennies d’appartenance sociale et d’éducation réussie. C’est tout. Mme Haïna Hassane El-Barwane a laissé la porte ouverte pour que chacun puisse s’exprimer sur le sujet, un sujet qui dépasse la seule personne d’Ahmed Hassane El-Barwane. Le sujet est national comme Ahmed Hassane El-Barwane est national. Voilà la vérité.

Ce que Mme Haïna Hassane El-Barwane a écrit sur son père vaut donc d’être connu. Voici son merveilleux texte, qui mérite de figurer dans toute anthologie de l’amour envers un cher parent, un hymne au Droit, à la justice et à la liberté: «Aujourd’hui mon père fête ses 65 ans. À la Maison d’arrêt de Moroni.

     De Paris, mes enfants, en vacances, me disent souhaiter m’aider à préparer le gâteau qu’ils voudraient envoyer à leur papy. Face à l’innocence de leur regard, je me retiens de verser des larmes. C’est un secret de Polichinelle, l’affaire de la “cheville de la main” est une machination destinée à décapiter la direction du Juwa, et, en prévision des élections, à empêcher principalement Ahmed Hassane El-Barwane de pouvoir porter les couleurs du premier parti des Comores.

     Et, dans cette affaire, personne n’est dupe, une alliance objective rassemble les faucons du régime avec ceux qui se déshonorent de l’habilité de naviguer entre deux rives. Des procès staliniens ont été organisés et le Beria national a tout fait pour asphyxier la parole des prévenus: dans leur ténacité courageuse, ceux-ci ont déclaré avoir subi les pires tortures en vue d’incriminer injustement mon père.“

     J’ai déjà par avance récusé cette justice illégitime, je dénonce aujourd’hui la honte d’une Cour de sûreté mercenariale. On sait qu’elle requiert ses ordres chez un seul homme, une seule autorité, Assoumani Azali, qui a déclaré que Barwane “ngudjo ola zinkudu ho prison” [“Il va pourrir comme des bananes mûres en prisonˮ].

Assoumani Azali en répondra un jour devant la justice des Hommes avant celle d’Allah le Tout-Puissant. Je plains les nigauds (quand ça les arrange) qui se sont laissé prendre par la propagande d’une circulaire, d’une note, etc. (les versions changent au gré de la manipulation), qui aurait été abrogée. La vérité est que mon père avait fait publier un communiqué (depuis quand abroge-t-on un communiqué?) rappelant à la connaissance de tous, les conditions légales qui président à l’organisation d’une manifestation politique. Du reste, presque tous les ministres de l’Intérieur qui l’ont précédé ou succédé (une note en ce sens a été publiée en 2014) en ont signé. Mais, on l’aura compris, ces manœuvres ont servi à planter un décor et tenté (en vain) de présenter mon père sous un mauvais jour, en prévision de sa condamnation inique et politicienne.

Dans ce rude combat pour la liberté, ma famille est fière de la dignité avec laquelle mon père tient tête à ses bourreaux. Elle sait pouvoir compter sur les milliers d’anonymes qui nous écrivent pour nous soutenir ou appellent pour nous adresser une parole d’espérance. Nombreux sont également ceux qui à longueur de journée, se battent avec la force des convictions en faveur des libertés. Je voudrais saisir cette occasion pour les en remercier chaleureusement.

     Oui, mon père ce héros, avec tes petits-enfants je te souhaite un bon anniversaire, quoique j’aie le cœur serré et que je lutte pour ne pas me laisser prendre dans l’escarcelle de la haine. Tu me l’as souvent répété, l’esprit de haine et de revanche est de l’ordre de la faiblesse et de la médiocrité. Et, du fond de ta cellule, j’entends de loin ton cœur battre à l’unisson du peuple, au rythme de la liberté dont tu chériras toujours le nom!

     Papa, je t’aime, mon héros!

     Haïna Hassane El-Barwane».

La plume qui a écrit ce beau texte avait été trempée dans l’encre de l’honneur et l’amour.

Je connais deux membres de la famille Hassane El-Barwane, le premier étant mon grand ami, le prestigieux anthropologue et dramaturge Ibrahim H. El-Barwane, qui a brillamment soutenu sa Thèse de Doctorat sous mes yeux, en suscitant toute mon admiration et ma fierté. Le Docteur Ibrahim H. El-Barwane m’a toujours dit que le plus important pour lui n’était pas d’approuver ou désapprouver les choix politiques de son grand frère. Mais, face à l’injustice qui frappe l’honorable et valeureux Ahmed Hassane El-Barwane, les clivages politiques s’estompent. L’indifférence devient un crime. L’autocensure devient un péché.

Je n’ai rencontré Ahmed Hassane El-Barwane qu’une seule fois, et je serai très honoré s’il y a d’autres rencontres dans l’avenir. Dieu nous permettra d’en avoir. Dès ses premiers mots, j’ai senti son sens de la formule et de l’humour. Même à Mohéli, dès les années 1970, dans notre tendre enfance, nous entendions parler de la famille El-Barwane de Moroni, et toujours de manière honorable. De ce fait, quand des rustres accusent Ahmed Hassane El-Barwane d’être le commanditaire de l’amputation de la main d’un gendarme, cela est révoltant et scandaleux. Pas Ahmed Hassane El-Barwane! Pas lui! D’ailleurs, aucun fait n’a pu le relier à ce crime. Et, à la Cour mercenariale, quand avaient été présentées au gendarme amputé des personnes censées être ses exécuteurs, il n’en a reconnu aucune. Mais, cela ne comptait pas, dans la mesure où il fallait accuser un innocent, et cet innocent est Ahmed Hassane El-Barwane. Et il n’est pas la seule victime de l’injustice actuelle aux Comores.

Cela étant, comme a dit Mme Haïna Hassane El-Barwane, «Assoumani Azali en répondra un jour devant la justice des Hommes avant celle d’Allah le Tout-Puissant». J’y crois.

Ahmed Hassane El-Barwane, notre héros, nous t’aimons et te respectons. Nous t’attendons pour fêter ton 65ème anniversaire avec quelques jours de retard. Ce grand moment va arriver…

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Vendredi 4 janvier 2019.


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