Comores-Qatar: aujourd’hui, je suis avec Ahmed Sambi
Il a raison de stigmatiser la rupture des relations avec le Qatar
Par ARM
En politique, Ahmed Sambi a toujours tort, mais cette fois-ci, il a raison. Et, ce n’est pas parce qu’il est qui il est qu’il faudra lui marcher sur la tête par réflexe pavlovien. Il aurait été mesquin de chercher à entrer dans les bas-fonds de la médina de sa structure mentale pour tenter de dire qu’il s’insurge contre la décision malheureuse du «concubinocrate» Azali Assoumani sur la rupture des relations diplomatiques avec le Qatar, d’une part, parce que son «allié» ne l’a pas consulté sur ce sujet très grave, et d’autre part, parce que l’Arabie Saoudite vise l’Iran à travers le Qatar, dans un Moyen-Orient à feu et à sang. Par probité intellectuelle et pour condamner le déshonneur international des Comores causé par le «saigneur» Azali Assoumani, évitons le décompte des aides reçues d’un côté de l’Arabie Saoudite et de l’autre du Qatar. Notons que les Comores ne pourront pas satisfaire chaque fois les caprices, lubies et humeurs de l’Arabie Saoudite, en rompant les relations avec tout État avec lequel ce dernier pays serait fâché. L’alignement systématique de la politique extérieure sur les humeurs, lubies et caprices de l’Arabie Saoudite dépouille les Comores de leur dignité d’État souverain.
Déjà, en décembre 2015, alors qu’il se trouvait en France, Ahmed Sambi avait réagi contre la rupture des relations diplomatiques entre les Comores et l’Iran, et nous savons que l’Iran avait violé les normes de l’Islam et celles du Droit international public en mettant à sac et en incendiant l’Ambassade d’Arabie Saoudite sur son territoire, pour une affaire intérieure saoudienne. Cette fois-ci, Ahmed Sambi réagit contre son «allié circonstanciel de temps» qu’est le ventriote Azali Assoumani, et a raison de le faire. Voici ce qu’il dit à la suite de la décision de l’homme enceinte de «Bête-Salam» de rompre les relations officielles avec le Qatar, pays avec lequel les Comores n’ont aucun contentieux: «Honorables Comoriens, et honorables Musulmans d’autres pays, où que vous vous trouvez, que Dieu vous protège. Aujourd’hui, j’ai souhaité faire ce message oral, comme l’exige la coutume chaque fois que survient un événement important, et je viens toujours exprimer mon point de vue devant vous. Aujourd’hui, je souhaite vous faire part de mon point de vue au regard de ce qui s’est passé dans la journée d’hier dans notre pays, étant noté que notre pays, l’État des Comores, a rompu ses relations officielles avec l’État du Qatar. Cette affaire, je suis sûr et je n’ai pas de doute là-dessus, de nombreux Comoriens ne l’ont pas approuvée.
En plus, d’aucuns affirment que j’aurais été consulté pour cette affaire et que je l’aurais avalisée. J’ai tenu à communiquer avec vous ici pour vous dire que c’est faux. Je n’ai pas été consulté, et si je l’avais été, je n’aurais pas accepté que cette affaire se fasse, dans la mesure où je sais que rompre nos relations officielles avec l’État du Qatar n’est ni dans l’intérêt des Comores, ni dans celui des Comoriens. Chers frères et sœurs, je souhaite vous dire que l’Arabie Saoudite et les Émirats Arabes Unis sont des pays frères pour nous, des pays amis pour nous, des pays qui nous ont souvent honorés, qui nous ont souvent aidés et avec qui nous entretenons de bonnes relations. Le Qatar aussi est un pays frère pour nous, un pays qui nous a également honorés souvent et nous a souvent aidés. De mon point de vue, je crois que pour l’intérêt des Comores et pour l’intérêt des Comoriens, face à un litige fratricide comme celui-ci, nous aurions dû être des gens devant nous précipiter pour une réconciliation, pour calmer les cœurs, pour éviter les coups de sang. Mais, quand il s’agit de couper nos relations officielles avec un pays ami, avec un pays frère, moi je pense que c’est une faute, et c’est une faute grave qui vient de se produire, chers frères et sœurs.
Chers frères et sœurs, le Qatar nous a causé quel tort? Nous a-t-il fait du mal? Nous a-t-il insultés? Nous a-t-il humiliés? Nous a-t-il déclaré la guerre? Pour rompre des relations officielles avec un pays, il faut avoir un conflit avec lui, il faut être en désaccord avec lui. Nous n’avons pas des désaccords avec ce pays. Il nous appartenait de nous précipiter pour améliorer notre relation avec l’Arabie Saoudite, pour améliorer notre relation avec les Émirats Arabes Unis, pour améliorer notre relation avec le Qatar, et face à des frères qui sont en conflit, nous aurions dû nous précipiter pour procéder à leur réconciliation, dans la mesure de nos moyens. Je tenais à vous dire, chers Comoriens, et à vous qui n’êtes pas d’accord avec une chose pareille, que le Qatar est un pays qui nous a honorés, qui nous a aidés, et qui continue à nous aider jusqu’à ce jour. C’est un pays dont le chef d’État a foulé le sol de notre pays, et en arrivant dans notre pays, il nous a fait un grand honneur parce que cela a permis à des gens qui ne connaissaient pas les Comores de les connaître. Il a dit au monde entier que les Comores était un pays qui méritait d’être visité.
Cela étant, aujourd’hui, j’ai tenu à vous dire que je n’ai pas été consulté, et je ne crois pas qu’il était de l’intérêt des Comores de rompre ces relations diplomatiques dans la mesure où l’intérêt des Comores est dans une démarche d’apaisement. Chers frères et sœurs, croyez-moi: casser est facile, mais raccommoder est le plus difficile, comme détruire est facile, mais construire est le plus difficile. Chers frères et sœurs, détériorer est facile, mais arranger est le plus difficile. J’espère et prie Dieu pour que disparaisse cette anarchie [le mot arabe «Fitna» signifie à la fois discorde et anarchie] fasse l’objet d’un apaisement. Nous souhaitons que ce désaccord prenne fin.
Et c’est la chose qui demande aux Comoriens, surtout en ce mois sacré de Ramadan, de lever les bras au ciel pour implorer Dieu. Dieu nous répondra favorablement. Dieu fera en sorte que ceux qui sont en litige aujourd’hui se pardonnent, se réconcilient et s’entendent. Nous autres Comoriens sommes touchés parce que je ne sais pas ce qui se passera quand demain ceux qui sont en litige aujourd’hui se réconcilient, est-ce que dans ce cas-là, le Qatar va accepter de se réconcilier avec nous? Nous sommes des frères. Nos frères d’Arabie Saoudite sont nos frères. Nos frères des Émirats Arabes Unis sont nos frères. Nos frères du Qatar sont nos frères. Nous aurions dû être avec eux, et les Comores, par leur sens de la noblesse et de l’honneur, nous devons être des gens soucieux de faire réconcilier et non des gens devant nous séparer avec des gens qui ne se séparent pas de nous. Nous ne devons rompre nos relations qu’avec des gens qui nous ont fait du mal, des gens qui nous ont déclaré la guerre ou qui nous causent du tort. Mais, au contraire, le Qatar est un pays qui nous a honorés, qui nous a rendu des services et qui n’a pas cessé de nous aider. Nous aurions dû valoriser notre honneur au lieu de le jeter à terre. Priez, et Dieu exaucera nos prières, pour que, en nous réveillant demain, nous apprenions que la discorde a pris fin. Que la paix et la bénédiction de Dieu soient sur vous».
L’analyse de ce discours permet de noter que malgré tout ce qu’on peut reprocher à Ahmed Sambi, il a fait preuve d’une noblesse et d’un honneur qu’on ne retrouve pas chez le rustre Azali Assoumani. Il faut rejeter les salamalecs du plus grand mendiant politique comorien actuellement et son entourage qui disent qu’il faut soutenir le putschiste Azali Assoumani contre Ahmed Sambi. Aucun choix d’homme pour l’homme ne doit se faire. Les Comoriens doivent baser leur choix sur des actes. Aujourd’hui, malgré mes différends avec Ahmed Sambi, personne n’arrivera à me faire admettre qu’il a tort et que c’est l’homme enceinte de «Bête-Salam» qui a raison. Les Comoriens n’ont pas leur place dans un litige entre deux vrais pays arabes. Quand le Qatar et l’Arabie Saoudite se réconcilieront, le putschiste Azali Assoumani comprendra qu’il aurait mieux fait de prendre soin de ses dents – très sales et en piteux état – au lieu de s’inviter dans des problèmes qui ne regardent pas les Comoriens, même si nous savons que l’Arabie Saoudite a fait de lui un salarié.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Dimanche 11 juin 2017.