COMMUNIQUÉ DE PRESSE
Mutsamudu le 6 Juillet 2017
Le poids des mœurs et des coutumes n’a jamais fait émerger ou épanouir une Nation à priori, sauf si ce génie d’un peuple devient un symbole fédérateur et communiant de tout un pays. Cela est loin d’être le cas des Comores, du moins pour le moment, étant entendu que l’organisation sociétale de Ngazidja et des autres îles diffère de fond en comble avec celle de leurs sœurs Anjouan, Mohéli, et Mayotte. La Notabilité à Ngazidja s’incruste dans toute la sphère politico-socio-économique de l’État comorien. Le mode vestimentaire, le sens de l’honneur, la conception du Grand mariage…, sont autant d’événements spécifiques de Ngazidja et qui rythment la vie sociale dans cette île, pourtant les anthropologues comoriens n’ont pas cessé de mener des études sur la situation dans les autres îles de notre pays.
Rendons un vibrant hommage à Son Excellence feu Président Saïd Mohamed Cheikh, qui avait pris la mesure de ces problèmes et n’avait jamais caché son désir de reformer le système pour le rendre compatible avec le développement d’un monde moderne.
À l’heure où l’on parle d’émergence, il n’y doit pas y avoir de sujet tabou. Tout doit être mis sur table afin d’éviter des écueils pour notre pays, fragilisé par des décennies d’instabilité politique. C’est pourquoi nous osons dire que ce mécénat constitue un obstacle au développement de notre pays et instaure une oligarchie des notables au détriment des actions démocratiques. Je ne comprends pas qu’aucun frère de Ngazidja autre que notre vaillant dirigeant Saïd Mohamed Cheikh n’ose soulever cette question au risque de subir l’affront ou le rejet de la société de Ngazidja, par un bannissement à l’instar de la Fatwa en Iran. Certes, notre pays doit rester uni malgré nos différences, car ce qui nous réunit est fort que ce qui nous divise mais les Anjouanais, les Mohéliens, profondément Comoriens, ne cessent de s’interroger sur cette force de la notabilité de l’île sœur, capable d’influencer le monde politique et lui dicter une ligne de conduite.
La jeunesse de Ngazidja est consciente de ces difficultés et souhaite un changement radical des mœurs malgré les aspects positifs de cette coutume qui sont dans la promotion d’une culture de solidarité. Dans toute action politique, le débat doit être ouvert à tous sans esprit dominateur, évitant les armes de déstabilisation, accusant les uns et les autres de ne pas aimer leur pays parce qu’ils ont une autre conception du vivre-ensemble. C’est pourquoi nous invitons nos frères et sœurs du mouvement du 11-Août à élargir le débat et le format dans les autres îles pour ne pas apparaître comme un mouvement n’ayant pas une envergure nationale.
Par Djaanfar Salim Allaoui
Ancien Vice-Premier ministre des Comores (2002)
Ancien ministre de l’Intérieur de l’île Autonome d’Anjouan (2002-2008)
Secrétaire général et Porte-parole du GNEC Rénové
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© www.lemohelien.com – Vendredi 7 juillet 2017.