Bête-Salam, Lieu-Saint mondial de sorcellerie «d’État»
Depuis le 26 mai 2011, Bête-Salam vit dans la magie noire
Par ARM
Même en Occident, la relation entre politique et sorcellerie est très ancienne et sacralisée. De fait, «le thème omniprésent de l’indissociabilité du sacré et du profane se retrouve dans l’univers “réel” de la politique. Le colonel Micombero attendit pour déclencher son putsch que le Mwami soit à l’étranger afin de pouvoir s’emparer des tambours sacrés traditionnellement liés au pouvoir séculier. Durant la guerre civile qui embrasa l’ex-Congo en 1964, les deux camps ont largement recours aux spécialistes des rites, à la magie afin de détourner les balles, bref à toute la panoplie conçue pour tirer avantage de cet état d’esprit sur le plan politique. […]. Ceux qui assument la direction politique doivent tenir compte de ce substrat»: Christian P. Potholm: La politique africaine. Théories et pratiques, Nouveaux Horizons – Economica, Paris, 1981, p. 114.
On voit «le sorcier et la réalité dont il fait partie se rangeant du côté du mal, de la nuit, de la destruction, de l’antisocial […]»: Louis-Vincent Thomas et René Luneau: La terre africaine et ses religions. Traditions et changements, L’Harmattan, Paris, 1995, p. 77.
Aux Comores, la sorcellerie est un «accessoire de pouvoir». Ali Soilihi disait la combattre, mais y vivait. Ahmed Abdallah Abderemane avait poussé «la coquetterie» jusqu’à nommer un «Conseiller aux Affaires agricoles», originaire de Domoni, sa ville natale, seulement chargé des sorciers et des marabouts. Le brave homme, ayant appris l’imminence de l’assassinat du Président, lui avait demandé de ne pas se rendre à Moroni. Son chef ne l’avait pas écouté et s’y était rendu, où les mercenaires l’avaient torturé, mutilé et assassiné dans une barbarie extrême. Par la suite, Mohamed Taki Abdoulkarim avait prédit qu’il allait être élu en 1990, mais que son élection serait volée et détournée en faveur de Saïd Mohamed Djohar, et qu’il allait prendre sa revanche électorale par la suite. Ce fut fait. Comment l’avait-il su?
La sorcellerie à Bête-Salam a atteint son niveau le plus élevé dès le 26 mai 2011. Les Mohéliens de Bête-Salam ont renié Dieu depuis bien longtemps. Ils adorent Satan. Ils passent leur vie dans la sorcellerie, même pour des banalités. Les autres locataires de Bête-Salam vivent dans la sorcellerie, mais les Mohéliens de Bête-Salam sont le couple présidentiel étant allé le plus loin, ayant installé à demeure, à côté de leurs appartements, à la Présidence, un sorcier de Mbéni, qui y a vécu jusqu’à leur départ, le jeudi 26 mai 2016.
Le tract historique «Kala Wa Dala» du 1er mai 2014 avait plongé Ikililou Dhoinine dans le deuil. Les délégations de toutes les îles lui présentaient des «condoléances». Ce n’était pas le côté politique de ce tract d’anthologie qui l’avait poussé stupidement à emprisonner des jeunes de Djoiezi, mais les parties sulfureuses relatives à la sorcellerie. Les jeunes Djoieziens, emportés par une belle plume trempée dans du soufre et du kérosène, avaient expliqué que «la Première Dame» était dans la sorcellerie par hérédité. Quel scandale! Mais, pourquoi, d’ailleurs, ses sorciers ne l’ont pas empêchée d’être humiliée par le demi-sel Mohamed Saïd Fazul lors de l’élection gubernatoriale de 2016, à 63,29%? Est-ce parce que cette femme de Fomboni, épouse d’un ancien Député, avait dit le 22 décembre 2015 que «toute personne qui votera pour cette infidèle ayant renié Allah pour Satan ira en enfer avec elle»?
Quand le dictateur Assoumani Azali Boinaheri retourna à Bête-Salam à «104%» le 26 mai 2016, la sorcellerie entra dans un nouvel âge d’or. Avant l’élection, un sorcier du Mbadjini lui avait dit qu’il ne serait jamais élu par le peuple, mais par fraude et violence, et à condition de déterrer son propre père pour lui arracher deux dents. Il le fit. En 2018, nous annoncions ici même qu’à la demande de ses sorciers de Pemba, en Tanzanie, il allait écourter son mandat et entamer un autre car la 3ème année de pouvoir allait lui être mortelle. Il le fit. Il danse et «prie» nu devant eux et leurs serpents, en compagnie d’Ambari Darouèche, sa première épouse, une autre sorcière folle, celle-là. Cela se fait depuis leur première kleptocratie (1999-2006), mais a pris une dimension nouvelle cette fois-ci. Ils enterrent des vaches vivantes à Bête-Salam.
Depuis le 26 mai 2011, les locataires de Bête-Salam se trompent lourdement. Le vrai pouvoir est celui de Dieu, «Le Détenteur du Pouvoir suprême» en comorien. La sorcellerie donne l’illusion du pouvoir et de l’invincibilité, mais tue toujours celui qui y croit. Comme on dit à Mohéli, celui qui en fait sa religion «meurt mal». Et comme disait le Général de Gaulle, «le futur a un très long avenir». Il arrivera des choses inattendues à ces gens-là. Attendons.
Par ARM
Le copier-coller a définitivement tué la blogosphère comorienne. Cela étant, il est demandé amicalement aux administrateurs des sites Internet et blogs de ne pas reproduire sur leurs médias l’intégralité des articles du site www.lemohelien.com – Il s’agit d’une propriété intellectuelle.
© www.lemohelien.com – Vendredi 20 août 2021.
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Mountaqim
août 25, 2021 at 9:24La justice comorienne est tout aussi gangrenée par ce fléau. Et visiblement ton ami, monsieur le juge ne vit que pour ça.