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Bahassane Blablas, le Vice-beau-frère de la République

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Bahassane Blablas, le Vice-beau-frère de la République

De la monopolisation de l’État au vol de l’argent de ses clients

Par ARM

      Les bajoues, les abajoues et le cou de Bouddha sont là pour rappeler son statut de parvenu et de nouveau riche, avant que la malédiction qui frappe ceux qui volent les Comoriens ne fasse son œuvre et ne le ramène à l’anonymat duquel il n’aurait jamais dû sortir. Ses lunettes noires sont là pour donner au personnage son apparence de bandit dans un film de série B des années 1930. Tel est Bahassane Saïd Ahmed Hassani (Ouf! Ouf!), le frère de Djaafar Ahmed Saïd Hassani (Au secours! Au secours!), le prétendu «Vice-président» en charge d’on ne sait exactement quoi. À l’heure qu’il est, même les initiés sont incapables de dire qui des deux frères est plus rapace et vorace que l’autre dès qu’il y a de l’argent public ou privé en vue et à voler. Toujours est-il que son ramage et son verbiage lui ont valu la hideuse appellation de Bahassane Blablas. C’est que cet individu est dans les blablas et fait dans le galimatias.

En réalité, peu de gens l’aiment. En réalité, peu de gens le prennent au sérieux. Depuis que Monsieur Frère s’est mis en tête la folle idée de faire de la politique, il révulse plus d’un. Ce n’est pas quelqu’un de bien. Mais, il n’est pas que Monsieur Frère; il est également Monsieur Vice-beau-frère de la République. Son double statut lui permet de siphonner les finances publiques jusqu’à plus soif. Son frère tient le langage suivant aux opérateurs économiques atterrissant aux Comores: «Si vous voulez que je traite votre dossier avec célérité et diligence, adressez-vous le plus vite à mon frère Bahassane, un avocat de la place. Autrement, les choses risquent de traîner en longueur». C’est ainsi que tous les pigeons finissent par être plumés, dans la mesure où ils doivent s’adresser à Bahassane Blablas.

Ce n’est donc pas le fruit du hasard si du jour au lendemain, Bahassane Blablas est devenu le «Conseiller juridique» de toutes les entreprises publiques des Comores. Son frère l’impose. Djaafar Ahmed Saïd Hassani (Par pitié! Par pitié!), beau-frère en titre de la République, propulse vers les sommets du crime économique son frère Bahassane Blablas, le Vice-beau-frère de la République. Même les contrats pétroliers et gaziers, d’habitude soumis à l’expertise de grands cabinets spécialisés, vont être la chose de Bahassane Blablas. Il ne sera même pas question de consulter les pays producteurs de pétrole et de gaz et de profiter de leur expérience. Bahassane Blablas suffira. Il sait tout. Il connaît tout.

Dans la vie, il n’y a pas de hasard. Il y a le destin. Bahassane Blablas a commencé à remuer la crête depuis que son frère Djaafar Ahmed Saïd Hassani (Allons bon! Allons bon!) a pour leitmotiv: «Je refuse de finir mendiant comme les dinosaures de la classe politique des Comores. Je vais accélérer ma vitesse d’enrichissement. Je ne finirai pas pauvre. Je vais là où il y a de l’argent, et quand je suis là où il y a de l’argent, je me sers». Cela, les Comoriens l’avaient compris depuis bien longtemps. En tout état de cause, ce petit discours prétentieux et méprisant a le don de plaire à Bahassane Blablas, qui pousse des ailes.

Aux dernières nouvelles, Bahassane Blablas est avocat. Avocat! Drôle d’avocat, en réalité. Un seul cas nous permet de constater que Monsieur l’avocat s’assied allégrement sur la déontologie régissant la profession d’avocat. Il n’hésite pas à piocher dans la caisse des clients comme s’il s’agissait de son argent à lui. Le monde entier a en mémoire le crash de l’avion de la Yemenia le 30 juin 2009. Les familles des victimes se battent pour être indemnisées par les compagnies d’assurances. De temps à autre, quelques goulettes de l’argent devant servir à l’indemnisation tombent. Malheureusement, les familles de victimes qui ont eu la faiblesse de choisir Bahassane Blablas pour avocat s’en mordent les doigts. Monsieur le Vice-beau-frère de la République considère que l’argent devant servir à l’indemnisation très partielle de ses clients est le sien propre. Il s’en sert sans parcimonie.

En agissant de la sorte, Bahassane Blablas viole de nombreuses dispositions de la loi du 23 juin 2008 portant organisation de la profession d’Avocat en Union des Comores. Il n’est pas interdit à l’avocat de participer à certaines opérations pécuniaires: «Sous réserve de justifier d’un mandat spécial dans les cas où il est exigé par des dispositions légales ou règlementaires, l’avocat est autorisé, lorsqu’il représente ou assiste autrui, à procéder aux règlements pécuniaires directement liés à son activité professionnelle en observant les règles fixées par la présente loi et les textes pris pour son application et par le règlement intérieur de l’Ordre» (article 65). Seulement, Bahassane Blablas n’a jamais été capable de prouver que quand il est dans le dévergondage de l’argent de ses clients, il a reçu d’eux un quelconque «mandat spécial». Il se contente de dépouiller et de plumer ses clients en toute illégalité.

En plus, la traçabilité des opérations pécuniaires de l’avocat doit être assurée. C’est pour cela que «l’avocat ne peut procéder aux règlements pécuniaires portant sur les fonds, effets ou valeurs reçus à l’occasion de son activité professionnelle que par l’intermédiaire d’un compte bancaire professionnel de dépôt en observant les prescriptions de comptabilité prévues pour son utilisation» (Article 66). Cette règle déontologique est le cadet des soucis de Bahassane Blablas, qui dispose de l’argent d’indemnisation de ses clients sans le moindre souci de traçabilité. Il pique dans la caisse des clients et se moque du reste. Son statut de Monsieur Vice-beau-frère et de Monsieur Frère lui ouvre toutes les portes du crime et de la honte.

Par ailleurs, on sait que «les opérations de chaque avocat sont retracées dans des documents comptables destinés, notamment, à constater les versements de fonds et remises d’effets ou valeurs qui lui sont faits au titre de ses opérations professionnelles; ainsi les opérations portant sur ces versements ou remises. Cette comptabilité est tenue dans les conditions fixées par la délibération du Conseil de l’ordre» (Article 67). Bahassane Blablas ne tient pas une telle comptabilité parce qu’il ne veut pas être interrogé sur ce qu’il fait de l’argent reçu au titre d’indemnisation de ses clients, frappés par le deuil consécutif au crash de l’avion de la Yemenia, le 30 juin 2009.

Les deux frères d’Itsandra se voient et se croient arrivés. Djaafar Ahmed Saïd Hassani (Assez! Assez!) se voit Président de la République par les artifices de la Constitution, au regard de ce qui peut éventuellement arriver au lendemain des 900 jours passés à Bête-Salam par le beau-frère et «pouvoiriste» polygame Azali Assoumani Boinaheri dit Bakapihi, «Le Père qui ne prépare jamais à manger». Pour sa part, Bahassane Blablas, battu aux élections législatives de 2015 par Maître Fahmi Saïd Ibrahim (le seul Député élu successivement en 2009 et en 2015), a une revanche à prendre sur le destin. Il veut devenir le Président de l’Assemblée de l’Union des Comores au cours de la prochaine législature. Bon courage…

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Jeudi 28 décembre 2017.


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