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Ahmed Sambi & Co contre le Droit international public

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Ahmed Sambi & Co contre le Droit international public

La galaxie crypto-sambiste seule pour l’incendie d’une Ambassade

Par ARM

   Ce samedi 9 janvier 2016, à l’Aéroport de Hahaya, Maître Ibrahim Ali Mzimba, ancien ministre des Affaires étrangères et actuel colistier pour la Grande-Comore du Gouverneur Mouigni Baraka Saïd Soilihi dans la perspective de l’élection présidentielle, expliquait à Ahamada Ahamadi, secrétaire général du ministère comorien des Relations extérieures, que les Comores étaient allées trop loin dans la condamnation de la République islamique d’Iran sur le sol de laquelle l’Ambassade du Royaume d’Arabie Saoudite a été incendiée par la foule sans que les forces de l’ordre n’interviennent. Selon Maître Ibrahim Ali Mzimba, les Comores ne devaient pas prendre une position nationale aussi tranchée sur cette très grave crise diplomatique et devaient laisser la Ligue des États arabes (LÉA) s’occuper de cette patate chaude. S’engagea alors un grand débat géopolitique et géostratégique sur la rivalité entre l’Arabie et l’Iran en océan Indien occidental. Dans la foulée, un diplomate comorien affirma le plus sérieusement du monde que Nimr Baqer Al-Nimr, dignitaire chiite, dont l’exécution en Arabie Saoudite le samedi 2 janvier 2016 a été le casus belli entre les deux pays, avait été le maître d’école d’Ahmed Sambi lors de ses promenades estudiantines ratées en Iran! Stupeur dans la salle.

   Même si, pour l’instant, il est difficile d’affirmer ou d’infirmer cette information sulfureuse, force est de constater que le comportement des crypto-sambistes l’accréditent. Ces derniers perdent les pédales et se lancent dans des élucubrations pour le moins pitoyables, affichant une ignorance totale des réalités internationales. Voici ce qu’ils ont écrit sur leurs blogs de propagande haineuse: «Quant à l’Iran, son appui est multi formes [Sic: «multiforme» et non «multi formes»], car outre la formation d’une partie de nos étudiants, la coopération avec ce pays ami a permis la réalisation de plusieurs infrastructures, à savoir, des dispensaires, des écoles professionnelles, deux hôpitaux implantés à Anjouan et à Mohéli pour ne citer que ceux-là et même le bateau qui a servi à l’AND pour la libération d’Anjouan. Il est étonnant de voir aujourd’hui l’Union des Comores, à défaut de jouer les bons offices, prendre parti dans ce conflit. À se demander pourquoi les Comores s’invitent dans ce conflit vieux de plus de 30 ans entre les 2 grandes puissances du Moyen-Orient, qui s’affrontent historiquement pour l’hégémonie régionale et en compétition sur le marché du pétrole. Cette réaction maladroite digne d’une diplomatie sans queue ni tête gêne plus d’un. D’aucuns voient l’octroi, il y a un mois, d’une enveloppent [Sic: «Enveloppe» et non «enveloppent»] de 40 millions d’euros par l’Arabie Saoudite, sous forme “d’aide budgétaire”, pour payer les arriérés comme origine de cette décision insensée. Pendant que d’autres n’hésitent pas à assimiler ce [Sic: «Cette» et non «ce»] soi-disant aide budgétaire à une corruption déguisée, ce qui porte gravement atteinte à notre souveraineté. Force est de constater que ce régime en panne d’idée et de solutions pour répondre aux aspirations légitimes du peuple cherchent [Sic: «Cherche» et non «cherche»], par la voie de ses griots et ceux qui sont chargés de la propagande, à manipuler les comoriens [Sic: «Les Comoriens» et non «les comoriens»], en mettant en exergue un conflit religieux qui n’existe pas dans notre pays».

   Naturellement, celui qui a écrit ces lignes malheureuses n’est pas un spécialiste du Droit international et des Relations internationales, et n’est pas animé de bonne foi. Ses affirmations hâtives relèvent d’une ignorance totale des réalités internationales contemporaines. Pour tout dire, l’Iran n’aide pas les Comores, mais y déploie sa propagande du Chiisme. D’ailleurs, au cours de la discussion de Hahaya, avait été évoquée l’attribution par Ahmed Sambi à l’Iran d’un bâtiment construit par l’Union européenne pour le développement de l’artisanat aux Comores. Pour ce qui est de la prétendue aide de l’Iran aux étudiants comoriens, il s’agit d’un poison, et en son temps, Jacques Foccart le signalait: «Une menace qui vise plus spécifiquement les Comores vient des milieux islamistes, notamment d’un groupe basé au Kenya. Or, l’absence de réaction française ne se justifie pas par un manque de moyens. Les bacheliers comoriens qui veulent faire des études supérieures souhaitent tous, ou presque, aller à l’université de la Réunion. Ils sont deux cents ou deux cent cinquante par an. On leur donne quatre bourses. Résultat: les autres vont en Iran, en Arabie Saoudite ou dans les Émirats, où ils sont accueillis à bras ouverts. C’est du moins ainsi que je vois la situation»: Jacques Foccart: Foccart parle. Entretiens avec Philippe Gaillard, Tome II, Fayard et Éditions Jeune Afrique, Paris, 1997, p. 440.

   Et il n’est pas inutile de préciser que, déjà en 1993, il avait été constaté qu’«environ cent soixante jeunes Comoriens sont partis étudier en Iran. Sur place, ils sont pris en charge par le Front islamique de Libération des Comores. Quelques dizaines d’entre eux ont été envoyés en Afghanistan se battre aux côtés des moudjahidin. Certains sont rentrés au pays, une douzaine sont en Algérie, intégrés au sein du GIA (Groupe islamique armé), auteur des attentats antifrançais, affirme une source comorienne. En novembre [1993], une perquisition dans les milieux islamistes en France a permis de découvrir des documents prouvant que des fonds iraniens à destination du FIS algérien passaient par la Banque internationale des Comores, à Moroni»: Mireille Duteil: Scoop. Poudrière comorienne, Le Point n°1120, Paris, 5 mars 1994, p. 21. Pourtant, les crypto-sambistes estiment que l’Iran aide les Comores en formant des étudiants comoriens qui finissent dans le terrorisme international.

   Par ailleurs, il n’y a aucun hôpital iranien à Mohéli, celui existant sur l’île étant construit par la France depuis la période coloniale. La réaction de la diplomatie comorienne n’est donc pas «maladroite» mais réaliste: les Comores ont plus à gagner avec l’Arabie Saoudite qu’avec l’Iran. Du reste, les crypto-sambistes devraient lire James N. Rosenau, pour qui la politique extérieure est l’«effort d’une société nationale de contrôler son environnement externe par la préservation des situations favorables et la modification des situations défavorables». Et puis, quand les Comores ont reçu de l’Arabie Saoudite une aide budgétaire en décembre 2015, la crise diplomatique irano-saoudienne n’avait pas encore éclaté. Où sont les «infrastructures» de l’Iran aux Comores? Il n’y a aux Comores que des Fondations iraniennes à l’utilité douteuse puisque n’apportant aucune aide aux Comores. Et on sait ce qu’il est advenu du fumeux projet de raffinage de pétrole iranien au Yémen avant son acheminement vers les Comores, où il devait coûter quelques centimes seulement et être vendu à des pays étrangers. Ce fut du vent.

   D’ailleurs, on se demande pourquoi les crypto-sambistes n’assimilent pas à une «corruption déguisée» l’aide budgétaire qu’Ahmed Sambi avait reçue du Qatar pour payer 9 mois de salaire et dont il n’avait payé que 7 mois! L’aide de l’Arabie Saoudite aux Comores n’entame en rien la souveraineté nationale des Comores. Cette aide est naturelle et logique parce que dans les relations internationales, chaque État défend son intérêt et rien que son intérêt. Les crypto-sambistes sont tellement inféodés à l’Iran qu’ils ont recours à la terminologie de ce pays contre le Royaume d’Arabie Saoudite. C’est ainsi qu’ils désignent l’Arabie Saoudite par «le pays des Saoud» pour ne pas parler d’Arabie Saoudite, nom officiel du pays, étant noté que «Khomeyni répugne même à employer l’expression “Arabie Saoudite” et préfère parler du “gouvernement du Hedjaz” [¼]. Après une attaque en règle contre les “imbéciles qui se sont arrogé la garde des lieux saints”, Khomeyni alla jusqu’à déclarer que désormais “la libération de La Mecque passe avant celle de Kerbala et celle de Jérusalem”»: Mohammad-Reza Djalili: Diplomatie islamique. La stratégie internationale du khomeynisme, PUF, Paris, 1989, p. 162. Depuis le début de la crise, l’Iran ne parle que des «Al-Saoud» et non de l’Arabie Saoudite…

   Par ailleurs, il est des choses que les crypto-sambistes sont incapables de comprendre: l’Iran, en tant qu’État accréditaire, a une obligation internationale de protection sur toutes les missions diplomatiques se trouvant sur son sol. Or, quand l’Ambassade d’Arabie Saoudite a été attaquée et incendiée par des Iraniens, cette obligation n’a pas été respectée. L’Iran avait laissé faire. Et on sait que jamais la destruction des locaux diplomatiques saoudiens n’aurait pu se faire sans l’accord et l’aval des autorités iraniennes. En plus, il s’agit d’une répétition puisque de 1979 à 1981, durant 444 jours, la République islamique d’Iran avait séquestré le personnel diplomatique et consulaire des États-Unis, en toute illicéité au regard des règles du Droit international public et de l’Islam. Les locaux diplomatiques et consulaires états-uniens en Iran avaient été saccadés. Ces agissements sont contraires aux règles de l’Islam et du Droit international public. La crise de 1979-1981 avait fait dire à Aboul-Hassan Bani-Sadr, ministre des Affaires étrangères puis premier Président de la République islamique d’Iran, qu’en réalité, «c’est l’Iran qui est devenu l’otage des Américains»: Aboul-Hassan Bani-Sadr: L’espérance trahie, SPAG Papyrus Éditions, Paris, 1982, p. 146.

   De surcroît, il est difficile de comprendre la réaction de l’Iran quand on sait que ce pays est l’un de ceux qui, dans le monde contemporain, appliquent le plus la peine de mort, et on n’a jamais entendu l’Arabie Saoudite s’ingérer dans ses affaires nationales à la suite de l’exécution d’un Sunnite en Iran, en dénonçant celle-ci. Donc, les crypto-sambistes n’étonnent personne puisqu’ils ne font que défendre les intérêts personnels de leur chef Ahmed Sambi, l’enfant chéri de la République islamique d’Iran, et de son enfant gâté, le Caporal Bourhane Hamidou.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Mardi 12 janvier 2016.


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