Actualité de la lettre ouverte à l’Ambassadeur de France
Actualité de la mendicité des acteurs politiques comoriens
Par ARM
Les mufleries, goujateries, mauvaises manières, désobligeances, écarts de langage et de comportement de Houmed Msaïdié Mdahoma, ministre des Tontines («Chikowa» ou «Mtango») et insulteur officiel, surtout à l’égard des patriotes comoriens vivant en France, ont poussé des fidèles lecteurs et lectrices à demander la publication de la lettre ouverte du mardi 14 janvier 2014 adressée à M. Philippe Lacoste, alors Ambassadeur de France aux Comores. Voici la lettre ouverte en question dans son intégralité…
Lettre ouverte à M. Philippe Lacoste, Ambassadeur de France aux Comores
Du dernier des Comoriens en France au tout premier des Français aux Comores
Par ARM
Excellence Monsieur l’Ambassadeur,
J’ai l’honneur de venir auprès de votre très haute bienveillance solliciter un service que vous ne me rendrez pas et que vous ne rendrez pas à la paisible communauté comorienne de France. Ce service est à la fois simple et compliqué: le refus d’un visa d’entrée et de séjour en France aux politiciens comoriens qui n’ont aucune mission officielle sur le territoire de la France métropolitaine mais qui veulent y séjourner pour profiter d’un système de Sécurité sociale qu’ils refusent de mettre en place chez eux, aux Comores, et aux politiciens comoriens qui, n’ayant rien à faire aux Comores, débarquent dans les villes françaises pour empêcher les honnêtes Comoriens de vivre en paix, les impliquant dans des activités politiques à la visibilité douteuse et à la lisibilité incertaine. Leurs meetings dans les salles de fêtes, les rencontres plus ou moins secrètes dans les cafés, gares de métro et restaurants, et les «invitations» faites à ces politiciens par des travailleurs ayant leurs propres problèmes étranglent les Comoriens de France qui, en plus, doivent acheter à ces politiciens des cadeaux pour eux-mêmes et pour leurs familles et leurs nombreuses copines, par pure tradition, car ces gens-là se sont enrichis considérablement sur le dos des Comoriens. Les Comoriens de France n’en peuvent plus.
La France a une tradition d’accueil et d’hospitalité qui l’honore. Mais, cette tradition est devenue plus profitable aux puissants qu’aux démunis. La courtoisie internationale impose de règles d’accueil et d’hospitalité, dévoyées par les détenteurs des passeports diplomatiques insouciants et qui n’ont rien fait de bien pour leur propre pays. Pourquoi s’empresseraient-ils de construire un hôpital aux Comores alors qu’en cas de moindre problème sanitaire, ils sont à Paris pour se faire soigner et faire soigner leurs copines? Faut-il raconter l’histoire cocasse de ce Vice-président de la République qui utilise la carte d’aide médicale de son frère pour se faire soigner gratuitement en France, alors que, quand une chaîne de la Télévision française s’intéresse à la fraude à la Sécurité sociale, elle plongera dans l’univers des plus démunis?
En novembre 1986, le Président Thomas Sankara du Burkina Faso accueillait son homologue français François Mitterrand à Ouagadougou. Les deux hommes ont échangé des propos très «virils» au cours de ce que Michel Aurillac, alors ministre français de la Coopération, qualifiera de «soirée mémorable» (Michel Aurillac: L’Afrique à cœur. La coopération: un message d’avenir, Berger Levrault, Paris, 1987, 264 p.). Dans le discours du fougueux Thomas Sankara, on relève le passage suivant: «C’est dans ce contexte, Monsieur François Mitterrand, que nous n’avons pas compris comment des bandits, comme Jonas Savimbi, des tueurs, comme Pieter Botha, ont eu le droit de parcourir la France si belle et si propre. Ils l’ont tachée de leurs mains et de leurs pieds couverts de sang. Et tous ceux qui leur ont permis de poser ces actes en porteront l’entière responsabilité, ici et ailleurs, aujourd’hui et toujours».
Comme vous pouvez donc le noter, même les chefs d’État constatent que des abus sont commis en matière d’accueil et d’hospitalité, puisque ceux qui sont privilégiés peuvent être des «bandits» et des «tueurs». Même en pays paisible, les Comores ont leurs «bandits» et leurs «tueurs», qu’on voit souvent à Paris, Marseille, Nice, Dunkerque, La Courneuve et ailleurs, en train de mentir aux Comoriens. Nos chers politiciens sont tellement reconnaissants envers la France, dont ils sollicitent le visa, qu’ils ont fait de la francophobie et du discours francophobe leur fonds de commerce politique, convaincus qu’ils sont que plus ils se montrent hypocritement contre la France, mieux ils seront vus par les Comoriens, alors qu’à aucun moment, les Comoriens n’ont été des francophobes. Alors que les Comoriens installés en France, et dont nombreux sont également Français, transfèrent quelques 95 milliards de francs comoriens par an vers les Comores, pour un budget de 29 milliards de francs, ils sont les Comoriens les plus méprisés par les autorités comoriennes, qui vont jusqu’à condamner à mort leurs mouvements politiques en France, par une loi liberticide destinée à supprimer de fait les partis politiques, notamment ceux qui permettent aux Comoriens de France d’avoir une activité politique. Or, ceux qui interdisent une activité politique aux Comoriens de France sont les premiers à solliciter d’eux le financement de leurs campagnes électorales, la préparation de leurs projets de société, qu’ils ne respecteront jamais, leur mobilisation lors des meetings afin que les Comoriens qui vivent aux Comores voient la mobilisation populaire au profit des mêmes… Ils ont poussé la gentillesse jusqu’à demander aux Comoriens expatriés de résider aux Comores au cours des 6 mois qui précèdent l’élection, comme si l’éloignement du territoire des Comores avait des effets négatifs sur leur sentiment de Comoriens.
«Querelles comoro-comoriennes, qui ne regardent pas la France», me diriez-vous. Il y a de ça. Seulement, il faut aller au-delà du discours, parce que les chantres du «nationalisme et du patriotisme», ceux qui s’attribuent le titre de «vrais Comoriens», diront ce qu’ils voudront dire, mais le destin des Comores est un destin dans lequel apparaît la France, le principal partenaire des Comores. L’idéaliste que je suis a la faiblesse de croire que la France a encore de l’influence sur les autorités comoriennes. Je ne vous apprendrais rien en signalant que cette influence est multiple et qu’elle s’exerce notamment par le moyen des visas. J’ai encore en mémoire la panique qui avait régné dans les cercles du pouvoir aux Comores quand, en mars 2011, l’Ambassade de France à Moroni avait suspendu l’octroi des visas aux Comoriens.
De fait, dans la demande impossible que je vous adresse, en examinant la possibilité fort salutaire d’adopter des restrictions pour les visas sollicités par les politiciens comoriens, vous rendrez un énorme service au peuple comorien. Hélas! Il y a la courtoisie internationale et ses contraintes, mais ça aurait été vraiment sain si vous pouviez dire à ces politiciens comoriens qui affament leurs compatriotes: «Notre solidarité avec le peuple martyr des Comores nous empêche de vous délivrer un visa d’entrée et de séjour en France», «Le peu de cas que vous faites de la bonne gouvernance, de l’État de Droit et de la démocratie dans ce pays nous impose de vous refuser un visa pour la France», «L’esprit et les idéaux de la Révolution de 1789, qui ne semblent pas être votre préoccupation majeure, nous imposent de vous refuser un visa pour la France». Quelle belle musique ça aurait été. Je ne perds pas espoir. J’espère.
Comme cela n’est pas envisageable, serait-il possible de demander à ces politiciens comoriens de ne pas mener d’activités politiques en France, dans la mesure où eux-mêmes ne verraient pas d’un bon œil qu’un homme politique français fasse du «prosélytisme politique» aux Comores? À l’occasion, nos politiciens peuvent être chatouilleux et sourcilleux, quand il s’agit de se montrer faussement préoccupés par les «intérêts invisibles» de la nation comorienne, qu’ils bafouent eux-mêmes, au gré de leurs intérêts de personnes et de clans.
Ma demande ne pouvant «bénéficier» que d’une fin de non-recevoir de votre part, je me sens quand même soulagé de vous l’avoir transmise. C’est par devoir citoyen que je vous l’ai adressée car je suis convaincu que toute mesure prise par les autorités françaises envers les Comores a une résonnance très particulière, et les chantres du «vrai nationalisme» ne ratent jamais une occasion pour monter en épingle même un article «hostile» paru dans la presse française sur les dirigeants comoriens, dont la réputation, très mauvaise, n’est plus à faire.
En tout état de cause, le Comorien n’attend pas des autres partenaires des Comores qu’ils incitent les dirigeants de notre pays à plus de sagesse. Par contre, compte tenu du magistère que la France exerce sur les dirigeants comoriens, seul ce pays peut inciter ces dirigeants des Comores à un peu plus de sérieux. Refuser un visa d’entrée et de séjour en France aux politiciens comoriens serait la pire des calamités pouvant arriver à ces gens qui n’ont pas fait la preuve de leur sensibilité envers les problèmes vécus par leurs concitoyens dans la misère.
Veuillez agréer, Excellence Monsieur l’Ambassadeur, l’assurance de ma très haute considération.
Par ARM
© www.lemohelien.com – Mardi 14 janvier 2014.
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Lundi 14 octobre 2019.