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Ntsoudjini, entre terreur nationale et honte nationale

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Ntsoudjini, entre terreur nationale et honte nationale

La dictature croit-elle vraiment tenir longtemps encore?

Par ARM

       La terreur qui s’abat sur Ntsoudjini, en Grande-Comore, depuis le lundi 6 juillet 2020 est un crime. Des militaires qui ne respectent que les ordres du dictateur fou Assoumani Azali Boinaheri terrorisent toute une population. La recherche de Mouigni Baraka Saïd Soilihi, Président du Comité national de Transition (CNT), par l’Armée d’oppression et de répression a donné lieu à une violence inouïe. Les maisons de Mouigni Baraka Saïd Soilihi et Abdallah Agwa sont vandalisées, leurs familles terrorisées, les leurs arrêtés arbitrairement. Ces images-là, les Comoriens ont l’habitude de les voir, mais à la télévision, en provenance de l’étranger.

Où est Ibrahim Abdourazak dit Razida, porte-parole de l’opposition? Il a été enlevé comme dans les films sur les gangsters. Les gangsters du présent récit sont les militaires obéissant au fasciste Bellou Magochi, Directeur du Cabinet du tyran chargé de la Défense.

Où est Moustoifa Saïd Cheikh, leader historique du nationalisme comorien? Quand il apprit qu’il était recherché par la Gendarmerie, il a pris lui-même le taxi pour se rendre au siège de cette dernière. Il y est toujours. On dit qu’à son domicile, on a «découvert» autant d’armes et de munitions que celles qui ont servi durant la Seconde Guerre mondiale.

Où est Mouigni Baraka Saïd Soilihi? Il est à la fois à Mayotte, à l’Ambassade de France, à l’Ambassade d’Afrique du Sud à Moroni et partout aux Comores, à l’étranger et même sur Neptune. On imagine qu’il a commis le plus horrible des crimes contre l’humanité. Ça, oui. N’a-t-il pas chanté l’hymne national de son pays le jour de la célébration du 45ème anniversaire de son indépendance? Il aurait dû faire comme Moustoifa Saïd Cheikh: se rendre volontairement à ses bourreaux, dans la mesure où il n’a commis aucune femme. Son épouse a raison d’exprimer sa fierté puisque son mari n’a violé aucune loi.

Pendant que l’ancien Ambassadeur Ali Mlahaïli était à Anjouan pour réclamer des repas régionaux du Mboudé, le pays est à feu et à sang. Les Comores ont tristement renoué avec ce que Daniel Junqua avait tristement appelé «Les Tontons Macoutes à la comorienne», pour qualifier les tortionnaires sous Ali Soilihi, quelques jours avant la chute de ce dernier: Daniel Junqua: Quand les «Mapindouzi» font la loi, Le Monde, Paris, 4 mars 1978.

Seulement, après le putsch du 13 mai 1978, les Comoriens avaient pardonné ce qui s’était passé depuis le 3 août 1975. Cette fois-ci, il n’y aura pas de pardon. 42 ans plus tard, les tortionnaires et persécuteurs actuels savent qu’ils font le mal, mais le font. Je me souviens d’une scène qui a eu lieu à la plage de Fomboni en 1979. Un membre grand-comorien du Commando Moissi, la branche de l’Armée d’Ali Soilihi surnommée «Les Tontons Macoutes à la comorienne», était de retour à Mohéli, où il avait semé la terreur de novembre 1977 à mai 1978. Les Mohéliens le virent et se jetèrent sur lui pour le tuer. L’Armée était intervenue.

L’attitude sauvage et honteuse des militaires face à leurs frères et sœurs qu’ils devaient protéger, fait penser au Roi Hassan II sur les conclusions qu’il avait tirées de la tentative d’assassinat du 16 août 1972, quand des militaires avaient tiré sur son avion: «Le lendemain du coup manqué de 1972, j’ai réuni les responsables ici, à Skhirat. “Ça va me demander du travail, leur ai-je annoncé, mais je vais vous reprendre en main. Vous avez besoin de faire de la politique”. C’est ainsi que j’ai commencé à politiser les cadres importants de l’armée, pour qu’ils n’aient plus l’impression d’être des citoyens amputés. Je leur ai expliqué qu’il fallait absolument qu’ils connaissent les réalités de la politique régionale, et cela s’est révélé très efficace lorsqu’il a fallu foncer au Sahara. Je leur ai aussi déclaré: “Le jour où il y aura des grèves, vous aurez certainement un cousin ou un frère parmi les grévistes. Il faut que vous sachiez pourquoi ils se sont lancés dans cette action et s’ils ont raison”»: Hassan II: La Mémoire d’un Roi. Entretiens avec Éric Laurent, Plon, Paris, 1993, p. 175.

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Jeudi 9 juillet 2020.


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