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La guerre civile et populaire a commencé à Anjouan

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La guerre civile et populaire a commencé à Anjouan

La «Ripoux-blique» de Mitsoudjé reste dans le mépris

Par ARM

     Le 10 juillet 1971, quelque 1.500 soldats marocains avaient essayé de renverser le Roi Hassan II au Palais royal de Skhirat, près de Rabat, à quelques kilomètres du quartier où j’ai passé mes 13 dernières années au Maroc. Ces militaires, conduits par des officiers félons, avaient échoué, mais avaient fait 110 victimes, dont l’ancien Premier ministre Ahmed Bahnini (1963-1965), Marcel Dupret, Ambassadeur de Belgique au Maroc, etc. Il fallait tirer les leçons de cette folie meurtrière.

Voici le gouvernement réuni fin juillet 1971 pour le premier conseil des ministres depuis les événements sanglants de Skhirat. Le Général Mohamed Oufkir, ministre de la Défense, qui avait combattu les putschistes, est présent. Laissons Stephen Smith raconter la suite: «Autour de Hassan II, les membres du gouvernement se lèvent les uns après les autres pour de brefs exposés. Rivalisant de formules pour plaire au roi, chacun défend son bilan, chacun s’engage à poursuivre dans la voie tracée. Le coup de Skhirat est présenté comme l’acte isolé d’une horde de soldats drogués. Soudain, le poing d’Oufkir s’abat sur la table. Bousculant sa chaise, il se lève, sort son pistolet, un souvenir d’Indochine qu’il s’est remis à porter depuis le putsch.

     “Si vous refusez de changer, si chacun de nous persiste à ne pas vouloir tirer les leçons qui s’imposent, je préfère pour ma part en terminer tout de suite plutôt que de vivre un deuxième Skhirat et de me faire tuer en maillot de bainˮ. Sidérés, les ministres le dévisagent. Nul n’ose l’interrompre, pas même le roi. “J’ai tout donné à Sa Majesté, je suis son serviteur… Mais la monarchie doit être la meilleure des républiquesˮ. Oufkir pose son arme sur la table. Il parle du discrédit populaire dont souffre le régime, de la corruption qui règne à tous les échelons. Il cite des dossiers précis. Chacun se reconnaît. Aucun de ceux sur lesquels ses yeux se fixent ne soutient son regard. Finalement, Hassan II se lève, prend le général par l’épaule et l’entraîne dans un salon attenant. Les deux hommes se parlent, comme ils ne sont pas parlé depuis longtemps. Quelques jours plus tard, le 4 août, le roi promet une “ouvertureˮ et annonce des mesures sociales»: Stephen Smith: Oufkir. Un destin marocain, Hachette Littératures, Collection «Pluriel», Paris, 2002, pp. 306-307.

Le 13 juillet 1971, le Roi Hassan II avait déclaré lors d’un entretien qu’il avait accordé à Jean Mauriac (AFP): «Je ne changerai pas de politique, mais, bien sûr, je vais changer quelque chose dans la façon de gouverner mon pays, à commencer par moi-même. Il est certain que ces événements ne sont pas des événements spontanés. Ils ne sont que la stratification, d’une part, d’un certain nombre de conjonctures, et d’autre part, d’un certain nombre d’erreurs d’appréciation. Dans cette part d’erreurs figurent les miennes. Vous en dire la nature et le volume est à mon avis prématuré, car tout cela nécessite une introspection extrêmement scientifique».

Nous voici le 16 août 1972. Le Roi Hassan II vient de France via l’Espagne. Dès que son Boeing entra sur l’espace aérien marocain, il est attaqué par des avions de l’Armée marocaine sur ordre du… Général Mohamed Oufkir. Même atteint, l’avion royal arrive à se poser à l’aéroport de Salé, la ville jumelle de Rabat. Une fois de plus, le Roi Hassan II sort vivant de la folie meurtrière, mais Mohamed Oufkir perd la vie le même jour. Le Roi entama alors une politique d’ouverture envers l’opposition dont l’apothéose a été le gouvernement d’alternance du 14 mars 1998, ouvert à toutes les tendances politiques du pays. Ce gouvernement a scellé la réconciliation définitive du Maroc avec lui-même, dépolitisant la politique.

L’explication a été longue, mais à dessein. Elle a été longue parce qu’il faut que chacun comprenne que les «événements ne sont pas des événements spontanés» et doivent aiguiser la réflexion comme du laser. Au Maroc, le Roi Hassan II et le Général Mohamed Oufkir ont tenu des raisonnements nécessaires à l’intelligence d’une grave crise dans l’appareil d’État. Qu’en est-il des Comores?

     Depuis 2017, le «pouvoiriste» polygame fou Assoumani Azali Boinaheri a engagé les Comores dans la haine entre les îles, dans la détestation entre familles politiques, a déchiré une Constitution qui avait permis la réconciliation aux Comores, a semé la haine dans les cœurs, a détruit les institutions du pays, a érigé sa famille et son village en seuls centres de détention et de distribution du pouvoir aux Comores, a fait du mépris et du narcissisme arrogant ses seules méthodes de gouvernement, se prend pour un monarque de droit divin, croit que sa volonté doit supplanter celle du peuple.

Comme il a semé le vent, il récolte la tempête. Ceci est d’autant plus vrai que la guerre civile a déjà commencé à Anjouan dans la nuit du dimanche 14 octobre 2018. Un dirigeant normal aurait fait de l’introspection afin de reconnaître que la guerre civile d’Anjouan est le fils aîné de sa dictature. Or, au lieu de faire cette introspection et prôner l’apaisement, il a adopté l’attitude contraire. Il continue la bêtise qui a plongé les Comores dans le gouffre.

Pour s’en convaincre, il suffirait à peine d’écouter les élucubrations pathétiques d’un Kiki qui, au lieu de reconnaître les conséquences directes de la politique désastreuse de l’association de malfaiteurs dont il est un membre éminent, continue à entonner les chansons guerrières, menace les patriotes d’Anjouan de représailles, accuse injustement et sans la moindre preuve le Docteur Salami Abdou Salami d’Anjouan et ses collaborateurs d’avoir provoqué une révolte qui est celle de toute une île truffée d’armes à feu, une révolte approuvée par tout le peuple, cite des noms avant le commencement du début d’une enquête, impose le couvre-feu, félicite les forces de la répression, etc. Il n’a rien compris.

Il se permet d’accuser l’opposition d’avoir amputé le gendarme de sa main le 30 juillet 2018 lors de la goujaterie référendaire alors que c’est lui-même qui a orchestré cette amputation, parle de dialogue avec l’opposition, alors que celui-ci, parce qu’il était un monologue de sourds-muets, a été rompu faute de sincérité et de sérieux de la part de la «Ripoux-blique» de Mitsoudjé.

Le moment choisi par les patriotes à Anjouan est très approprié: quand une mission de l’Union africaine se trouve aux Comores. Les masques sont définitivement tombés, et il sera impossible pour la «Républiquette» de village de continuer à nier l’existence d’une grave crise aux Comores. Déjà Kiki a claironné en annonçant publiquement que les Comoriens vivant à Mayotte sont impliqués dans la guerre civile. Où les a-t-il vus? Il fait l’impasse sur ceux venus ailleurs. En tout état de cause, qu’il sache que pour le clash final, celui qui va se solder par la chute mortelle du dictateur fou de Mitsoudjé, il nous verra tous en treillis dans les rues comoriennes. Je serai en tête des troupes parce que, pour rien au monde, je ne raterai cet événement.

Au fait, pourquoi Kiki n’a pas encore annoncé sa candidature à «l’élection présidentielle anticipée» et impossible de 2019? Son pote Saïd Larifou est déjà dans l’arène. Comme on dit à Mohéli, «lors des festivités de la merde, ce sont les pets qui dansent».

Par ARM

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© www.lemohelien.com – Lundi 15 octobre 2018.


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