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Faïza Soulé Youssouf, soutenue par l’UPF et RSF

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Faïza Soulé Youssouf, soutenue par l’UPF et RSF

Assoumani Azali et ses chefs du Hedjaz contre la presse

Par ARM

     Les deux événements ont eu lieu au même moment. L’Arabie Saoudite et sa lointaine colonie de l’océan Indien appelée Comores se ridiculisent et se déshabillent aux yeux du monde entier sur des affaires de graves atteintes aux droits de l’Homme. S’agissant de ces gens du Hedjaz, il faudra rappeler que dans un message très court posté le vendredi 3 août 2018 sur le réseau Twitter, l’appareil diplomatique du Canada a exprimé sa «grave préoccupation» sur les arrestations arbitraires de militants saoudiens des droits de l’Homme, ajoutant: «Nous appelons les autorités saoudiennes à les libérer immédiatement ainsi que tous les autres activistes pacifiques des droits humains».

Il n’en fallait pas plus pour que ceux que l’Ayatollah Moussavi Khomeiny appelait «gouvernement du Hedjaz» ou encore ces «imbéciles qui se sont arrogé la garde des lieux saints» cassent tout ce qu’ils avaient en commun avec le Canada, par pure ignorance et arrogance: rappel de l’Ambassadeur du Hedjaz au Canada et expulsion de celui du Canada au Hedjaz, gel des relations commerciales entre les deux pays, suspension des vols de la Saudia Arabian Airlines vers le Canada, rejet par le Hedjaz des bourses accordées à 8.000 étudiants du Hedjaz par le Canada, etc. La réaction du Hedjaz est débile et démesurée. Et, le Canada a agi de manière honorable en prenant une position très claire sur l’incarcération crapuleuse de Samar Badawi, la sœur de Raif Badawi, un blogueur du Hedjaz emprisonné stupidement dans son pays pour ses écrits, et dont la famille vit en exil au Canada.

Pour sa part, l’élève comorien des gens du Hedjaz, le «pouvoiriste» polygame fou Assoumani Azali Boinaheri dit Bakapihi, «Le Père qui ne prépare jamais à manger», n’a rien trouvé de mieux à faire que de persécuter haineusement l’une des meilleures journalistes des Comores: Mme Faïza Soulé Youssouf. Cette admirable et talentueuse journaliste est injustement accusée pêle-mêle de donner une «mauvaise image» des Comores, incarnées aujourd’hui par la sinistre «Ripoux-blique» de Mitsoudjé, d’être membre du Parti Juwa (ce qui est faux et non interdit par la Loi), et même d’être complice des séides de Kiki qui ont amputé un gendarme de sa main. Grisé par un pouvoir éphémère par définition, Kiki a poussé la bêtise jusqu’à menacer de poursuites judiciaires Mme Faïza Soulé Youssouf, alors qu’elle n’a déformé ni la vérité, ni les images. Ce crime a provoqué une levée des boucliers en océan Indien occidental. Maintenant, l’Union internationale de la Presse francophone (UPF) et Reporters sans Frontières ont pris les choses en main.

Voici le communiqué de l’UPF.

Communiqué de l’Union Internationale de la Presse Francophone

Halte aux menaces et aux pressions sur les journalistes comoriens

Pour avoir simplement fait son travail, Faïza Soulé Youssouf, journaliste comorienne et refondatrice de la section comorienne de l’UPF, se trouve aujourd’hui sous le coup de graves menaces prononcées par le ministre de la Communication, ministre de l’Intérieur comorien. On lui reproche d’être complice d’assaillants qui ont agressé un gendarme et fait irruption dans un bureau de vote au moment du référendum de fin juillet. Cette relation de faits avérés a été réalisée avec tout le recul et le professionnalisme dont Faïza Soulé Youssouf a toujours fait preuve. S’appuyant sur cette relation, il lui est reproché également de «ternir l’image» de son pays… Ce qui ternit l’image du pays, ce sont les atteintes intolérables à la liberté de la presse et les menaces ainsi proférées contre notre consœur!

C’est pourquoi l’Union Internationale de la Presse Francophone apporte sa solidarité agissante à Faïza Soulé Youssouf et à toutes et tous les journalistes comoriens qui luttent pour défendre la liberté de la presse et une information ouverte et complète dont les Comoriennes et les Comoriens ont besoin. Elle assure Faïza, ses consœurs et ses confrères de son entière solidarité et veillera, en liaison avec l’ensemble des organisations de défense des droits humains, à l’arrêt immédiat de toute poursuite et de toute pression sur les journalistes et les médias comoriens.

Fait à Paris, le 7 août 2018.

Naturellement, l’UPF, dont j’ai l’honneur d’être membre, est à remercier.

Voici ce qu’en dit l’ONG Reporters Sans Frontières (RSF).

     Comores: une journaliste menacée de poursuites par le ministre de l’Intérieur

     La journaliste d’un quotidien public comorien a été publiquement menacée de poursuites judiciaires par un ministre pour sa couverture du référendum constitutionnel. Reporters sans frontières (RSF) dénonce une multiplication inédite des atteintes à la liberté de la presse ces dernières semaines aux Comores. Les médias de plusieurs îles de l’océan Indien parlent désormais d’une «affaire Faïza» du nom d’une journaliste d’Al-Watwan, le quotidien public de référence aux Comores, ouvertement menacée par le ministre de l’Intérieur et de l’Information. Dans une interview, Mohamed Daoudou a reproché à la reporter Faïza Soulé Youssouf d’avoir montré une «très mauvaise image du pays» et menacé de la poursuivre en justice pour sa couverture du référendum constitutionnel controversé adopté le 30 juillet dernier aux Comores.

Trois jours plus tôt, la journaliste avait publié un article dans le quotidien français Le Monde, relayant les principales critiques exprimées au cours de la campagne référendaire, comme la possibilité pour Azali Assoumani, le Président sortant, de se présenter à sa propre succession ou encore l’inscription dans la Constitution de l’Islam sunnite de rite chafiite comme seule religion constitutive de l’identité nationale. Lors du référendum du 30 juillet, le ministre a également reproché à la journaliste d’avoir témoigné en direct sur les réseaux sociaux de l’agression d’un gendarme dans un bureau de vote de la capitale Moroni. Son accréditation pour la couverture du scrutin lui a été retirée quelques heures plus tard.

«Nous demandons au ministre de mettre fin à cette cabale contre une journaliste qui n’a fait que son travail et de tout faire pour stopper la dégradation inédite de la liberté de la presse aux Comores», déclare Arnaud Froger, responsable du bureau Afrique de RSF. «Il en va de l’image et de la liberté d’information d’un pays, qui faisait jusque-là plutôt figure de bon élève dans la région et sur le continent africain». Une vingtaine de reporters se sont réunis sur la place de l’Indépendance à Moroni lundi 6 août pour témoigner de leur solidarité avec leur consœur et un comité de défense de la liberté de la presse rassemblant plusieurs dizaines de journalistes des îles de l’océan indien a été créé. Dans un communiqué, l’Union internationale de la presse francophone (UPF) s’est également inquiétée des «menaces» et «pressions» exercées sur les journalistes comoriens.

Mardi, alors que les auteurs présumés de l’agression du gendarme en marge du référendum constitutionnel étaient auditionnés au palais de justice de Moroni, Abderemane Ahmed Ibrahim, journaliste à HaYba FM, a été giflé par un gendarme pour les avoir pris en photo lors de leur arrivée au tribunal. Jeudi 12 juillet, Ahmed Ali Amir, le directeur général d’Al-Watwan, avait été démis de ses fonctions par décret présidentiel. Un limogeage intervenu à moins de trois semaines de la tenue du référendum et peu de temps après la publication d’un édito dans lequel le journaliste estimait qu’il était essentiel que «son média de service public» permette un «un débat fécond» sur le projet de révision constitutionnel. «Plus on s’est rapproché de l’échéance, moins les voix critiques étaient tolérées par le pouvoir», raconte le journaliste joint par RSF. Le ministre de l’Intérieur et de l’Information n’a pas répondu aux appels et au SMS émis et envoyé par RSF. Les Comores occupent la 49ème place dans le Classement mondial de la liberté de la presse établi par RSF en 2018.

Le commentaire du site www.lemohelien.com: Les Comores sont tombées du tomatier.

www.lemohelien.com – Mercredi 8 août 2018.


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