Saïd Bacar écrit un livre intitulé «La Sorcière de Satan»
Il destine son pamphlet à sa belle-sœur Hadidja Aboubacar
Par ARM
Du 6 juillet au 22 août 2022, j’ai passé les meilleures vacances au monde: enfermé chez moi, tout seul, travaillant à la rédaction de livres, entièrement terminés. J’ai eu l’honneur d’assister à un mariage à Mliha et à deux pique-niques dans mon jardin avec des proches. J’ai ostensiblement et superbement ignoré les réseaux sociaux et l’actualité rabougrie, rachitique et ennuyeuse des Comores. Ce samedi 3 septembre 2022, deux frères mahorais de Labattoir m’ont invité chez moi pour un autre pique-nique au cours duquel nous avons refait le monde, dénoncé les méfaits des Comoriens vivant clandestinement à Mayotte et détruisant la vie sur cette île de rêve, évoqué l’hypocrisie des «bons et vrais Comoriens» revendiquant Mayotte, où ils se font soigner et meurent souvent dans la clandestinité, et alors que les «Comoricains» ont la nationalité française sous le manteau. Les sales hypocrites!
Et voilà qu’au téléphone, de sa voix de stentor, Saïd Bacar, demi-frère de l’ancien Président Ikililou Dhoinine, parle de son livre en cours de rédaction sur la présidence du même Ikililou Dhoinine, en plaçant au centre de la chose «La Sorcière de Satan»: sa belle-sœur Hadidja Aboubacar, l’ancienne dictatrice, qui déchirait les décrets de nomination qui ne lui plaisaient pas, et qui se battait contre son mari à coups de poings. Je me suis empressé d’affirmer à Saïd Bacar ma disponibilité totale et entière s’il juge que mes misérables compétences techniques pourraient lui être d’une quelconque utilité pour la rédaction de ce livre d’anthologie sur la Messaline et Dalila des Comores, livre dont les masses populaires comoriennes attendent avec impatience et ferveur la publication.
Déjà, dans le tract historique Kala Wa Dala en date du 1er mai 2014 écrit par les jeunes de Poteau Central, haut lieu des intrigues sociales et politiques à Djoiezi, on lit: «Ainsi, vous nommez des fraudeurs, des escrocs, des ivrognes, des sadiques, des corrupteurs, des détourneurs de fonds publics et des gens incompétents qui n’aiment pas leur pays. En plus, vos amis et ceux qui vous entourent sont des voleurs, des corrupteurs, des ignorants, des cancres, des illettrés, des minables, des personnes méchantes, malhonnêtes, impolies et maladroites qui ont des mémoires courtes et des esprits enfantins». On lit également: «Oh peuple comorien! Notre soit disons président est une vraie télécommande que certaines personnes manipulent à l’instar de Mahalouwa [Hadidja Aboubacar] et Sitti Kassim». Pis, «Vous avez dévalisé à la fois directement et indirectement les caisses de l’État pour organiser un grand mariage en faveur de votre femme sorcière, évalué à une centaine de millions de francs comoriens. Ainsi, vous dépensez follement de manière illicite l’argent des citoyens pour votre propre intérêt». Ah! «Sorcière», donc? Il va y avoir du sport.
Les jeunes de Poteau Central, perfides, ont ajouté: «O peuple comorien! Mahalouwa est bien supérieure à son mari», «Regardez autour de vous: aucun membre de votre famille djoiezienne n’est à vos côtés, vous les avez tous écartés en obéissant à votre diable de femme», «alors que la famille de Mahalouwa vit dans le luxe et la richesse suprême», «pendant que Mahalouwa dévalise les caisses de l’État».
Les Comoriens aimant leur pays attendent donc avec impatience la sortie du livre de Saïd Bacar, dont le titre est, je le rappelle: La Sorcière de Satan. La photo de la maquette, à ce qu’il paraît, est très parlante. Affaire à suivre…
Par ARM
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© www.lemohelien.com – Dimanche 4 septembre 2022.
