Interview de Fahmi Saïd Ibrahim et polémique stérile
Le rabaissement du niveau du débat public est affligeant
Par Saïd Omar Badaoui
Connaissant bien le professionnalisme journalistique de M. Ali Moindjié, je ne peux me permettre de le taxer de vouloir faire le «buzz», suite à l’interview que Maître Fahmi Saïd Ibrahim a accordée à La Gazette des Comores sur les multiples commerces de proximité qui pullulent à Moroni, la capitale des Comores.
Je doute fort que mon ami Ali Moindjié ait lu l’intégralité de l’interview de Maître Fahmi Saïd Ibrahim. On le sait, l’ère de l’omni-connexion et des réseaux sociaux a digitalisé le bouche à oreilles. Un propos mal interprété ou détourné volontairement et devenant viral peut nuire à l’image d’une personne et causer des dommages incommensurables. C’est pourquoi la rigueur doit être de mise dans ce que nous écrivons, dans ce que nous véhiculons comme message, et à plus forte raison quand on prétend assumer des responsabilités dans la fabrique de l’opinion publique. Pour illustrer cela, il suffirait à peine de lire les commentaires qui ont suivi le «post» de M. Ali Moindjié pour se rendre compte, s’il en est besoin, de la responsabilité de tout un chacun dans le traitement et surtout dans la manipulation tendancieuse de l’information.
Certains commentaires sont hors-sujet, en tout cas, par rapport à la lettre et l’esprit de la thèse défendue par l’ancien ministre Fahmi Saïd Ibrahim sur le sujet de l’environnement économique de notre pays. C’est à se demander si certaines personnes n’ont pas tout simplement saisi un prétexte préconçu et partial, en tout cas subjectif, se jetant inopportunément et par opportunisme pour régler des comptes personnels, vider des querelles personnelles ou tout simplement déverser leur venin et exprimer leur haine primaire sur la personne de Fahmi Saïd Ibrahim. Chaque fois que Maître Fahmi Saïd Ibrahim tient un propos en public, à travers un média, ses ennemis, perdant toute forme de sang-froid et de dignité ramènent le débat public dans les abysses de la médiocrité, toujours au nom d’une sourde haine nullement alimentée par l’intelligence et le bon sens. C’est affligeant.
Mais, sérieusement, de quoi s’agit-il?
Maître Fahmi Saïd Ibrahim ne cesse de marteler depuis belle lurette l’urgence de réguler l’activité commerciale dans notre pays. En effet, force est de constater que la quasi-totalité des opérateurs étrangers qui viennent sur place à Moroni ne développent pas d’activités autres que les commerces de proximité qui, certes, sont nécessaires à la population, mais ne suffisent pas à contribuer à l’essor économique du pays, alors qu’elles sont déjà entre les mains de Comoriens. Pis, les opérateurs étrangers asphyxient les petits commerces traditionnels tenus par des Comoriens. Ce n’est ni un cri xénophobe, ni élan raciste que de vouloir réglementer les activités des opérateurs et partenaires économiques étrangers à l’instar des autres pays.
Le pays a certes besoin d’investissements sur des secteurs clés comme les techniques de la transformation de nos produits locaux, le tourisme, l’industrie textile, les nouvelles technologies de l’information et de la communication (…). Pour autant, le commerçant comorien doit être protégé par les pouvoirs publics face à la compétition étrangère. Même les grandes puissances protègent leurs activités économiques face à la concurrence étrangère, et cela n’est ni xénophobe, ni raciste. Ce point oppose même les États-Unis à la Chine Populaire.
Pour abonder dans le même sens, je salue les initiatives prises par le ministre en charge de l’Agriculture et du Tourisme, M. Houmed Msaïdié, dans ces secteurs et qui, actuellement sillonne les pays partenaires et amis à la recherche des investisseurs dont le pays a besoin.
Par Saïd Omar Badaoui
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© www.lemohelien.com – Mercredi 24 août 2022.
